France : Les axes de recherche de l’avion du futur.

Jeudi 23 Octobre, à Melun-Villaroche en Région Parisienne (France) dans les locaux de la Snecma (Safran), les grands industriels et constructeurs français du secteur aéronautique (Airbus, Dassault Aviation, Thales Avionics, Zodiac Aerospace, Safran et l’ONERA) présentaient leurs nouveaux démonstrateurs technologiques visant à préparer l’avion du futur, et ce, dans le cadre du CORAC, Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile.

« La recherche et l’innovation jouent un rôle essentiel pour soutenir la croissance et la compétitivité de ce secteur en permanence confronté à de nouveaux défis : augmentation de l’efficacité énergétique, réduction des nuisances sonores, amélioration de la sécurité, diminution des coûts,… Pour atteindre de telles ambitions et pour que la France soit toujours à même de servir ce marché, il faut une dynamique de filière, un travail partagé et une circulation des idées entre les grands groupes, les PME et les centres de recherche. Coordonner et favoriser le partage d’informations afin de définir l’avion « de demain », tel est l’enjeu du CORAC », indique Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux transports et Président du CORAC.

Créé en juillet 2008 sous l’impulsion de la Direction Générale de l’Aviation Civile (française) et du Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (GIFAS), à partir d’engagements pris lors du « Grenelle de l’Environnement », ce Conseil regroupe ainsi l’ensemble des acteurs français de la filière aéronautique civile, à savoir les industriels, les compagnies aériennes, les aéroports, les services de la navigation aérienne, les institutionnels et les ministères concernés.

« Les projets en cours portent principalement sur de nouvelles configurations d’aéronefs encore plus silencieux et économes en carburant, sur de nouveaux systèmes de pilotage qui permettront à terme, aux compagnies aériennes d’accroître les capacités opérationnelles de leurs avions, ainsi que sur de nouvelles méthodes de production et d’assemblage dans les usines aéronautiques », explique Marwan Lahoud, Président du GIFAS.

Les membres du CORAC proposent et réalisent depuis lors des démonstrateurs technologiques. Chacun, porté par un industriel, est dédié à une thématique et vise à accélérer l’intégration et la maturation des technologies.

Ainsi Airbus présentait une plateforme de démonstration d’Avionique Modulaire Etendue. Il s’agit de préparer la deuxième génération d’avionique modulaire intégrée, après celle mise en service sur l’A380 (et sur l’A350 avec une version améliorée), de pousser encore plus loin la logique de modularité des systèmes de calcul et de sortir de la logique une fonction / un calculateur qui a prévalu jusqu’ici. L’objectif à terme est d’augmenter la puissance de calcul, de réduire la masse, de simplifier le câblage, et de faciliter la maintenance pour des avions de transport commerciaux, des avions d’affaires et des hélicoptères, à l’horizon 2020-2025.

Autre démonstrateur : le cockpit du futur que pourront proposer les avionneurs grâce aux briques technologiques que Thales Avionics met à leur disposition : écrans tactiles, nouvelle architecture pour offrir des Interfaces Hommes Systèmes adaptées aux tâches du pilote, fonctions de personnalisation, etc.

Pour les hélicoptères, le démonstrateur de pale « Blue Edge » avec sa forme à double-flèche, offre une innovation en matière d’aérodynamique et de réduction de bruit.

Le caisson central de voilure également présenté est une plateforme de démonstration réalisée en une seule pièce (procédé dit « one-shot »), entièrement en matériau composite. C’est une pièce structurale majeure de l’avion reliant les deux ailes au fuselage qui reprend tous les efforts des ailes, elle est donc extrêmement chargée. Actuellement en matériaux métalliques pour les avions de la famille A320 et A330, elle est, seulement en partie, en composite pour l’A380 et l’A350. Les bénéfices estimés de ce composant apportent un gain de 30 kg par rapport aux technologies composite déjà existantes (150 kg par rapport aux technologies métalliques), accompagné d’un gain de coût de fabrication de 20%.

Les recherches sur les avions en matériaux composites ont déjà démontré qu’il était possible de les alléger de plusieurs centaines de kilogrammes, avec là aussi un bénéfice sur la consommation.

Quant aux travaux entrepris sur la propulsion, ils devraient permettre de garantir une réduction de la consommation de carburant de 15% sur de futurs appareils.

Concernant le financement, « la Direction Générale de l’Aviation Civile (française) apporte son soutien au CORAC avec un budget annuel de 60 millions d’Euros.
Cet ambitieux programme a aussi bénéficié d’une subvention de l’Etat à hauteur de 700 millions d’Euros, dans le cadre du Grand Emprunt et autant du côté industriel », précise Alain Vidalies.

On connaitra les prochaines « enveloppes » après le vote du projet de loi de finances.

www.aerorecherchecorac.com

 

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