Aéro Montréal n’a pas l’intention de combattre l’abandon du chasseur F-35 par le nouveau gouvernement de Justin Trudeau. C’est ce qu’a affirmé Martin Lafleur, directeur principal pour le Chantier défense et sécurité mis sur pied par l’organisme Québécois, lors d’un symposium sur le marché canadien de la défense et de la sécurité à Boucherville.
Monsieur Lafleur explique cette décision par le fait que plusieurs membres d’Aéro Montréal collaborent également avec les manufacturiers des avions concurrents du F-35. «Une chose est claire, que ce soit le F-35 ou qu’on revienne en appel de propositions, l’industrie va toujours être présente pour faire valoir les capacités industrielles du Québec. La décision va appartenir au gouvernement. La seule chose qu’on va demander, c’est que la décision se prenne le plus rapidement possible de façon à ce que l’industrie sache sur quel pied danser.»
Plus de retombées au Québec Aéro Montréal insiste par contre pour que l’entretien des futurs avions se fasse au Québec et un mémoire à ce sujet a été remis au gouvernement fédéral le printemps dernier. L’entente négociée par le gouvernement Harper prévoyait que l’entretien des F-35 se ferait essentiellement aux États-Unis, comme l’exigeait le gouvernement américain, en vertu de ses règles sur la protection des secrets militaires (ITAR).
Quant aux retombées industrielles pour le Québec, Monsieur Lafleur admis qu’Aéro Montréal ne possédait aucune étude comparant celles du F-35 à celles promises par ses concurrents. «On n’a pas de données comparant un appareil par rapport à l’autre pour savoir si il y avait plus de fournisseurs québécois. Notre information est que chacune des propositions est assez bien équilibrée côté fournisseur québécois. Dans le cas d’Aéro Montréal nous n’allons vraiment pas prendre position sur un programme d’appareil par rapport à un autre.
Quant à savoir si le F-35 devait être exclus d’un futur appel d’offre canadien, le porte-parole d’Aéro Montréal n’était pas en mesure de commenter.
La déclaration de Justin Trudeau.
Lors d’une allocution à Halifax, M. Trudeau a promis d’abandonner l’achat du F-35, ce qui permettra d’économiser des dizaines de milliards de dollars afin de compléter la construction des navires déjà promis par le gouvernement Harper. http://www.cbc.ca/news/politics/canada-election-2015-trudeau-scrap-f35-halifax-1.3235791
«Un gouvernement libéral fera ce que le gouvernement conservateur de monsieur Harper aurait dû faire il y a plusieurs années déjà . Nous n’achèterons pas l’avion de combat F35. À La place nous allons lancer un concours ouvert et transparent pour remplacer le CF-18, tout en se rappelant que la mission principale de cet avion de combat est la défense de l’Amérique du Nord. Ce processus va également nous assurer que les soumissions comportent des garanties de retombées industrielles pour les compagnies canadiennes et leurs travailleurs. Parce que le plan conservateur, qui ne retenait qu’un seul fournisseur, ne le prévoyait pas. En choisissant de remplacer les actuels CF-18 par un avion plus abordable que le F-35, nous serons en mesure de nous assurer que les commandes déjà passées pour la marine seront remplies. Nous allons tenir les promesses faites aux chantiers maritimes d’Halifax.»
Question : «Monsieur Trudeau, vous avez annoncé ces changement aux Forces armées, mais vous n’avez pas annoncé le coût de ces mesures. Quel est-il ?»
«Nous savons que le choix d’annuler l’achat du F-35 décidé par le gouvernement conservateur et le choix d’opter plutôt pour une soumission concurrente, nous permettra d’économiser des dizaines de milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Cet argent va servir d’abord à nous assurer que le programme national de construction navale sera en mesure de livrer tous les navires promis et qu’il sera possible de poursuivre notre investissement dans les équipements et la formation des hommes et des femmes des Forces armées.»
Après des études en science politique à l’Université du Québec à Montréal et à l’Institut d’études politiques de Paris, Daniel Bordeleau a entamé une carrière de journaliste qui s’étale sur plus de 35 ans. Il a travaillé principalement pour la Société Radio-Canada où il est d
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