La gouverneure de la Caroline du sud vante l’industrie aérospatiale de son état devant le CORIM par Philippe Cauchi.
D’allégeance Républicaine, Nikki Haley, élue à la législature de la Caroline du sud aux élections de 2004, 2006 et 2008, remporta la course au poste de gouverneur de l’État, le 2 novembre 2012 face au Démocrate Vincent Sheehan avec 51% du vote.
Née en janvier 1972 en Caroline du Sud, de parents Sikh indiens qui prospéreront dans le commerce, Nimrata Nikki Randhawa détient un baccalauréat en comptabilité de la Clemson University. Mariée à Michael Haley, employé de l’US Army et officier de la South Carolina National Guard, elle en prit son nom de famille.
En cette matinée du 2 avril 2014, à sa descente d’avion à l’aéroport Montréal-Trudeau vers 9h30, la 116ième gouverneure du ‘Palmetto State’ se dirigea aussitôt vers une salle de réunion dans les bureaux d’Aéroports de Montréal afin de rencontrer, à l’initiative d’Aéro Montréal et en présence de son directeur principal, Martin Lafleur, des représentants de l’industrie aéronautique montréalaise. Flanquée de plusieurs de ses conseillers dont messiers George B. Patrick et André J. Leblanc et de l’ancien ambassadeur des États-Unis au Canada, David Wilkins, madame Haley brossa le portrait économique de son état qui a su attirer la première chaine d’assemblage de la Boeing Commercial Airplane Group à l’extérieur de l’état de Washington.
À l’instar de l’industrie automobile, il y a vingt ans, l’industrie aérospatiale s’implante en force dans le sud-est des États-Unis depuis une dizaine d’années en y créant une grappe des plus dynamiques. D’ailleurs un article d’Aviation Week & Space Technology du 24 février dernier signala le phénomène.
Sur le coup de midi, la gouverneure de la Caroline du sud, Nikki Haley s’adressa à plus de 120 personnes réunies dans une salle de bal du Château Champlain à Montréal par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). Elle souligna que, sous son impulsion et celle de tous les membres de son équipe, de 2011 à maintenant le taux de chômage en Caroline du sud recula fortement, passant de 11,1 à 5,7%. Uniquement en 2013, 45000 emplois y ont été créés tandis que les investissements atteignirent les 11,5 milliards de dollars.
Sous le titre de ‘Sky’s the Limit : Growing South Carolina’s Aerospace Sector’, la gouverneure traita de l’industrie aérospatiale dans son état qui emploie actuellement, au sein d’un peu plus de deux cents entreprises, 25000 personnes soit 11000 de plus qu’en 2006. Durant la même période, plus de 3,5 milliards de dollars ont été investis en Caroline du sud par l’industrie aérospatiale. L’état de presque cinq millions d’habitants fut choisi en 2009 par Boeing pour y installer la première chaine d’assemblage d’avions de ligne située hors de l’état de Washington de son histoire. Cet investissement initial d’un milliard de dollars pour l’implantation d’une ligne d’assemblage du tout nouveau biréacté bicouloir en composite Boeing 787 a été doublé par l’annonce en 2013 d’un agrandissement des installations qui emploie actuellement plus de 6000 personnes et bientôt 2000 de plus. Le premier 787 construit en Caroline du sud sortit d’usine en avril 2012.
Tout récemment en février 2014, le géant nippon du composite, Toray Industries, rendait public un investissement d’un milliard de dollars à Spartanburg en Caroline du nord pour l’implantation d’une importante unité de production qui créera 500 emplois.
Toray Industries venait de cette façon, rejoindre l’impressionnante liste d’entreprises déjà établies dans cet état du ‘Sun Belt’ dont:
AAI Corp.
Adex Machining
ATI Allvac
Carbure
Champion Aerospace
Cytec Carbon Fibers
Eaton Corp.
GE Aviation
GKN Aerospace
Honeywell international
Kaman Engineering
Labinal
Lockheed Martin
Michelin Aircraft Tire
SKF Group
TigHitco
Venture Aerobearings
Wimbro Technologies
Comme le souligna Nikki Haley, l’état déroule le tapis rouge aux investisseurs mais se distingue surtout par son offre de formation de la main d’œuvre totalement adaptée aux besoins de l’industriel par le biais du Technical College System de l’État. Seize collèges techniques dispensent 78 cours en aéronautique dont 31 en maintenance, 13 en fabrication, 14 en avionique et 20 en assurance de la qualité. De plus, trois universités ont développés des programmes d’enseignement et de recherche dédié à l’aérospatial dont Clemson University à Clemson et University of South Carolina à Columbia. L’état encourage aussi par le biais de plusieurs programmes gouvernementaux, les militaires quittant le rang à mettre à profit leurs qualifications en les incitant à travailler au sein de l’industrie aérospatiale locale. En dépit de la fermeture de la base aérienne de Myrtle Beach AFB en 1993, la Caroline du Sud abrite la Joint Base Charleston, anciennement Charleston AFB (C-17), Beaufort Marine Corps Air Station (F/A-18), McEntire Joint National Guard Base (F-16, AH-64, UH-60, OH-58D), Shaw Air Force Base (F-16) et South Carolina Army National Guard Aviation Support Facility à Grenville (CH-47D, UH-72A). La Caroline du sud accueille un peu plus de 38000 militaires réguliers ainsi qu’un peu plus de 26000 Réservistes et gardes nationaux sans compter un grand nombre de retraités des forces armées.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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