MONTRÉAL – Le 17 juillet dernier, les Japan Self-Defense Forces (JSDF) ont choisi la japonaise Fuji Heavy Industries et la texane Bell Helicopter pour la fourniture d’au moins 150 hélicoptères durant les vingt prochaines années à partir de 2021 dans le cadre du projet militaire UH-X de préférence à Kawasaki Heavy Industries qui proposait une version de l‘Airbus Helicopters H160 et à AgustaWestland.
L’offre de Fuji et de Bell Helicopter consiste dans le biturbine quadri pale Model 412 en production depuis 1981 lui-même dérivé du 212 dont le vol inaugural remonte à 1968 et qui descend lui-même du Model 204 sous designation militaire XH-40 qui prit son envol en 1956 qui donna le célèbre UH-1 Huey, officiellement Iroquois, de la Guerre du Vietnam.
Ainsi au terme de ce contrat de 3,02 milliards de dollars américains, le 412 et ses prédécesseurs auront été en production pendant 85 ans.
Durant les 55 années de la collaboration entre Fuji et Bell, l’entreprise japonaise a construit sous licence plus de 600 hélicoptères Bell.
Le développement cette nouvelle version du 412 s’amorcera cette année même au Japon. Destiné en premier lieu au marché militaire nippon, sans compter les futures versions civiles, le 412 sera produit au rythme de 7,5 appareils par an à partir de 2021 au coût unitaire de 8,1 millions de dollars américains. Une version civile est aussi prévue avec pour marchés visés, le Japon et la Corée du sud principalement.
L’UH-X sera basé sur la version la plus récente du Bell 412, le 412Epi propulsé par la turbine Pratt &Whitney Canada PT6T-9 qui consiste en une paire de PT6 montés sur une unique boîte de transmission. Du fait d’un budget de développement très réduit, peu de modifications seront apportées au 412EPi. Fuji Heavy industries connaît bien les produits Bell puisqu’à partir de 1962, elle construisit sous licence 90 UH-1B et 50 UH-1H et quelques exemplaires civils puis de 1984 à 1990, 89 Bell AH-1S Cobra. L’entreprise récidiva de 1993 à 1998 avec la production de 78 UH-1J.
Ces nouveaux hélicoptères serviront aussi bien à la défense des îles Senkakus revendiquées par la Chine que pour des missions de secours de désastres naturels au Japon qu’à des missions de maintien de la paix à l’extérieur du pays.
L’octroi de ce contrat ne change rien pour Bell Helicopter Textron de Mirabel au nord de Montréal.
Traditionnellement, le gouvernement japonais obtient de la part de Washington et des constructeurs américains, l’assemblage en terre nippone, des aéronefs de conception américaine dont il dote ses forces armées.
Ainsi soit Fuji, Kawasaki ou Mitsubishi furent responsables de la construction au Japon des chasseurs F-86F Sabre, F-104J Starfighter, F-4EJ Phantom II, F-15J Eagle, et bientôt F-35A, des avions de patrouille maritime P-2J Neptune et P-3C Orion et des hélicoptères UH-1B/D/H/J Huey, UH-60J/JA Blackhawk, SH-60J/K Seahawk, AH-1S Cobra, AH-64DJP Apache, OH-6 Cayuse, KV-107 (CH-46 Sea Knight) et CH-47J Chinook.
Le Bell 412 construit à plus de 900 exemplaires et ses prédécesseurs ont la vie dure puisque depuis l’entrée en service du Bell 204 en 1959 plus de 16 000 exemplaires de ce cheval de bataille de l’hélicoptèriste de Fort Worth ont été construits pour des clients militaires et civils situés dans plus de 70 pays.
Le 14 juillet 2015, Bell Helicopter annonçait l’achat par l’US Navy pour livraison par le biais du programme de Foreign Military Sales (FMS) à la Japan Ground Self-Defense Force (JGSDF) de cinq V-22 Osprey. Le gouvernement a déjà budgété l’acquisition d’un total de 17 V-22. Il s’agit de la première vente internationale du convertible de Bell et Boeing.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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