MONTRÉAL – Deux récents articles, l’un daté du 2 octobre 2015 et l’autre du 5, révèlent à tel point Bombardier semble être à court de fonds.
Dans le premier article, Reuters sous la signature d’Allison Lampert à Montréal et et d’Andréa Shahal à Washington affirmait que Bombardier serait en discussions avec la Caisse de dépôt et de placements du Québec (CDPQ), second plus important fonds de pension au Canada avec ses 240 milliards de dollars canadiens d’actifs, pour obtenir une injection de capitaux.
Logique et prévisible, un tel rapprochement serait une façon plus aisée et moins contraignante pour l’avionneur montréalais de réunir les fonds nécessaires dans l’immédiat à la réalisation de la certification et à la mise en service commercial des CS100 et CS300.
Moins compliquée qu’une injection de capital provenant d’une entreprise étrangère qui serait soumise à une longue revue de la part des autorités réglementaires et mêmes politiques.
Moins controversée qu’une injection directe de fonds publics sous forme de subventions qui bien que certainement populaire auprès des responsables de l’industrie aérospatiale et de ses syndicats ne saurait s’attirer le soutien du contribuable moyen.
Comme suggérée lors du dernier Salon du Bourget par le ministre québécois de l’Économie, de l’Innovation et de l’Exportation, Jacques Daoust, une entrée de la CDPQ au capital de Bombardier serait une façon plus efficace d’aider l’avionneur québécois. Cette aide pourrait être soumise à des conditions particulières. Il faut rappeler qu’à l’instar de tous les fonds de pension, la Caisse doit maximiser le rendement de ses investissements mais contrairement aux autres, elle doit promouvoir les intérêts économiques du Québec.
Dans le second texte, Kristine Owram du Financial Post, faisait état des problèmes de liquidités de Bombardier. Reprenant les propos de l’analyste de la Banque Scotia, Turan Quettawala, elle soulignait que l’entreprise devrait lever à nouveau des fonds d’ici la mi-2016 du fait des dépenses engendrées par la certification du CSeries et du faible niveau des ventes d’aéronefs. Le problème demeure le ratio de prises de commandes sur facturations de Bombardier qui ne s’élève qu’à 0,4 pour son secteur aérospatial et à 0,45 pour son secteur ferroviaire.
De l’avis de monsieur Quettawala, Bombardier a absolument besoin d’une injection de fonds pour mener à bien la certification des CS100 et CS300, la production de ce dernier ainsi que le développement des jets d’affaires à cabine large et long et très long rayon d’action, Global 7000 et Global 8000 essentiels pour affronter les nouveaux jets de Dassault Aviation et de Gulfstream Aerospace.
Le titre de Bombardier (BBD-B.TO) au Toronto Stock Exchange a clôturé en ce mercredi 7 octobre 2015 à CAN$1,54 en repli de CAN$0,23 ou -12,99% après avoir atteint CAN$1,58.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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