MONTRÉAL, le 19 août 2019 /CNW Telbec/ – Alors qu’une assemblée extraordinaire des actionnaires de Transat A.T. inc. est convoquée, à Montréal, le 23 août prochain, pour soumettre au vote une proposition d’achat de l’entreprise par Air Canada, Pierre Karl Péladeau, à titre d’actionnaire d’Air Transat (600 000 actions représentant environ 1,6 %), votera contre la proposition de transaction parce qu’elle va à l’encontre des meilleurs intérêts de l’entreprise, de ses employés, des consommateurs québécois et de l’économie du Québec. Elle est, dans son ensemble, contraire à l’intérêt public.
Ayant manifesté en mai dernier un intérêt personnel quant à l’avenir et à la propriété du transporteur québécois et après avoir mené différentes analyses du dossier appuyé par une équipe de spécialistes et de conseillers, monsieur Péladeau est d’avis que la proposition d’Air Canada, même révisée à la hausse, pose encore plus de sérieux problèmes en matière de concurrence et d’offres aux consommateurs, de conservation et de création d’emplois au Québec, et du maintien d’un siège social indépendant, à Montréal, pour Air Transat.
Au cours des derniers mois, Pierre Karl Péladeau a réuni autour de lui de solides partenaires établis et de renommée internationale et ils ont travaillé à l’élaboration d’une offre d’achat potentielle d’Air Transat. Celle-ci envisagerait un prix équitable pour les actionnaires et représenterait, dans son ensemble, un meilleur choix pour l’entreprise en raison, entre autres, d’un plan d’affaires rigoureux misant sur les secteurs de l’entreprise à fort potentiel de croissance, sur l’expertise et la création d’emplois aux Québec et sur le développement du siège social à Montréal. Elle assurerait également, et surtout, par le maintien d’un Air Transat indépendant, un marché concurrentiel au bénéfice des consommateurs et de l’intérêt public.
Une offre d’achat contraire à l’intérêt public
Si la transaction était acceptée par le Bureau de la Concurrence et le gouvernement du Canada, étant un concurrent direct d’Air Transat pour la très grande majorité des trajets transatlantiques et les « destinations soleil » (voir tableau en annexe), Air Canada concentrerait plus de 60 % du marché, un seuil inacceptable dans quelques industries que ce soit. La transaction priverait ainsi les consommateurs de la concurrence sur le plan des tarifs alors que ceux-ci sont généralement plus bas du côté d’Air Transat. En vertu de la Loi sur les transports au Canada et la Loi sur la concurrence, le projet d’offre d’achat d’Air Canada sera soumis, entre autres, aux autorités réglementaires compétentes devant lesquelles monsieur Péladeau et ses partenaires entendent faire les représentations appropriées.
La réalisation de l’opération en vertu de laquelle Air Canada ferait l’acquisition d’Air Transat est conditionnelle à l’approbation de certaines autorités de réglementation, notamment celle du ministre des Transports (en vertu de la Loi sur les transports au Canada) et du Commissaire de la concurrence (en vertu de la Loi sur la concurrence). Les instances gouvernementales ont donc le pouvoir et la possibilité de prévenir la conclusion de cette transaction. Entre autres, le ministre des Transports devra faire une analyse approfondie de l’opération proposée et s’assurer qu’elle ne soulève aucune question d’ordre d’intérêt public en matière de transports nationaux. Pierre Karl Péladeau et ses partenaires ont la ferme intention de souligner les nombreuses problématiques contraires à l’intérêt public d’une éventuelle acquisition d’Air Transat par Air Canada.
D’importantes incidences économiques, liées à cette possible transaction, se produiront tôt ou tard. En effet, en se portant acquéreur d’Air Transat, Air Canada devra opérer une rationalisation de certaines activités provoquant des pertes d’emploi au Québec. Malgré toutes les promesses faites par Air Canada, et compte tenu des pratiques d’affaires et des exigences des marchés financiers, monsieur Péladeau anticipe, comme dans tant d’autres situations similaires survenues au Québec au cours des 20 dernières années, la fermeture du siège social d’Air Transat à Montréal. Le bilan social d’Air Canada, au cours des dernières années, prouve hors de tout doute cette réalité.
L’entreprise a clairement manqué à ses engagements envers le Québec. Le dossier de la fermeture surprise en 2012 d’Aveos, un centre de sous-traitance d’entretien pour les avions d’Air Canada, et la mise à pied de près de 1 800 travailleuses et travailleurs montréalais est toujours d’actualité en raison d’un processus judiciaire en cours entre les parties. Malgré les obligations de maintenir des centres d’entretien à Montréal, à Winnipeg et à Mississauga en vertu de la loi qui a mené à sa privatisation en 1988, Air Canada a fait défaut de les respecter. Le non-respect de conditions, pourtant légales, par Air Canada devrait être une source d’inquiétudes pour toutes et tous.
De plus, depuis plusieurs années maintenant, Air Canada se retrouve en haut du peu enviable palmarès des institutions fédérales ne respectant pas leurs obligations linguistiques. En 2018-2019, c’est encore pour Air Canada que le Commissariat aux langues officielles a reçu le plus grand nombre de plaintes. L’historique de l’entreprise en la matière demeure un problème et ne semble pas s’améliorer en dépit des promesses publiques souvent répétées.
