Le mardi 17 février 2015 sur le coup de midi, Calin Rovinescu, président et chef de la direction d’Air Canada et président en exercice de l’Association du transport aérien international (IATA) s’adressa à un parterre d’au moins 300 personnes réunies par le Conseil des relations internationales (CORIM) à l’hôtel Wyatt Regency du Complexe Desjardins au centre-ville de Montréal.
Monsieur Covinescu a amorcé son allocution en brossant un tableau rapide de son entreprise en rappelant qu’Air Canada comptait 27000 employés dont 7000 au Québec, réalisait un chiffre d’affaires de 12 milliards de dollars canadiens et affichait une flotte de 340 appareils. Le transporteur compte tous les jours 1500 vols vers 185 destinations sur les cinq continents ‘un avion décolle toutes les minute, chaque heure, chaque jour, chaque année’ fit remarquer monsieur Rovinescu. En 2014, Air Canada a transporté 38 millions de passagers soit trois millions de plus que l’année précédente. Ainsi, le transporteur se classe entre le 15 et 20ième rang au monde, une performance pour un pays de seulement 34 millions d’habitants.
Mais encore plus intéressant fut le tableau de la situation du transport aérien mondial de passagers que dressa monsieur Rovinescu.
À l’échelle mondiale ainsi le transport aérien soutient, directement et indirectement 58 millions d’emplois alors que son incidence économique mondiale directe et indirecte s’éléve de 2 800 milliards de dollars ce qui représente 3,5% du PIB mondial.
Juste au Canada, les retombées économiques du transport aérien se chiffrent à plus de 34 milliards de dollars dont la moitié est générée par Air Canada.
Selon l’IATA, le nombre de passagers du transport aérien passera de 3,3 milliards de personnes à 7,3 milliards en 2034 alors que le transport de marchandises par la voie des airs augmentera en moyenne de 4,5% par an lors des cinq prochaines années lui qui représente à lui seul 35% de la valeur du commerce mondial.
Face à ces chiffres encourageants, Calin Rovinescu a rappelé qu’Air Canada a posé des gestes concrets depuis des années afin de devenir un important joueur sur la scène mondiale.
En tirant avantage de son vaste réseau, de la situation avantageuse du Canada entre l’Atlantique et le Pacifique et d’un parc d’appareils rajeuni Air Canada a augmenté sa capacité de sièges de son réseau international de 31% depuis 2009 et a ajouté un bon nombre de nouvelles destinations dont Bruxelles, Madrid, Genève Athènes, Istanbul, Rio, Tokyo Haneda, Osaka et bientôt Amsterdam, Dubaï et Delhi.
Au pays, le président d’Air Canada bien que reconnaissant que Toronto demeure la plaque tournante principale ne néglige en rien les plateformes que sont Montréal, Vancouver et Calgary. De cette façon, la capacité de Montréal vers l’Europe a augmenté de 50% en deux ans et vers les États-Unis de 25% depuis 2009 pour atteindre un gain total de 20% depuis 2009. L’été prochain le transporteur exploitera 1100 vols quotidiens vers 54 destinations depuis Montréal- Trudeau.
Avec plaisir monsieur Rovinescu rappela l’octroi à Air Canada pour la cinquième année consécutive du titre de ‘Transporteur aérien nord-américain de l’année’ par Skytrax et que 83% des ‘Frequent Flyers’ au Canada préféraient le transporteur de Montréal.
Côté flotte, Calin Rovinescu a souligné l’arrivée du Boeing 787 Dreamliner dont huit des 37 commandés sont en service qui ouvre une ère nouvelle pour les passagers par son confort, sa qualité de l’air en cabine et son éclairage tamisé.
Dans le cadre d’un grand plan de rajeunissement de la flotte de plus de neuf milliards de dollars, des Boeing 777 et des Bombardier Q400 supplémentaires ont été commandés ainsi que jusqu’à 109 Boeing 737MAX.
En scrum de presse, après son allocution, Calin Rovinescu répondit aux questions des journalistes sur la question de l’heure : le CSeries de Bombardier
D’un ton assuré, il affirma que les retards du programme et les inquiétudes entourant la situation financière du constructeur ne détourneront pas les responsables d’Air Canada de considérer le moment venu le cent places de Bombardier. Impressionné par deux visites aux ateliers du CSeries à Mirabel, le PDG d’Air Canada est rassuré par la nomination d’Alain Bellemare à la tête de Bombardier et de celle de Pierre Beaudoin au conseil d’administration
Car en dépit de l’importante commande annoncée le 11 décembre 2013 portant sur un maximum de 109 Boeing 737 MAX visant au remplacement des 10 Airbus A319 (183 places), 41 A320 (146 places) et 18 A321 (120 places), et de 20 des 45 Embraer 190 de 97 places, reste celui de 25 des 45 Embraer 190 à l’horizon 2020. ‘Lorsque ces avions devront être remplacés, il est sur à 100% que le CSeries de Bombardier sera une alternative quand il sera venu le temps d’acquérir un avion de 100 à 160 places’ déclara-t-il entouré d’une vingtaines de journalistes. Il conclut en ajoutant que ‘le CSeries est un très bon avion et Bombardier une très bonne société’
Comme nous l’avions alors souligné http://infoaeroquebec.net/bien-quair-canada-ait-opte-pour-le-boeing-737max-tout-nest-pas-perdu-pour-le-cseries-par-philippe-cauchi/, l’achat par Air Canada de Boeing 737MAX n’était nullement un camouflet au CSeries car les deux gammes de monocorridors ne couvrent pas les mêmes marchés.
Calin Rovinescu, a été nommé au poste de président et chef de la direction d’Air Canada au mois d’avril 2009.
À compter de 2004, jusqu’à ce qu’il revienne chez Air Canada, monsieur Rovinescu occupait le poste de co-fondateur et directeur principal de Genuity Capital Markets, une des plus importantes banques d’investissement indépendantes du Canada.
Monsieur Rovinescu est entré chez Air Canada en 2000 à titre de vice-président général, Croissance et Stratégie, où il a agi à titre de président de plusieurs entreprises de la société dont la gestion et la surveillance du programme de fidélisation Aéroplan, des transporteurs régionaux Jazz de même que l’administration de l’entretien, des réparations et de la remise au point, ACTS. Il était également responsable de l’intendance de plusieurs fonctions intégrées telles que les services du contentieux, l’information et la technologie, le commerce électronique, les clients et la main d’Å“uvre, les affaires gouvernementales, les communications, les alliances et le secrétariat général.
Il est aussi le concepteur du modèle opérationnel de corporatisation et de la stratégie filiale des biens restreints d’Aéroplan, de Jazz et de ACTS de la société.
Avant 2000, il était associé, directeur de la société d’avocats Stikeman Elliott à Montréal ainsi que membre du conseil de la société et du comité exécutif de ce bureau.
Membre du Barreau du Québec et de l’association du Barreau canadien, il a obtenu une licence en droit de l’université de Montréal en 1978 et un baccalauréat en droit de l’université d’Ottawa en 1980.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
Commentaires