POINTE-CLAIRE, QUÉBEC – Nombre de mots : 1250 – Temps de lecture :   5 minutes. En ce vendredi matin d’automne, les gens de l’avionneur Bombardier avait convoqué la presse à ses nouvelles installations de Pointe-Claire, une banlieue de l’ouest de l’île de Montréal à proximité de l’extrémité nord de l’aéroport international Montréal-Trudeau (YUL).
Sur le plancher de l’usine qu’occupe Bombardier depuis 2013 et a commencé à aménager en 2015, avait été placés une table et un lutrin où nous attendaient Alain Bellemare, pdg de Bombardier, David Coleal, président, Avions d’affaires de Bombardier, Dominique Anglade, vice-première ministre du Québec, ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation et ministre responsable de la Stratégie numérique et David Lamatti, député fédéral de LaSalle-Émard-Verdun, Secrétaire parlementaire du ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique.
Parmi l’assistance se trouvaient Suzanne Benoît, pdg d’Aéro Montréal, Julie Insley, directrice exécutive régionale, Industrie Canada et Renaud Gagné, directeur du syndicat Unifor au Québec entourés de plusieurs de ses membres œuvrant déjà dans cette nouvelle unité de production.
Invité à prendre la parole par Mark Masluch, directeur, communications et affaires publiques, avions d’affaires, monsieur Bellemare annonça la création d’ici dix-huit mois de mille nouveaux postes dans la foulée de l’inauguration de ces installations, le Centre d’excellence pour la finition intérieure des avions Global 7000
D’un investissement de 65 millions de dollars américains ou 83 dollars canadiens, ce Centre d’excellence a pour mission la finition intérieure des jets d’affaires à long et très long rayon d’action haut de gamme Bombardier Global 7000 dont le prix varie entre 70 et 72 millions de dollars américains, l’unité.
Annoncé au Salon Business Aircraft Convention and Exhibition (BACE) de la National Business Aviation Association (NBAA) d’octobre 2010, le Global 7000 peut accueillir dans quatre zones jusqu’à 17 passagers selon l’aménagement intérieur sur une distance de 7400NM (13704km) suffisamment pour relier Montréal et Shanghai (PVG) aussi bien que Montréal et Dubai (DXB) à 51 000 pieds à la vitesse de croisière de 0.9Mach (579knots ou1073km/h).
Ayant effectué son vol inaugural de Downsview, en banlieue de Toronto, le 4 novembre 2016, le Global 7000 devrait entrer en service au second trimestre 2018 confirma monsieur Bellemare.
Le Bombardier Global 7000 ou BD-700-2A12 est une version rallongée de 11’3’, (3,43m) et remotorisée du Global 6000 qui comme le Global 5000 sont des dérivés des Global Express entrés en service en 1997 et des Global XRS.
Le Global 7000 tout comme sa version raccourcie, le Global 8000 se différencie de ses prédécesseurs par une aile transsonique construite par Triumph aux États-Unis et des turboréacteurs General Electric Passeport au lieu des Rolls-Royce BR-710.
Le Global 7000 est d’une longueur de 111 pieds (33,9m) et le Global 8000 de 102 pieds (31,2m) contre 96 pieds (29,5m) et 99 pieds (30,3m) pour respectivement les Global 5000 et Global 6000. À titre de comparaison, un Boeing 737MAX7 mesure 116 pieds (35,5m).
La masse maximale au décollage (MTOW) du Global 7000 est de 106 250 livres (48,194kg). Sa cabine à quatre zones mesure est d’une longueur de 54’7’’ (16.64m), d’une largeur de 8’2’, (2,49m) et d’une hauteur de 6’11’’ (2,11m). D’un volume de 2,637 pieds cubes (74.67m3), la cabine du Global 7000 est 20 pour cent plus volumineuse que celle du Global 6000.
L’inauguration de ces installations de Pointe-Claire marque une autre importante étape du programme Global 7000, au moment où les activités de finition s’intensifient et que quatre appareils ayant accumulé 900 heures de vol participent aux essais en vol, un cinquième devant les rejoindre bientôt.
Monsieur Bellamare lança dès le début de son intervention que le Global 7000 représentait ‘la meilleure technologie en matière de technologie d’intérieur d’avions d’affaires’ et que dans ce but, sa Société continue d’investir ‘pour demeurer un leader dans ce domaine’.
