Ce fut dans le cadre du Congrès annuel de l’Association du transport aérien du Canada (ATAC) qui se tint à Montréal du 17 au 19 novembre 2013 que s’adressa Robert Deluce, fondateur et président de Porter Airlines.
Ainsi Porter Airlines depuis son entrée en exploitation en octobre 2006 à partir de l’aéroport Toronto Island Airport rebaptisé en 2009 Billy Bishop Airport, s’est hissée, pour le nombre de passagers transportés, au troisième rang des transporteurs aériens au Canada.
Avec une flotte qui atteint maintenant 26 biturbopropulsés Bombardier Q400 de 70 places dont 8 NextGen, Porter Airlines a transporté 2,5 millions de passagers en 2012 et plus de 10 millions depuis sa création.
Forte de 1400 employés, le transporteur dessert actuellement 19 destinations au Canada et aux États-Unis.
De Toronto, sont offerts des vols vers :
                                              Windsor
                                              Chicago
                                              Thunder Bay
                                              Sault St-Marie
                                              Sudbury
                                              Ottawa
                                              Montréal
                                              Québec
                                              Newark, New Jersey
                                              Boston
                                              Washington
Et sur une base saisonnière :
                                              Mont-Tremblant
                                              Burlington, Vermont
                                              Myrtle Beach, Caroline du sud
                                              Halifax
De Montréal :                        Toronto
                                              Halifax
De Mont-Tremblant, sur une base saisonnière :
                                            Toronto
                                              Newark, New Jersey                                  Â
D’Ottawa :                           Toronto
                                              Halifax
                                              Moncton
D’Halifax :                            Montréal
                                                     Ottawa
Et sur une base saisonnière : Toronto
Aux dires de son président, Porter Airlines dépassa rapidement son objectif original de 17 destinations à deux heures de vol de Toronto et de 20 avions. Fut prise alors la décision stratégique de s’étendre vers les Maritimes et des destinations saisonnières sélectionnées comme Mont-Tremblant, Myrtle Beach en Caroline du sud et Burlington au Vermont.
Les clefs du succès de Porter Airlines.
Néanmoins, selon son fondateur, une des deux clefs du succès réside dans le choix de l’aéroport Billy Bishop, connu auparavant sous le nom de Toronto Island Airport (YTZ) situé sur une île du Lac Ontario à un jet de pierre du centre-ville de la Ville Reine. Depuis 2006, près de $200 millions de dollars ont été investis par Porter Airlines et l’Administration portuaire de Toronto (Toronto Port Authority) pour édifier une installation très moderne et indéniablement conviviale. À quelques pas du centre-ville, cet aéroport représenta un atout dès le début alors que Porter ne desservait qu’Ottawa avec deux Q400. Cela n’est pas pour rien si depuis, l’aéroport Billy Bishop est devenu le neuvième aéroport le plus achalandé au Canada, cette réussite aurait été quasi-impossible sans le biturbopropulsé Bombardier Q400 de Bombardier.
D’après Robert Deluce, la seconde clef de son succès est le Q400, l’avion idéal sur des trajets de moins de 500 miles nautiques (926km) par
son efficacité énergétique, son confort, son silence et sa vitesse élevée car sur de telles distances, il est tout en étant aussi rapide qu’un jet. Aménagé chez Porter Airlines pour accueillir seulement 70 passagers contre un maximum de 78, le Q400 affiche une vitesse de croisière maximale de 667 km/h.
Une croissance rapide mais ordonnée.
Depuis sa création, Porter Airlines a connu une croissance intense, fulgurante et soutenue en terme de nombre d’employés et d’avions de sa flotte. Le transporteur qui comptait 252 employés en 2007 en possédait presque 1400 en 2012 tandis que sa flotte de Q400 passait dans le même temps de 4 à 26
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Nombre d’employés |
Flotte de Bombardier Q400 |
 |
 |
 |
2007 |
252 |
4 |
2008 |
465 |
8 |
2009 |
847 |
18 |
2010 |
1066 |
20 |
2011 |
1309 |
26 |
2012 |
1394 |
26 |
 |
 |
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La venue de Porter Airlines a permis à un plus grand nombre de gens d’accéder au transport aérien grâce à la baisse des prix qui a suivi son arrivée sur plusieurs marchés servis jusqu’alors par un seul transporteur.
