Les résultats de l’exercice 2014 d’Aéroports de Montréal.

 

MONTRÉAL – Vendredi dernier sur le coup de 10h00, dans une magnifique salle de conférence de l’édifice de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) s’amorça la 23^ième assemblée générale publique d’Aéroports de Montréal présidée par Réal Raymond, président du Conseil et menée par James Cherry, président-directeur-général.

Le but de cette assemblée est double : pour la société, faire rapport sur la gestion des l’affaire de l’entreprise, et pour le public, poser des questions et contribuer par des commentaires et suggestions à l’avancement des enjeux.

De bons résultats en 2013.

Monsieur Cherry a commencé avec les résultats de l’exercice 2014 clos le 30 septembre 2014 en soulignant que n’eût été une charge de dépréciation de $16 millions représentant le coût total des travaux de démolition et de la remise en état de l’aérogare Montréal-Mirabel, un excédent de $11,6 millions aurait été dégagé au lieu d’un déficit de $4.4 millions. Lors de l’exercice 2013, des profits de $13,6 millions avaient été dégagés.

En 2014, les recettes de l’exploitant des aéroports Montréal-Trudeau et de Mirabel ont franchi $463,9 millions, en hausse de 3,9 pour cent comparativement à l’exercice précédent.

Cette progression s’explique par diverses augmentations tarifaires ainsi que par la croissance du nombre de passagers et des activités des transporteurs et par la hausse notable du chiffre d’affaires des concessions et des stationnements.

Au total, le nombre de passagers a franchi un nouveau cap en 2014 à Montréal-Trudeau pour atteindre 14,8 millions, en hausse de 5,3% comparativement à l’exercice 2013.

Les coûts d’opération ont augmenté de 2,5% pour atteindre $166,7 millions. Le loyer versé à Transport Canada s’éleva à $47,7 millions et les taxes municipales à $41,8.

Les intérêts sur la dette de $1,6 milliards furent de l’ordre de $91 millions.

De son côté, le bénéfice d’exploitation d’ADM s’est établi à $208,7 millions pour l’exercice clos le 31 décembre dernier, en progression de $10,9 millions ou 5,5%, par rapport à l’exercice précédent.

Mais comme le soulignait monsieur Cherry, le BAIIA qui est l’excèdent des produits sur les charges avant impôts, intérêts, amortissements et postes non-récurrents est le meilleur indicateur de la capacité de la société à faire face aux obligations financières et à poursuivre ses programmes d’améliorations aéroportuaires.

En 2014, le BAIIA s’était établi à $208.7 millions, une hausse de 5.5% par rapport à 2013.

Trafic passagers en hausse

Le trafic passagers à Montréal-Trudeau en 2014 a atteint 14,8 millions de passagers embarqués/débarqués, une hausse de 5,3 % par rapport à 2013, la 5^ième hausse consécutive depuis la fin de la récession de 2008.

Tous les secteurs affichent des hausses : vols domestiques : 5,5 %; vols transfrontaliers : 5,6% et vols internationaux : 4,9 %.

De son coté, le trafic de correspondance a atteint 17,7 % sur l’ensemble de l’année.

Fret aérien en léger recul

Le fret aérien en terme de tonnage a reculé de 4% pour atteindre en 2014 environ 165 000 tonnes, réparti en parts égales entre les aéroports Montréal-Trudeau et Montréal-Mirabel.

Mouvements d’aéronefs en légère baisse

En 2014, Montréal-Trudeau et Montréal-Mirabel ont accueilli un total de quelque 230 666 mouvements aériens, une baisse de 1,7% par rapport à 2013 qui s’explique par la volonté des transporteurs d’optimiser leur taux de remplissage et par l’utilisation d’appareils plus gros ou plus denses.

Desserte aérienne en hausse

À Montréal-Trudeau en 2014, 31 transporteurs commerciaux ont été actifs à Montréal-Trudeau, trois de plus qu’en 2013 : le turque Turkish Airlines et le panaméen Copa Airlines, tous deux membres de Star Alliance et le tunisien Sypha.

