ATR, principal concurrent de Bombardier dans les avions régionaux, bat des records de commande. Néanmoins, le nouveau directeur général, Patrick de Castelbajac, écarte désormais l’idée de concevoir un biturbopropulseur de 90 places. Il préfère continuer à faire évoluer les actuels ATR 42-600 et ATR 72-600.
Le constructeur franco-italien en est déjà , cette année, à 144 commandes fermes et 112 options. Environ 90 % de ces dernières devraient, à moyen terme, être converties en commandes fermes. Les 119 ATR 72-600 et 25 ATR 42-600 vendus depuis le 1er janvier sont évalués à 3,45 milliards de dollars US, au prix catalogue. Seules deux annulations ont été enregistrées dans le même temps.
Dernier contrat en date, celui signé avec le loueur Nordic Aviation Capital. C’est désormais le plus gros client : il a 200 ATR (y compris les options) en commande.
Avec tous ces contrats en poche, ATR ne devrait-il pas penser à une seconde chaîne d’assemblage, en plus de celle de Toulouse ? Patrick de Castelbajac répond seulement que la question va devenir importante si les ventes continuent sur le même tempo.
Quant à concevoir un nouvel avion, à capacité accrue, ce n’est désormais plus une priorité. « Mon prédécesseur le souhaitait ardemment, ainsi – sans doute – que 95 % de nos employés et plusieurs de nos clients », reconnaît le nouveau patron. Mais il rappelle qu’Airbus, l’un des deux actionnaires, pense que ce n’est pas le moment de lancer un projet aussi ambitieux.
La priorité est plutôt d’assurer une montée en cadence sans anicroche. Ensuite, le service après-vente a besoin d’être renforcé, estime Patrick de Castelbajac. Et d’annoncer la troisième priorité :améliorer les avions existants.
Il mentionne ainsi une mise à jour de l’avionique et des moteurs et met l’accent sur la cabine. Sur l’ATR 72, la capacité pourrait ainsi être poussée jusqu’à 76 ou 78 sièges. Mais pas 86, comme Bombardier vient de le faire sur le Q400. « Nous cherchons à augmenter le nombre de passagers sans trop dégrader le confort », indique le directeur général. Et il ne pense pas entendre un seul client lui répondre « non, merci » s’il lui propose une capacité accrue.
Thierry Dubois
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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