Montréal, 19 août 2015 – Grâce à l’installation de (10) stations de mesure de bruit dans les arrondissements d’Ahuntsic-Cartierville, de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, de Saint-Laurent et à Mont-Royal au cours des 12 derniers mois, les Pollués de Montréal-Trudeau sont à même de prouver que le bruit produit par les aéronefs survolant ces territoires est excessif.
« Plusieurs fois par jour, nos différentes stations de mesure de bruit enregistrent des pointes de bruit dépassant les 70, 75, voire 80 dB(A) causés par des aéronefs survolant Montréal et ses arrondissements. C’est l’équivalent d’un marteau piqueur situé entre 100 à 150 mètres de nous et tout près du bruit d’une tondeuse à gazon avec un moteur à essence (90 dB(A)). Par ailleurs, l’effet cumulé de ces sons et des bruits ambiants culmine à des niveaux moyens fréquemment supérieurs à la norme de 55 dB(A) que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas franchir sous peine de problèmes cardiovasculaires. Certaines nuits sont également fort bruyantes et des milliers de citoyens ne peuvent se prévaloir de plus de quatre heures de sommeil en toute quiétude entre 23 h et 7 h », déclare Raymond Prince, directeur principal des Pollués de Montréal-Trudeau.
Pour contrer la désinformation d’ADM
L’initiative du groupe de citoyens prouve noir sur blanc qu’Aéroports de Montréal (ADM), qui gère les infrastructures de Montréal-Trudeau, ne se comporte pas en bon citoyen corporatif : il refuse d’installer lui-même des stations de mesure à l’Est du Vieux Saint-Laurent et refuse de chercher des solutions pour rendre harmonieuse la cohabitation entre les Montréalais et leur aéroport. ADM nie entre autres que la situation s’est dégradée depuis février 2012 alors que NAV Canada a modifié les processus de décollage et d’atterrissage et les niveaux d’altitude des aéronefs survolant Montréal.
Monsieur Prince cite l’exemple de l’Autorité portuaire de New York et du New Jersey qui a accepté en 2014 de débourser 14,6 millions de dollars pour deux études exhaustives et des recommandations d’apaisement des nuisances sonores causées aux secteurs résidentiels voisins des aéroports JF Kennedy, LaGuardia, Newark Liberty et Teterboro.
« En l’absence de toute volonté d’ADM de collaborer avec la communauté, nous demandons à Santé Canada et à la Direction de la santé publique de Montréal de prendre leurs responsabilités et d’intervenir pour exercer pleinement leur rôle de vigile de la santé des Canadiens et des Montréalais », lance Antoine Bécotte, le président des Pollués de Montréal-Trudeau.
Bruyant même à 14 kilomètres des pistes
Les 10 stations de mesure ont été installées à la fois à proximité des deux corridors « officiels » désignés par ADM et à des distances marquées de ceux-ci (au nord du boulevard Henri-Bourassa, à Ahuntsic, et à proximité de la rue Faillon à Villeray) afin de bien mesurer l’amplitude du bruit engendré par les aéronefs ainsi que d’illustrer le laisser-aller dans les directives communiquées aux pilotes.
La station de mesure la plus proche de l’aéroport se situe à six kilomètres de la piste la plus proche et la station de mesure la plus éloignée a été installée à 14 kilomètres – toujours à vol d’oiseau – de Montréal-Trudeau. À ce dernier endroit, rue D’Iberville, entre Villeray et Jean-Talon, il n’est pas rare d’enregistrer plusieurs fois par jour des bruits aériens surpassant 70 dB(A).
Les Pollués projettent d’installer au moins six autres stations de mesure au cours de la prochaine année pourvu bien sûr qu’ils puissent recueillir de l’aide financière de la population et des instances publiques. Jusqu’ici, le coût de la dizaine de stations de mesure a été assumé par une campagne de financement populaire, incluant la contribution de politiciens provinciaux (Christine St-Pierre et Marie Montpetit), des élus de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville et de la municipalité de Mont-Royal.
Par ailleurs, après ceux de Lachine en octobre 2013, les élus de l’arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc- Extension et de Mont-Royal ont tous deux voté, en février et avril derniers, respectivement, des motions réclamant d’ADM des mesures d’atténuation du bruit aérien sur leur territoire, dans ces cas-ci un véritable couvre-feu de 23 h à 7 h. Des revendications qui rejoignent une partie de celles des Pollués de Montréal-Trudeau, mais encore totalement ignorées par ADM.
À propos des Pollués de Montréal-Trudeau
Groupe de citoyens de Montréal incorporé comme organisme sans but lucratif à l’été 2013, Les Pollués de Montréal-Trudeau réclament principalement une révision des stratégies d’atterrissage et de décollage à l’aéroport Montréal-Trudeau de façon à rehausser les niveaux d’altitude des aéronefs qui survolent l’île de Montréal et l’application d’un couvre-feu strict entre 23 h et 7 h. Plus d’information au www.lpdmt.org
Daphné Savard occupe le poste d’administratrice du site ou webmestre ainsi que celui de responsable des relations avec les annonceurs et les lecteurs.
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