MONTRÉAL – Vous penserez peut-être au nom d’un restaurant ou d’un tailleur italien ou à Leonardo Di Caprio et si vous êtes plus perspicaces à Leonardo Di Vinci.
Depuis le 16 mars dernier, Leonardo est le nouveau nom de Finmeccanica, la deuxième plus important groupe industriel italien et 9ième plus importante entreprise dans le secteur de la défense au monde qui chapeaute entre autres AgustaWestland devenu récemment Finmeccanica Helicopters et maintenant Leonardo Helicopters ainsi que Alenia Aermacchi, DRS Technologies, Telespazio, Thales Alenia Space.
Fondée en 1948, Finmeccanica a été éclaboussée par plusieurs scandales ces dernières années et en changeant de nom cela a été une façon pour elle de se refaire une réputation.
Mais pourquoi Leonardo? En l’honneur de Léonard di Vinci, l’artiste et inventeur de génie italien de la Renaissance qui vécut de 1452 à 1519, considéré comme l’ancêtre de l’hélicoptère
Ces changements de raisons sociales ne sont des phénomènes nouveaux. Dans les années 1980 aux États-Unis, il y a bien eu la vague qui fit de que Bell Atlantic est devenu Verizon, Philip Morris, maison mère de Kraft à l’époque, Altria et Andersen Consulting, Accenture.
Il y a aussi les acquisitions et les fusions qui feront disparaître des noms comme McDonnell Douglas et en apparaître des nouveaux comme Lockheed Martin, NorthropGrumman et MD Helicopters.
Plus près de nous, au Québec, les Services techniques d’Air Canada (ACTS) prendront le nom d’Aveos en septembre 2008, la division technique n’étant plus la propriété d’Air Canada.
Puis il y a les modes ou ce que les experts qualifient de rationalisation de l’image corporative.
Parfois la manœuvre tourne au ridicule. Ainsi lorsque le groupe EADS est devenue Airbus, Eurocopter a pris le nom d’Airbus Helicopter pour imiter Boeing qui, après son achat de Vertol en 1960, l’avait rebaptisé Boeing Helicopter Division en 1987.
Lui aussi, l’équipementier français, Snecma, changea de nom en mai 2005 pour Safran suite à sa fusion avec Sagem. Mais tout récemment, le 18 mars dernier, les dirigeants ont décidé d’uniformiser le nom de ses divisions.
Le spécialiste de la turbine pour hélicoptères Turbomeca acquis en 2001 devient maintenant Safran Helicopter Engines et semble ainsi effacer toute l’histoire de ce grand motoriste fondé en 1938 par l’ingénieur français d’origine juive polonaise Joseph Szydlowski.
Du même coup, Aircelle devient Safran Nacelles, Herakles Safran Ceramics,
Hispano-Suiza Safran Transmission Systems, Labinal Power Systems Safran Electric & Power, Messier-Bugatti-Dowty Safran Landing Systems, Morpho Safran Identity & Security, Sagem Safran Electronics & Defense, Snecma Safran Aircraft Engines, Techspace Aero Safran Aero Boosters.
Heureusement certains rachats ou fusions nous épargnent de tels noms souvent alambiqués et même parfois ridicules ou pompeux.
Ainsi Sikorsky Aircraft passé sous le contrôle de Lockheed Martin en novembre 2015 est resté Sikorsky auquel a été simplement ajouté sous le logo la mention ‘A Lockheed Martin Company’. Surtout que Lockheed n’en est pas à ses débuts dans la voilure tournante avec le développement de l’hélicoptère d’attaque AH-56 Cheyenne dans les années 1960 et l’installation des suites électroniques et de combat sur les H-60 et EH-101.
La fusion de Northrop et Grumman ont donné simplement NorthropGrumman et celle de Lockheed et Martin Marietta, Lockheed Martin.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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