En ce dernier jour de juillet 2013, à l’occasion de la publication des résultats semestriels du groupe, les rumeurs se sont confirmées: a partir du 1er janvier 2014, EADS change de nom et devient Airbus.
Le géant européen créé en juillet 2010 par le regroupement de la française Aérospatiale Matra et de l’allemande DASA qui avait fusionnée peu avant avec l’espagnole  Construcccionnes Aeronauticas, sera désormais constitué de trois divisions :
                       Airbus qui assurera la conception et la construction des avions commerciaux avec des revenus de 36.9 milliards d’euros ou 49 milliards de dollars américains en 2012
                          Airbus Defense & Space avec des ventes de 13,7 milliards d’euros, chapeautera les activités spatiales et de défense dont les avions de transport militaires
                       Airbus Helicopters, le nouveau nom d’Eurocopter, qui se chargera de la conception et de la fabrication des hélicoptères aussi civils que militaires avec un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros.
Selon le journal économique français Challenge, cinq raisons expliquent ce geste :
                         Avoir une marque beaucoup plus forte sur le plan mondial.
Jusqu’à maintenant, EADS regroupait Astrium, Cassidian, Eurocopter et Airbus tandis que Boeing centralise toutes ses activités sous deux parapluies : Boeing Commercial Airplane Group et Boeing Defense, Space & Security.
Le choix du nouveau nom d’EADS se porta sur Airbus, simplement car il est le plus connu et reconnu du Groupe, qui en passant, représente 70% du chiffre d’affaires d’EADS. Si le nom Airbus est connu de par le monde, celui d’EADS est quasi inconnu au-delà de l’Europe.
                      Devenir une entreprise normale
 Car depuis la réorganisation de l’actionnariat et le repli des participations gouvernementales, le nouvel Airbus, se veut maintenant une entreprise commerciale comme les autres.
                       Éviter la compétition interne au sein du Groupe
 Sous la nouvelle organisation, les clients ne seront plus traités par plusieurs entreprises mais dans le cadre de la même division.
                       Créer des synergies
Raison de toute réorganisation, les synergies se traduisent presque inévitablement par des réductions de couts et d’effectifs. Rien n’est décidé pour l’insta
                       Renforcer le pole Défense.
Basé à Munich, en Allemagne, Airbus Defense & Space comptera 45000 employés et réalisera des ventes de l’ordre de 14 milliards d’euros en regroupant Astrium, Cassidian et Airbus Military Aircraft. En réaction, peut-être a la fusion avortée, il y a onze mois, avec la britannique de la défense, BAE Systems, le but est de regrouper les activités militaires, de défense et de sécurité : avion de transport CASA, A400M, ravitailleurs en vol d’Airbus, drones, satellites, systèmes de protection des frontières pour en faire le second groupe de défense en Europe derrière la Britannique BAE Systems et juste devant l’italienne Finmeccanica. Au niveau mondial, la nouvelle entité est toujours distancée par les américaines Lockheed Martin, Boeing, General Dynamics, Raytheon et NorthropGrumman et suivie de peu par L3Com et United Technologies.
Le secteur hélicoptères reste à part au sein de sa propre division bien que 46% de l’activité soit destinée au militaire et que nombre de modèles d’hélicoptères civils d’Eurocopter sont aussi déclinés en version militaire.
L’objectif de la réorganisation et, par conséquent du changement de raison sociale, est donc double en tentant de créer un poids lourd dans la défense de manière à affronter la baisse des budgets militaires en Europe, à concurrencer les géants anglo-saxons sur les marchés internationaux et à conforter Airbus face à Boeing qui regagne le terrain perdu grâce a sa position dominante dans les gros porteurs.
Le but ultime de cette réorganisation est l’unification des activités sous une marque unique et connue: Airbus.
La tendance à rebaptiser le nom d’une entreprise aéronautique française ne date pas d’aujourd’hui : en 2000, Thomson-CSF est devenu Thales et, en 2005, la SNECMA, Safran.
Il faut souligner que le nouveau nom d’Eurocopter ‘Airbus Helicopters’ peut faire sourire. Imaginez Sikorsky être rebaptisée ‘UTC Aerospace Helicopters’ ou Bell Helicopter devenir ‘Cessna Helicopter’…bien que peu savent que Cessna construisit des hélicoptères dans les années 1950, les CH-1 Skyhook.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
Commentaires