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Le constructeur aérospatial franco-germano-espagnol Airbus vient de repousser les limites du culot et de l’avidité selon des informations divulguées dans l’édition du 29 mai 2020 du quotidien de Montréal, La Presse.
Airbus, selon les informations contenues dans l’article de Julien Arseneault de la Presse Canadienne, aimerait obtenir de la part de la municipalité de Mirabel, située à 40km au nord de Montréal, ‘des accommodements d’urgence’ pour se soustraire, au moins temporairement, aux paiements des taxes foncières de ses installations où sont assemblés ses avions de cent places A220, connu antérieurement comme le Bombardier CSeries.
Nous nous souviendrons qu’en octobre 2017 lors du Love-In Bombardier Airbus, Bellemare-Enders, le constructeur aéronautique subventionné franco-germano-espagnol, se voyait donner sur un plateau d’argent par Bombardier, avec le consentement du gouvernement provincial Libéral du Québec de Philippe Couillard et paraîtrait-il aussi, en coulisses, du gouvernement fédéral Libéral de Justin Trudeau, la gamme CSeries, soit les CS100 et CS300.
Avide de profiter de la naïveté de la direction de Bombardier et des élus provinciaux et fédéraux, Airbus se faisait payer par Bombardier, renfloué par le gouvernement du Québec, un an avant, à coup de milliards de dollars, une chaîne de montage flambant neuve dans ses installations non-syndiquées de Mobile, en Alabama, un état ‘Right to Work’ comprenez ici farouchement antisyndical.
Dès le début de la pandémie de la Covid-19, Airbus Canada s’est empressé de se tourner vers Ottawa pour toucher la subvention salariale d’urgence afin que les syndiqués AIMTA qui assemblent l’A220 à Mirabel, soit environ 1000 des quelque 2800 travailleurs du site, puissent continuer à recevoir leur salaire même s’ils sont en congé forcé depuis le 24 mars.
Rappelons qu’Airbus depuis sa fondation, en 1970, a absorbé selon un article datant de plus de dix ans du prestigieux hebdomadaire économique ‘The Economist’, plus de $400 milliards de dollars américains en aides et subventions de toutes sortes. Ce montant n’inclut pas les plus de $20 milliards engloutis dans l’A380 et les fonds versés par les états fondateurs d’Airbus pour éponger les déboires de l’A400M. Airbus bénéficie de plus de l’octroi sans appel d’offres pour les achats de matériel aéronautique et spatial pour les forces armées et parapubliques de la France, de l’Allemagne et de l’Espagne. Rappelons-nous de l’épisode de la motorisation de l’Airbus A400M, où le gouvernement français, sous la férule du président Jacques Chirac, mis son veto à toute motorisation ‘américaine’, Pratt & Whitney Canada de Longueuil ayant proposé un de ses moteurs. Combien d’hélicoptères Bell Helicopter assemblés à Mirabel ont trouvé preneur au sein des forces armées, des polices des frontières ou des corps policiers nationaux de la France ou de l’Allemagne? Aucun.
Le contribuable québécois s’est bien fait avoir par Airbus et Bombardier avec l’aventure d’un avion qui n’aurait jamais dû exister, le CSeries devenu l’Airbus A220.
Mais Airbus ne veut pas en rester là car le consortium européen souhaite bien décrocher les prochains gros contrats de l’Aviation royale canadienne (ARC) ou Royal Canadian Air Force (RCAF) par reconnaissance pour avoir sauvé le CSeries…
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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