En raison de la destruction du vol MH17, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), a tenu le mardi 29 juillet 2014, à son siège à Montréal, une réunion spéciale de haut niveau, regroupant Raymond Benjamin, Secrétaire général de l’OACI et Olumuyiwa Benard Aliu, Président du Conseil de l’OACI, les directeurs généraux de l’Association du transport aérien international (IATA), Tony Tyler, du Conseil international des aéroports (ACI), Angela Gittens et de la Civil Air Navigation Services Organisation (CANSO), Jeff Poole.
La réunion eut pour thème l’examen de mesures appropriées pour atténuer efficacement les risques éventuels que présentent les zones de conflit pour l’aviation civile. Elle s’est tenue dans la foulée de la destruction à 33 000 pieds, vraisemblablement par un missile Buk de construction russe, du Boeing 777-200ER du vol MH17 de la Malaysian Airlines, le 17 juillet 2014, au-dessus de l’est de l’Ukraine, une zone contrôlée par les rebelles pro-russes et lieu d’affrontement avec les forces Ukrainiennes. 298 personnes y ont perdu la vie.
Par voie de communiqué, il fut souligné que toutes les parties réunies aux délibérations avaient convenu que l’OACI avait un rôle important a jouer désormais : travailler de toute urgence avec ses états membres, de concert avec l’industrie aéronautique et d’autres organisme de l’ONU, pour garantir que les bonnes informations parviennent aux bonnes personnes au bon moment.
Mardi après-midi à 14h00 en conférence de presse devant une dizaine de caméras de télévisions autant de photographes de presse et une quarantaine de journalistes dont ceux de CNN, s’adressèrent Raymond Benjamin et Olumuyim Benard Aliu entourés de Tony Tyler, Angela Gittens et Jeff Poole.
La mise sur pieds d’une équipe spéciale de haut niveau composée d’experts des États et de l’industrie ayant pour mission de s’assurer d’éviter la répétition de tragiques évènements comme celui du vol MH17 fut annoncée. Aux dires de monsieur Benjamin, le but prioritaire de ce comité sera d’assurer la dissémination des États aux transporteurs aériens de l’information portant sur les questions de la sécurité des espaces aériens. Néanmoins, l’OACI n’a aucun pouvoir coercitif pour obliger un pays à dévoiler des informations touchant à la sureté de son espace aérien ou à fermer ce dernier. La décision d’empêcher le survol d’un territoire revient aux instances gouvernementales du pays où sont immatriculés les aéronefs et celui de fermer un espace aérien au gouvernement du pays concerné.
Comme le souligna le secrétaire général de l’OACI, la responsabilité de l’évaluation des risques revient aux états qui doivent signaler tout danger inhérent à la navigation aérienne au-dessus de leur territoire. La tâche sera ardue selon Angela Gittens de l’ACI car certains états n’ont pas la capacité ou la volonté de fournir des renseignements fiables. Quant à Jeff Poole de CANSO, affirma lors de la conférence de presse que le temps était venu pour les États d’améliorer leur bilan afin d’assurer la sécurité de leurs espaces aériens. Olumuyiwa Bernard Aliu assura que son organisation, l’OACI, sera là pour assurer un encadrement et proposer l’adoption des meilleures pratiques.
Par contre, Tony Tyler de l’IATA, a mis en garde l’OACI contre l’imposition d’un encadrement trop serré des transporteurs aériens, ces derniers désirant conserver la liberté de décider de voler ou non au dessus d’un territoire. Il a rappelé que les compagnies aériennes ont un besoin incontournable à très court terme, d’informations précises et fiables afin de décider du survol ou non d’une région. À plus long terme, monsieur Tyler a repris la demande de ses membres pour la concoction d’un traité international portant sur la conception, la fabrication et le déploiement des armes anti-aériennes à l’instar de ce qui existe actuellement concernant les armes nucléaires, biologiques et chimiques.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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