Â
En conférence de presse lors du Salon, Mark Burns, président de Gulfstream Aerospace plaça l’emphase sur les efforts consentis sur le constructeur de Savannah en Georgie sur le service après-vente. Toujours premier dans les classements de Professional Pilot et d’AIN pour la qualité du service, Gulfstream affecte 3850 employés, 11 centres de service en propre, 11 installations de Jet Aviation et plus de 1,4 milliards de dollars en pièces de rechange, un avion dédié, un G150 et trois camions de service, un à Los Angeles, un à Houston et un autre à New York.
Â
Â
Quelques 2150 Gulfstream sont en service dans le monde contre 1680 en 2008 alors que 400 étaient basés hors des États-Unis contre 700 à l’heure actuelle.
Le Salon fut l’occasion de révéler qu’un G650 avait battu le record du monde en juillet dernier en 41 heures et sept minutes pour parcourir au prix de trois escales 20310NM à la vitesse moyenne de 494 nœuds ou 915km/heure.
Qui se souviens de l’effervescence, il y a quelques années encore du potentiel, futur marché des Very Light jets ou jets de poche.
Qui se souvient d’Avocet ProJet, de l’Adam A700, du Diamond D-Jet, du CirrusJet, du PiperJet, du SJ-30? Plus de trace de la plupart hormis le SJ-30 dont le constructeur tient un stand dans la salle d’exposition. Le Cessna Mustang est le seul succès si encore, il peut être considéré comme un VLJ.
Reste celui qui a suscité le plus de rêves : l’Eclipse 500, le jet de poche qui ne couterait qu’un million de dollar l’unité et qui serait construit à des centaines d’exemplaires chaque année selon les techniques de la production automobile dans une usine flambant neuve d’Albuquerque au Nouveau-Mexique. L’avion sur lequel le faramineux projet d’avions taxi DayJet reposait.
Maintenant, un avion un peu différent dont le fuselage et les ailes proviennent de Pologne bien que l’assemblage final se réalise toujours à Albuquerque, il porte le nom d’Eclipse 550. Le premier exemplaire depuis la faillite de la société d’origine, fut livré au Salon. Portant le numéro de série 265, ce premier Eclipse 550 offre un rayon d’action augmenté, une avionique améliorée et un confort accru. Au prix de 2,895 millions de dollars l’unité, cinq ou six devraient être livrés d’ici la fin de l’année. La production passera ensuite à deux par mois pour atteindre éventuellement dix.
Â
Â
Bell Helicopter Textron tout comme Eurocopter avec un EC-145  et d’une façon très modeste Robinson Helicopter avec un R-66 profita du Salon pour rappeler que l’aviation d’affaires ne se limite pas aux avions.
Le constructeur texan présenta une version avec trains d’atterrissage, en place et lue des patins, du Model 429 construit à Mirabel au Québec. Cette option entraine une augmentation de la masse à vide de 250 livres mais par contre réduit la trainée et permet une augmentation de la vitesse de croisière de l’ordre de 5NM. Le train d’atterrissage permet à l’hélicoptère de rouler ou ‘taxier’, une obligation dans plusieurs aéroports et héliports.
Â
Beechcraft maintenant sorti de la faillite a une présence marquée au Salon dans le hall d’exposition mais surtout au statique avec un exemplaire de chacun de ses aéronefs civils à hélices du Bonanza au King Air 350i mais aussi un monomoteur d’entrainement militaire T-6, son cousin armé, dédié à la lutte à l’insurrection, le AT-6 et son King Air 350ER ‘Special Mission’ de démonstration pouvant selon les équipements servir pour des missions de surveillance des zones de pêche, de patrouille maritime, de reconnaissance, de renseignement ou de surveillance électronique. Le constructeur de Wichita au Kansas qui cessa la production de ses lignes de bizjets lors de sa faillite (Hawker 200, 400XP, 750 ,850 ,900 et 4000) serait sur le point de conclure un entente portant sur les certificats de type des Hawker Premier et Hawker 4000 avec un repreneur. Beechcraft conserverait les certificats des autres jets de sa gamme et tout, comme pour les turboprops, continuera à en assurer le service.
Quant aux rumeurs de rachat de Beechcraft par un tiers, son président Bill Bosture n’a pas voulu répondre à ‘des rumeurs’. Son voison, Cessna Aircraft, aurait un intérêt pour des actifs de Beechcraft.
48 appareils ont été livré au troisième trimestre 2013 contre 38 l’an dernier et 163 depuis le début de l’année contre 111 à pareille date l’an dernier.
À la veille de l’ouverture du Salon, fut rendue publique la commande ferme de 35 King Air 350i accompagnée de 70 options par une start-up du nom de Wheels Up qui offrira un type de service de charter pour membres seulement dans le corridor Boston – New York – Washington pour commencer. Pour accéder à ce programme, il faudra verser une première fois $15750 puis $3950 l’heure de vol.
Dans le cadre d’une entente de soutien en service, Beechcraft et Pratt & Whitney Canada, constructeur du moteur du 350i, le PT6A-60A assureront la maintenance complète des aéronefs. Le cout de l’entente s’élève à 1,4 milliards de dollars dont 788 millions pour les aéronefs.
Plus tôt cette année, le motoriste de Longueuil livra son 80000ième moteur, un PT6A-60A soit cinquante ans après la livraison de la première turbine PT6 au premier King Air. L’an dernier, Beechcraft livra son 7000ième King Air.
