MONTRÉAL – Le 1er octobre dernier, le transporteur à très bas coût islandais annonçait des vols aller à partir de Montréal et Toronto vers Reykjavik, en Islande au prix imbattable de $99 toutes taxes comprises et pour $50 de plus vers ses destinations en Europe. Ses prix de promotion comme ses prix courants n’incluent pas les frais inhérents à l’enregistrement de bagages, la réservation de sièges spécifiques et la nourriture à bord.
La desserte vers Reykjavik, à partir de l’aéroport International de Montréal commencera le 12 mai 2016 et celle à partir de Toronto Lester B. Pearson, le 20 mai 2016. Une centaine d’emplois devrait être créée. Son implantation au Canada après celles aux aéroports de Boston Logan et de Baltimore Washington International, plus tôt cette année, signale clairement la volonté du transporteur ultra low cost d’alimenter aussi désormais ses dessertes européennes avec des voyageurs canadiens.
Les vols de Wow vers l’Islande auront lieu les lundis, mercredis, vendredis et dimanches.
Wow a été lancée en 2011 par Skuli Mogensen, un homme d’affaires venu du secteur des technologies et des communications en Islande, est la propriété d’une firme d’investissements Titan détenu par Skuli Mogensen.
Jusqu’à maintenant, le transporteur basé à l’aéroport international de Keflavik à Reykjavik a connu une croissance rapide du fait de sa stratégie de prix très bas et de service minimum accueillant 90 000 passagers en 2012 puis 450 000 en 2013 et plus de 720 000 en 2014.
En date du mois de juillet 2015, la flotte se compose de six jets monocouloir : 4 Airbus A320-200 d’une capacité de 180 passagers loués chez Air Avia et 2 Airbus A321-200 d’une capacité de 200 passagers. Deux autres A320 de 180 places ont été commandés. La moyenne d’âge de la flotte est de 4.6 années.
Les Low Cost et les Ultra Low Cost sont devenus un phénomène de plus en plus répandu en Europe. Même si le modèle a été lancé par Soutwest Airlines aux États-Unis au début des années 1970, l’Europe a poussé le concept plus loin. Southwest est devenu un transporteur aérien plus proche du modèle d’affaires d’American Airlines que des Low Cost européennes comme Ryan Air, EasyJet, Vueling ou Transavia,… Au Canada, les tentatives ont mal tourné avec les disparitions de JetsGo et de Canada 3000.
Wow ne sera pas le premier à bas prix vers proposant des vols vers l’Europe. Au Canada, Air Transat dessert déjà sur des bases saisonnières environ 45 destinations en Europe à partir de Montréal, Québec et Toronto avec une flotte de 25 jets soit 9 Airbus A310-300, 8 A330-200, 4 A330-300 et 4 Boeing 737-800.
Quant à Air Canada Rouge, filiale à bas prix d’Air Canada, entrée en service en juillet 2013, elle dessert dix villes européennes. Sa flotte aligne 20 Airbus A319-100 et 14 Boeing 767-300ER auxquels doivent s’ajouter 5 A321-200 et 15 767-300ER.
L’été dernier WestJet a commencé à desservir Glasgow à partir d’Halifax du 29 mai au 24 octobre et Dublin depuis Saint-Jean de Terre-Neuve du 1er mai au 24 octobre, dans les deux cas avec des Boeing 737-800. Le transporteur de Calgary a acquis quatre Boeing 767-300ER d’occasion auprès de l’australienne Qantas afin de relier l’Europe. WestJet opère 140 avions de ligne soit Boeing 737-600/700/800, Boeing 767-300ER et Bombardier Q400 et a en commande 91 aéronefs, des 737MAX7/8, 767-300ER et Q400.
À elle seule Wo relie vingt villes en Europe : Paris-CDG et Lyon en France, Londres-Gatwick au Royaume-Unis, Berlin, Dusseldorf et Stuttgart en Allemagne, Salzburg en Autriche, Billund et Copenhague au Danemark, Amsterdam aux Pays-Bas, Dublin en Irlande, Milan et Rome en Italie, Alicante, Barcelone et Tenerife en Espagne, Varsovie en Pologne, Stockholm en Suède et Vilnius en Lithuanie.
Il faut avouer que l’arrivée de Wow au Canada a produit un véritable buzz. Malgré tout avec sa capacité limitée en terme de vols et de sièges disponibles, ce transporteur Low Cost restera marginal tant que sa flotte n’aura pas considérablement grandi. Offrant des prix exceptionnellement bas, le transporteur islandais saura à n’en pas douter attirer une certaine clientèle disposée à partir sans délai, prête à faire escale à Reykjavik, à voyager le sac au dos et à amener son casse-croûte.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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