Monsieur Péladeau invite les trois plus importants actionnaires d’Air Transat, le gestionnaire de fonds montréalais Letko Brosseau, le Fonds de solidarité FTQ et la Caisse de dépôt et placement du Québec, à voter contre la transaction étant donné les conséquences néfastes de l’absorption de Transat par Air Canada. Ces trois actionnaires détiennent, ensemble, autour de 35 % du capital d’Air Transat.
Le gouvernement fédéral devrait s’y opposer tout autant. Le ministre des Transports du Canada et le Commissaire de la concurrence devraient conclure que l’acquisition d’Air Transat par Air Canada est contraire à l’intérêt public. Le gouvernement du Québec devrait également s’y opposer à la lumière des conséquences désastreuses sur l’emploi, comme ce fût le cas pour les employées et les employés d’Aveos, et sur la disparition d’un autre siège social au Québec. En 2016, le premier ministre du Québec, François Legault, a déjà eu l’occasion, à titre de chef de la deuxième opposition, de dénoncer l’absence de respect, par Air Canada, de ses obligations légales. L’histoire devrait lui enseigner que la situation se reproduira.
Une meilleure offre potentielle
Malgré le travail significatif de monsieur Péladeau, de ses partenaires et de ses conseillers, à ce stade-ci, l’éventuelle proposition requiert, notamment, des travaux de vérification diligente et un accès à de l’information non publique au sujet d’Air Transat. Cette demande habituelle est d’autant plus nécessaire et légitime que l’entreprise a procédé à un retraitement comptable de ses états financiers le 27 juin dernier, soustrayant près de 26 M $ de ses résultats. Le processus de vente entrepris par le conseil d’administration d’Air Transat a fait en sorte que depuis la mi-mai, le conseil a donné une exclusivité à Air Canada. Ceci a mené à la signature d’ententes définitives incluant des mécanismes de protection en faveur d’Air Canada qui rendent difficiles un tel accès par un tiers et ne permettent pas à monsieur Péladeau et à ses partenaires de pouvoir faire une offre ferme.
Dans l’éventualité où les actionnaires d’Air Transat n’approuveraient pas l’opération avec Air Canada ou que les autorités règlementaires concluraient correctement que celle-ci soulève des questions d’intérêt public, monsieur Péladeau et ses partenaires seraient prêts à promptement discuter avec le conseil d’administration de l’entreprise et à travailler en collaboration avec celui-ci dans le but de conclure une proposition définitive à un prix équitable et dans le meilleur intérêt d’Air Transat, de ses employés, des consommateurs québécois et de l’économie du Québec.
Pierre Karl Péladeau et ses partenaires sont engagés sérieusement dans ce processus et la feuille de route de ce dernier parle d’elle-même quant à sa capacité à réaliser avec succès une telle transaction. Déjà largement connu pour ses réalisations dans le secteur des médias et des télécommunications, monsieur Péladeau a entrepris, au début des années 2000, un virage déterminant pour Québecor à titre de président et chef de direction.
Il a réussi la transition des activités traditionnelles de l’entreprise vers celles de la nouvelle économie, doté d’un plan d’affaires audacieux axé sur l’innovation et la convergence. L’acquisition de Vidéotron et du Groupe TVA, en partenariat au capital avec la Caisse de dépôt et placement du Québec, et le lancement, en 2008, d’un réseau de téléphonie sans-fil nécessitant un investissement majeur de plus de 2,5 milliards $ et introduisant un nouveau joueur de taille sur ce marché détenu par les trois grands fournisseurs traditionnels canadiens Bell, Rogers et Telus, ont permis à l’entreprise de poursuivre sa croissance dans un secteur d’avenir, de mettre fin au cartel qui régnait précédemment et d’offrir une véritable concurrence aux consommateurs. Il aura aussi permis à l’ancien monopole qu’était Vidéotron de se concentrer sur le service à la clientèle qui fait de cette organisation, pour la 14e année consécutive, l’entreprise de télécommunications préférée des Québécoises et des Québécois.
En presque 20 ans, les choix d’affaires de monsieur Péladeau ont fait leurs preuves. Québecor affiche de solides résultats financiers année après année, génère de nombreux investissements dans l’économie québécoise, a créé des centaines d’emplois et engendré un écosystème dans le secteur des télécommunications et de l’information qui est à la fois vigoureux et rentable. Aujourd’hui, chef de file canadien des télécommunications, du divertissement, des médias d’information et de la culture, Québecor est l’une des entreprises de communication intégrées les plus performantes de l’industrie.
Québecor et Pierre Karl Péladeau, dans la foulée des enseignements de son père Pierre Péladeau, sont très fiers de la mission philanthropique de l’entreprise et de sa manifestation concrète dans de nombreux généreux dons auprès d’organismes Å“uvrant dans des secteurs divers comme la culture, la santé et l’éducation et appuyant des projets d’envergure comme, entre autres, Éléphant : mémoire du cinéma québécois, le Théâtre du Rideau Vert, la Fondation du CHUM, les Bourses Pierre-Péladeau et la Fondation du CHU de Québec. Québecor est dédiée à cet engagement qu’elle juge fondamental et le poursuit avec conviction. « C’est en gardant nos sièges sociaux à Montréal et au Québec que les entreprises d’ici pourront continuer leur mission à cet égard », a souligné Pierre Karl Péladeau. Pour en savoir plus, consultez : Québecor et ses engagements sociaux.
SOURCE Pierre Karl Péladeau
Daphné Savard occupe le poste d’administratrice du site ou webmestre ainsi que celui de responsable des relations avec les annonceurs et les lecteurs.
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