MONTRÉAL – En conférence de presse, en ce mardi 16 septembre 2014 en après-midi, dans une salle d’un hôtel du centre-ville de Montréal, le PDG d’Aéroports de Montréal, James Cherry, annonça la démolition prochaine de l’aérogare de l’aéroport Montréal-Mirabel, en grande banlieue nord de Montréal.
Ce natif de Montréal, diplômé de McGill, comptable agréé de formation, ancien dirigeant chez Oerlikon, Bombardier, Avions amphibies et CAE, a commencé par rappeler la situation de l’emploi dans la zone aéroportuaire de Mirabel. Il dévoila les résultats complets d’une étude sur l’impact économique de l’aéroport Montréal-Mirabel pour la région montréalaise mais plus particulièrement pour les Laurentides et la Ville de Mirabel.
L’étude de la firme E&B Data confirme que l’aéroport a réussi sa reconversion en pôle aéronautique de calibre mondial, l’aérospatial représentant 86% des 3 700 emplois directs et le transport aérien, 7%. La construction et la réparation d’aéronefs, de moteurs, de systèmes et de composantes d’aéronefs y sont réalisées au sein d’une trentaine d’entreprises dont Bombardier, Pratt & Whitney, L3 Com MAS, Turbomeca, Mecachrome, Aérolia et Nolinor. Un total de 10 000 emplois directs et indirects est généré par le complexe industrialo-portuaire de Montréal-Mirabel dont 8000 pour les opérations courantes et 2000 pour la réalisation de projets d’investissement. Les opérations courantes se traduisent par une rémunération totale de 506 millions de dollars, une contribution d’un milliard de dollars au PIB du Québec et des revenus fiscaux de l’ordre de 200 millions de dollars annuellement dont six millions en taxes foncières pour la ville de Mirabel.
Monsieur Cherry enchaîna en rendant public qu’ADM irait de l’avant avec la démolition de l’aérogare de l’aéroport Montréal-Mirabel, hors service depuis dix ans depuis le tout dernier vol passager effectué le 31 octobre 2004, le vol TS-710 d’Air Transat à destination de Paris.
Mardi matin, annonça le PDG d’ADM, que son conseil d’administration autorisa la Société à octroyer les contrats liés à la décontamination et au démantèlement de l’ancienne aérogare de l’aéroport Montréal-Mirabel.
Le soir même, le soumissionnaire gagnant sera notifié afin que s’entament les négociations qui mèneront à la signature du contrat et au début des travaux avant la fin de la présente année.
Profitant d’une ‘conjoncture favorable’, aux dires de monsieur Cherry, le coût des deux opérations, la décontamination et le démantèlement, qui seront l’objet de deux contrats différents dont le coût total s’établira en deçà des 15 millions de dollars.
Selon lui, il s’agit là d’un montant de beaucoup inférieur, au coût de la mise à niveau de l’aérogare estimée entre 20 et 35 millions de dollars pour un ‘bâtiment inutilisé et désuet qui demeurera désuet même après une éventuelle mise à niveau’.
L’entretien de l’aérogare coûte de 3 à 5 millions de dollars par année. Ainsi depuis 2004, ADM aurait déboursé 30 millions de dollars notamment en frais de chauffage et de gardiennage pour conserver l’aérogare.
Le démantèlement permettra le redéveloppement de tout un pan de l’aéroport qui bénéficiera d’un accès exceptionnel au tablier et aux pistes ainsi qu’à l’autoroute 50. Toutefois pour l’instant, aucun locataire ne s’est engagé.
D’ailleurs, au cours des prochaines années, ADM investira à l’aéroport de Montréal-Mirabel plus de 170 millions de dollars dont plus de 40 destinés à la réfection de la piste 06-24.
Quant au projet de centre de foires proposé par la Société de gestion Montréal-Mirabel (SOGEMM) et la Ville de Mirabel, il s’ajouterait à plusieurs autres proposés ces dix dernières années dont aucun n’aboutit. Dans un rapport du groupe Altus, rendu public par ADM le 1er mai dernier, le potentiel de récupération du bâtiment à des fins de centre de foires était quasi-nul et économiquement injustifié.
Interrogé sur la question de la délivrance du permis de démolition par la Ville de Mirabel, James Cherry déclara qu’ADM n’en a nul besoin pour procéder aux travaux de démantèlement.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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