MONTRÉAL – Le communiqué émis hier ainsi que la conférence de presse tenue au Centre national de presse à Ottawa, à laquelle ne put malheureusement pas assister Info Aéro Québec car réservée aux journalistes accrédités par la Colline parlementaire, nous laissent avec plusieurs questions.
Dans le texte du communiqué, le gouvernement stipule bien le retour des appareils ce qui laisse croire à un achat-bail:
En outre, le Canada explorera immédiatement la possibilité d’acquérir 18 nouveaux chasseurs Super Hornet pour compléter la flotte de CF18 jusqu’à ce que la flotte de remplacement permanente soit livrée. Le gouvernement entamera des discussions avec le gouvernement des États?Unis et Boeing pour l’utilisation provisoire de ces chasseurs.
Faut-il comprendre ici que le F-18 n’a aucune chance d’être choisi à l’issue de l’appel d’offres qu’Ottawa devrait lancer en 2017 :
Avant d’aller de l’avant, le gouvernement se réserve le droit de décider si les États?Unis et Boeing sont capables de fournir la flotte provisoire à un coût, dans un délai, à un niveau de capacité et à une valeur économique acceptables pour le Canada.
Selon ses habitudes, le Canada a commencé, il y a bien des années, le travail de recherche d’un remplaçant au McDonnell Douglas CF-18 Hornet alors étaler la période entre l’émission de l’appel d’offres et la désignation du gagnant sur cinq ans.
Si dans le cas du Projet de remplacement d’aéronefs de recherche et sauvetage à voilure fixe (ARSVF) ou Fixed-Wing Search and Rescue Aircraft Replacement Project (FWSAR), le gouvernement fédéral a déposé l’appel d’offres le 11 janvier 2016 et compte annoncer un gagnant avant la fin de cette année, pourquoi le Projet de remplacement des CF-18 devrait-il s’étaler sur plus qu’un an ou même un an et demi ?
Une flotte moderne de chasseurs est essentielle pour défendre le Canada et la souveraineté du Canada, surtout dans le Nord du pays. Elle est une contribution essentielle au partenariat avec notre plus important allié, les États?Unis, et à la protection du continent que nous partageons.
Un chose est sûre. Le seul appareil parmi les candidats pressentis sur lequel le gouvernement canadien pourra gager sera le F-35 dont la production annuelle atteindra les 170 à 180 appareils.
Dans le cas du F-18E/F, du Rafale et du Typhoon, tout dépendra du nombre de commandes qu’ils pourront accumuler dans les prochaines années.
De toute évidence, bien des questions persistent que la presse généraliste me semble même pas avoir pensé poser aux ministres et au chef d’état-major présent à la conférence de presse de mardi.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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