Montréal, 13 septembre 2017- Près de 700 travailleurs de l’aérospatiale ont défilés dans les rues de Montréal à la demande du Syndicat des Machinistes (AIMTA) et d’UNIFOR pour rappeler aux Québécois que le comportement de Boeing est une menace pour le gagne-pain de milliers de travailleuses et de travailleurs québécois. Des élus tant au provincial qu’au fédéral ont aussi participé à la marche en signe d’appui. Parmi ceux-ci, nous retrouvions Alexandre Boulerice (Nouveau Parti démocratique), Gabriel Sainte-Marie (Bloc Québécois), Gabriel Nadeau Dubois (Québec Solidaire) et Alain Therrien (Parti Québécois).
Malgré le fait que la bataille judiciaire entre Boeing et Bombardier se dispute dans les hauteurs de ces deux sociétés géantes, les conséquences de cette confrontation risquent de toucher en premier lieu des travailleurs et de travailleuses et leurs familles. « Ce que Boeing fait est un exemple d’une mauvaise utilisation des tribunaux commerciale. Nous ne resterons pas silencieux devant cette pratique qui ne prend pas en considération les dommages qu’elles peuvent causer chez les ouvriers et leurs familles. Nous continuerons notre lutte pour protéger nos conditions de travail et nos emplois en dénonçant ce genre de pratique, peu importe, qui en sera l’initiateur», lance le coordonnateur québécois de l’AIMTA, David Chartrand.
En plus de menacer de bons emplois, ce comportement belliqueux qui est rependu chez plusieurs multinationales constitue un danger pour une partie de la chaine d’approvisionnement nord-américaine de l’aérospatial et même au-delà . Le résultat de cette poursuite pourrait non seulement nuire au Québec et au Canada, mais aussi à l’Europe et aux États-Unis « En déposant cette plainte au département américain du commerce Boeing met en jeu non seulement des emplois au Québec, mais aussi, dans leur château fort aux États-Unis», explique David Chartrand. « Boeing se sert des tribunaux en déposant des plaintes sans fondements avec pour objectif de bloquer les ventes d’un avion qui n’est pas dans leur secteur d’activités et qui est la plus avancé technologiquement de sa génération. En voulant barrer, l’accès aux États-Unis  – le plus important marché de l’aérospatiale au monde- à la Série-C, Boeing ne semble pas réaliser qu’il empêcherait indirectement des milliers de Québécois de faire leur travail », s’indigne le représentant du Syndicat des Machinistes.
Il devient urgent que cette bataille juridique entre deux sociétés cesse de créer de l’incertitude chez les travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale. Les dernières prévisions du marché sur 20 ans (2017-2036) sont excellentes pour le segment qu’occupe la Série-C  (60 à 150 places). En effet, il est prévu que la demande soit de 12 550 avions pour une valeur totale de 820 milliards de dollars américains, selon les prix de catalogue 2017. Pour l’ensemble du secteur des avions commerciaux, la demande des 20 prochaines années serait de 40 000 avions. « Avec le nombre d’avions qu’il va avoir à construire, au lieu de se battre à coup de poursuite et de plaintes commerciales, les grandes entreprises devraient plutôt investir dans la main-d’œuvre ainsi que dans la protection et la création de bons emplois dans les régions où ils sont implantés », conclut M. Chartrand.
L’AIMTA est le plus grand syndicat dans le secteur aérospatial canadien avec notamment plus de 6 000 membres employés par Bombardier dans ses usines de Montréal et des régions avoisinantes. Le Syndicat des Machinistes détient également la plus importante représentation chez Boeing avec plus de 31 000 membres et détient plus de 700 000 membres en Amérique du Nord. Ce qui fait de lui le plus important syndicat du secteur de l’aérospatiale dans le Monde.
Commentaires