Â
Pour la première fois la mise en service du CJ4 en avril 2010, Cessna Aircraft de Wichita, s’apprête à briser presque quatre années d’apparente léthargie. D’ici la fin de l’année, une première vague de mise en service va survenir avec l’amorce des livraisons de versions d’appareils actuels soit celle des Citation M2 d’entrée de gamme et des Citation Sovereign et Citation X, de moyen gabarit. Suivra une seconde vague, celle-ci constituée d’avions totalement nouveau, le Latitude super léger en 2015 suivi du Longitude de gabarit moyen en 2017. Les moteurs des M2, Sovereign et X ont été mis à jour tandis que leur cockpit est maintenant équipé d’une avionique Garmin G5000. Quant au Latitude, il vise le marché des super-légers que veut s’approprier l’Embraer Legacy 450. Pour sa part, le Longitude se démarquera dans le marché des Mid Size par son rayon d’action de 4000NM mais surtout sa volumineuse cabine. Ce dernier voudra séduire la clientèle actuelle des Citation Sovereign et Citation X.
Ainsi sont les plans de Cessna pour les quatre prochaines années où le projet d’avion d’affaire à large cabine Columbus, évoqué avant la crise n’a pas sa place. Après l’entrée en service du Longitude, les choses pourraient changer.
Â
Cessna Aircraft reste certainement le seul constructeur faisant peu appel à la sous-traitance pour la fabrication de éléments de structures de ces appareils. Même les trains d’atterrissage sont conçus et construits ‘in house’.
Â
Â
La crise de 2008 a couté leur emploi à la moitié du personnel de Cessna qui est passé de 16000 à 8000 employés et a fait passé les livraisons annuelles de quelques 325 jets à moins de 150. HawkerBeechcraft a du se séparer de la moitié de son personnel pour ne retenir qu’environ 4000 employés.
Â
CAE et Bombardier ont annoncé mercredi l’élargissement de leur réseau de fournisseur de formation autorisé (ATP) par l’ajout d’un autre simulateur de vol (FFS) de niveau D destinés aux jets d’affaires Bombardier Global 5000 et Global 6000 équipés du poste de pilotage Bombardier Vision. Il s’agira du deuxième simulateur de série Global doté du poste de pilotage Bombardier Vision à être disponible dans le réseau ATP de CAE-Bombardier.
Â
Le FFS de niveau D et de Série CAE 7000 devrait entrer en service dans l’un des centres de formation de CAE au sein de son réseau mondial à la fin de 2014. L’emplacement final du nouveau dispositif de formation sera déterminé en fonction de la répartition de la flotte de l’avion et du réseau existant de dispositifs de formation. Actuellement, Bombardier offre également de la formation sur les jets d’affaires Global 5000 et Global 6000 par le biais des simulateurs construits par CAE et situés aux centres de formation de Bombardier à Dallas au Texas et à Montréal au Québec.
Â
Â
Â
La participation canadienne.
Â
Quarante-trois entreprises et organismes représentèrent le Canada dont, soulignés en caractère gras ci-dessous, dix-sept du Québec:
Â
Acorn Welding
Air Maintenance Update Magazine
Bombardier
Boundary Bay Air Services
CAE
Canadian Business Aircraft Association (CBAA)
CFN Precision
CS Canada
 Duro-Lak Inc.
 Ex-Sell Aero Parts
 Esterline CMC Electronics
 Firan Technology Group
 Flyht
 Flying Colours
 Gander International Airport Authority
 Gouvernement du Québec
Innotech – Execaire Aviation Group
Intelex
International Business Aviation Council (IBAC)
 International Water-Guard Industries
Latitude Technologies
M&T-2001
Mecanica Solutions
MSB
NAV-AIDS Ltd
New United Goderich
Ontario Government
Pratt & Whitney Canada
Safari Anticosti Inc.
Shellcast Foundries
Skycharter
Skyplan Services
Skyservice Business Aviation
 Star navigation Systems Group
Thales
Thermodyne Engineering
 TrainingPort.net
 TrueNorth Avionics
Tulmar Safety Systems
Vector Aerospace
Viking Air
Wasaya Prop Shop
Â
Â
Un salon sans surprise
Un autre Salon du NBAA où des signes de reprise du marché de l’aviation d’affaires se font attendre pour ne pas dire espérer.
Paradoxalement, les États-Unis où 63% de la flotte d’avions d’affaires est basée, sont pressentis pour amorcer la remontée. 61% du volume de vente d’aéronefs d’affaires durant les cinq prochaines années en émanera. Finis les jours où le salut viendrait des contrées lointaines du BRIC : Brésil, Russie, Inde et Chine.
Fini aussi les Very Light Jets ou Jets de poche. Même le créneau des jets légers et moyen a toutes les peines du monde à se relever de la crise d’octobre 2008. Le marché est soutenu par la très bonne tenue des ventes d’avions à large cabine de plus de 25 millions de dollars pièce.
Le Falcon 5X, vedette incontestée de ce Salon, en est l’exemple flagrant. Pensé en 2006 comme un Super Mid Size, le SMS de Dassault s’est transformé en 2009, au lendemain de la débâcle financière qui a suivi la faillite de Lehman Brothers, en un jet à cabine large et à long rayon, au prix catalogue de 45 millions de dollars.
Â
Â
ÂDiplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
Commentaires