Achalandage en milliers de passagers par an entre Toronto et |
Avant Porter Airlines |
Depuis Porter Airlines |
 |
 |
 |
Sudbury |
79 |
109 |
Windsor |
65 |
91 |
Sault St.Marie |
84 |
140 |
Timmins |
65 |
100 |
 |
 |
 |
Prix du billet entre Toronto et  |
Avant Porter Airlines |
Depuis Porter Airlines |
 |
 |
 |
Sudbury |
$232 |
$109 |
Windsor |
$222 |
$99 |
Sault St.Marie |
$296 |
$119 |
Timmins |
$316 |
$109 |
 |
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Comme l’indique le tableau qui suit, la capacité de Porter Airlines a été multipliée par sept en cinq ans tandis que le nombre de passagers transportés a connu une hausse cumulée moyenne de 52% par an de 2007 à 2012.
 |
Capacité de passagers milles sièges miles offerts (SOM) |
Coefficient de remplissage |
Passagers transportés en millions de passagers |
 |
 |
 |
 |
2007 |
200 |
43,8% |
0,3 |
2008 |
307 |
55,1% |
0,6 |
2009 |
655 |
47,8% |
0,9 |
2010 |
1090 |
54,1% |
1,6 |
2011 |
1299 |
61,7% |
2,1 |
2012 |
1475 |
62,0% |
2,5 |
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Le CSeries CS100 : l’avènement d’une nouvelle ère pour Porter Airlines.
Le 10 avril 2013, Porter Airlines annonça la commande conditionnelle de jusqu’à 30 biréactés Bombardier CSeries CS100 de 107 places, soit 12 commandes fermes et 18 options ainsi que de six Q400 additionnels.
Le CSeries rendra possible une expansion des vols depuis Billy Bishop vers l’Ouest canadien, le sud-ouest des États-Unis, la côte californienne, la Floride et Nassau aux Bahamas.
Le choix de Porter Airlines se porta sur le CSeries car il est le seul aéronef qui permettrait la réalisation de cette prochaine étape du développement du transporteur torontois souligna Robert Deluce.
Le CS100 émettra 20% de CO2, 50% moins de NOx que les avions qu’il remplacera mais surtout, il sera quatre fois plus silencieux, un prérequis indispensable pour être autorisé à voler à partir de l’aéroport Billy Bishop où le bruit est une préoccupation constante des riverains. Les premières livraisons interviendront dès janvier 2016.
La commande est conditionnelle à l’autorisation de pouvoir exploiter les appareils à partir de l’aéroport Billy Bishop. Il faut se rappeler que par l’accord tripartite d’une durée de 50 ans passé en 1983 entre le gouvernement fédéral, la ville de Toronto et l’Administration portuaire de Toronto, l’accès aux réactés est interdit à l’aéroport Billy Bishop. Par conséquent, Porter Airlines doit faire amender cet accord une première fois pour autoriser l’utilisation des jets et une seconde fois, pour l’extension de la piste principale.
D’une part, Robert Deluce fait valoir le silence exceptionnel du CS100 pour obtenir une dérogation en faveur du nouvel appareil aussi silencieux si non plus qu’un avion à hélices.
D’autre part, Porter Airlines sollicite une extension de deux cents mètres à chacune des deux extrémités de la piste principale, la piste 08-26, mesurant 1200 mètres. Chacune de ces extensions inclurait une aire de sécurité d’extrémité de piste ou ‘Runway End Safety Area’ (RESA) de 150 mètres.
L’arrivée du CSeries dans la flotte de Porter Airlines lui permettra de passer à un niveau supérieur en offrant du cœur de Toronto des vols transcontinentaux. À partir de Billy Bishop, Porter Airlines grâce à ses CSeries desservira au Canada : Winnipeg, Edmonton, Calgary et Vancouver dans l’ouest et St-Jean, Terre-Neuve dans l’est ; aux États-Unis : Las Vegas, San Francisco, Los Angeles, Tampa, Fort Myers, Orlando, West Palm Beach, Miami et aux Antilles : Nassau en Jamaïque.
Cette expansion s’accompagnera de la création d’un millier d’emplois au sein de Porter Airlines.
Un rapport de la ville de Toronto rendu public le 27 juin dernier évalue à $80 millions le coût du prolongement de la piste principale de l’aéroport Billy Bishop.
Un service à bord haut de gamme.
Contrairement à la plupart de ses concurrents, Porter Airlines offre nourriture, bière et vin aux passagers dans un aménagement de cabine incluant des sièges en cuir procurant un dégagement vers l’avant de 34 pouces. Tout cela jumelé aux attentions du personnel en cabine et au sol, lui a valu d’être nommée en 2013 ‘la meilleure petite compagnie aérienne’ selon Condé Nast Traveler tandis qu’elle est classée ‘quatre étoiles’ par Skytrax.
En dépit de son jeune âge, Porter Airlines peut se vanter d’être au premier rang au Canada pour sa ponctualité.
De la même façon que le bi turbopropulsé Bombardier Q400 de 70 places a permis à Porter Airlines de rentabiliser la desserte des destinations situées dans le vaste marché dans un rayon de 500 miles nautiques (926km) de sa base à l’aéroport Billy Bishop et de créer un modèle d’affaires nouveau, le CS100 lui ouvrira de nouveaux horizons. Le bireacté de 107 places de nouvelle génération de Bombardier propulsé par deux Pratt & Whitney PW1500G Pure Power autorisera Porter Airlines de desservir de l’aéroport Billy Bishop des destinations transcontinentales aussi lointaines que Los Angeles distant de 1895NM de YTZ et ce, de façon rentable, avec seulement une centaine de passagers, ce que ne peut offrir un Airbus A319 ou un Boeing 737-700.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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