Pour lui, ce centre d’excellence est unique par les talents et les technologies qu’il réunit à la ‘hauteur d’excellence de Bombardier’ combinant une méthodologie et des outils de production du 21e siècle tournés vers l’avenir avec une main-d’Å“uvre locale hautement qualifiée composée d’ouvriers, d’artisans et d’ingénieurs.
Le Global 7000 est aux dires du pdg de l’avionneur québécois, ‘le plus innovant de notre division avions d’affaires… un avion extraordinaire et hautement technologique …le meilleur avion d’affaires au monde qui va redéfinir un segment de marché’. Il ajouta qu’il est “the best business aircraft ever built with the best cabin, the best range and the best speed’.
Avec le CSeries, le Global 7000 dont le carnet de commande est complet jusqu’en 20121 représente pour monsieur Bellemare ‘le futur de l’industrie aérospatiale au Québec et au Canada’ ainsi qu’’un pilier pour la croissance stratégique de Bombardier’.
Rappelant que l’assemblage de ce bizjet est réalisé aux installations de Bombardier à Downsview, en banlieue de Toronto, sa finition intérieure est réalisée au Québec ce qui créera 1000 emplois lors des dix-huit prochains mois.
D’ailleurs se tiendra le 25 novembre prochain, au Centre de finition Global sur Côte-Vertu à Dorval, une journée de recrutement Recrutés afin de répondre a un besoin pressant d’ingénieurs, d’ébénistes, de rembourreurs, de finisseurs, d’assembleurs, de techniciens, d’agents de méthode et d’autres personnels spécialisés.
Au sommet de la production du Global 7000, quelques 2500 personnes travailleront au Canada sur le programme 7000 dont 1700 à Montréal et 800 à Toronto, ‘des emplois de grande qualité’. De plus, une vingtaine de fournisseurs québécois alimentent les installations de Pointe-Claire.
L’arrivée des activités de finition du Global 7000 dans ces installations de Pointe-Claire, va forcer la délocalisation de celles du Global 5000 aux ateliers de Learjet à Wichita, au Kansas ce qui y créera une centaine d’emplois. David Coleal, président, Avions d’affaires depuis le 15 juin 2015, intervint afin de préciser que le travail de finition d’un Global 7000 est bien plus important que celui d’un Global 6000, de par sa taille plus grande mais aussi de sa plus grande customization.
Pour la ministre Dominque Anglade, cette annonce est ‘une très bonne nouvelle pour Montréal et pour le Québec’ ajoutant que ‘le Global 7000 qui va révolutionner son marché, est le fruit du génie québécois et va devenir réalité grâce au talent et à la détermination des employés qui y sont impliqués’.
Rappelant de la division Bombardier, avions d’affaires compte 5500 employés dans le grand Montréal, la ministre affirma qu’il y a besoin de porter le message que l’industrie aérospatiale va bien, crée des emplois et a besoin de plus de femmes.
Pour Dominique Anglade, ‘il faut redoubler d’ardeur pour dire à la population qu’il y a de l’emploi, il faut faire la promotion de l‘industrie’.
Monsieur Bellemare surenchérit en demandant qu’il faut envoyer un message fort aux jeunes pour s’inscrire dans des programmes qui servent l’aéronautique, ‘un message d’espoir et il y a de l’espoir dans notre secteur’
Pour le pdg de Bombardier, le recrutement n’est pas facile mais l’écosystème de Montréal aide car cette dernière est ‘one of the best aerospace cluster in the world after Toulouse and Seattle…having more schools than anywhere else we have talents…
En interview, madame Suzanne Benoît, pdg d’Aéro Montréal, rappela que l’industrie aéronautique au Québec devra combler près de 31 700 postes dans l’industrie alors que surviendront 22 900 départs à la retraite.
Le député David Lametti de sa courte intervention conclut que ‘ce qui est bon pour Bombardier est bon pour l’industrie aérospatiale canadienne’.
En février, le gouvernement fédéral du Libéral Justin Trudeau avait accordé une aide sous forme d’un prêt de 372,5 millions de dollars américains à Bombardier afin de poursuivre le développement du Global 7000 ainsi que celui du CSeries.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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