Aéroports de Montréal compte maintenant un total de 132 destinations directes, dont 79 internationales, 27 au Canada et 26 aux États-Unis. En plus d’Istanbul, Panama et Tunis se sont ajoutées les destinations de Prague assurée par Air Transat et Francfort par Lufthansa.

En 2015, SkyGreece desservira Athènes depuis Montréal. Le 28 septembre 2015, Air China devrait amorcer trois dessertes hebdomadaires de Montréal depuis

Beijing. L’été prochain, Air Transat desservira Budapest pour la première fois et Air Canada Rouge, Venise. De cette façon, l’été prochain 105 destinations dont 29 en Europe seront à la portée des voyageurs au départ de Montréal-Trudeau. À elle seule, Paris sera reliée par huit vols quotidiens, le plus important nombre au Canada.

Un excédent au premier trimestre 2015.

Aéroports de Montréal a enregistré un surplus de $3.8 millions au premier trimestre 2015 contre une perte de $3,2 millions à la période correspondante l’an dernier.

Alors que les recettes ont grimpé de 5.5% pour atteindre $120,2 millions grâce à une hausse du trafic des voyageurs, les charges d’exploitation ont fléchi de 3,9% pour s’établir à $43,8 millions.

Pour sa part, le bénéfice d’exploitation d’ADM a grimpé de 15,8% pour atteindre 53,4 millions contre seulement $7,3 millions lors du premier trimestre de l’exercice 2014.

Le trafic passager total a atteint 3,7 millions de passagers qui sont embarqués ou débarqués. Cette hausse de 4,1% est attribuable selon monsieur Cherry à ‘un contexte économique généralement porteur’.

La progression du trafic aérien provient des secteurs domestique, en hausse de 3,8%, et international en progression de 6,6%. Le transfrontalier n’a cru que de 0,5%.

Jim Cherry profita de cette tribune pour dévoiler le résultat de trois études.

Étude sur la desserte aérienne

Dans l’ensemble, Montréal bénéficie d’une desserte fort enviable pour une ville de sa taille à en croire les résultats de l’étude réalisée par la firme d’économistes SECOR – KPMG pour le compte d’ADM.

Les principales conclusions et constatations sont les suivantes:

• Montréal jouit d’une desserte aérienne cohérente avec l’envergure de son marché.
• La quasi-totalité des destinations avec une demande suffisante sont déjà desservies.
• La connectivité aérienne de Montréal se compare avantageusement à celles d’autres grandes villes d’Amérique du Nord de taille similaire.
• En dépit d’une croissance économique sous la moyenne, Montréal est la ville dont la desserte aérienne s’est le plus améliorée au cours des dix dernières années.

Satisfaction de la clientèle

Une seconde étude a été réalisée au moyen de sondages trimestriels auprès de 1500 passagers au départ et 800 à l’arrivée afin d’évaluer le niveau de satisfaction de la clientèle.

L’échelle d’évaluation comporte 7 niveaux, allant d’extrêmement satisfait à extrêmement insatisfait.

Ainsi, l’indice de satisfaction globale pour 2014 s’établit à 5,69 chez les passagers au départ et à 5,98 pour les passagers à l’arrivée.

Le pourcentage de passagers satisfaits, très satisfaits ou extrêmement satisfaits s’établit maintenant à 97,9 %, tant au départ qu’à l’arrivée.

Les indicateurs reliés à l’enregistrement ont encore obtenu la note la plus élevée.

Les services de stationnement, les boutiques et les restaurants ainsi que la signalisation ont vu leur cote s’améliorer.

Impacts économiques

Les résultats de l’étude d’impact économique du site de Montréal-Trudeau évalue en 2014 à 27 000 le nombre d’emplois directs au sein des quelque 200 entreprises présentes sur le site et en y incluant les emplois indirects et induits, le total atteint les 55 000 emplois.

Il s’agit d’une rémunération totale de 3 milliards de dollars et d’une contribution totale au PIB du Québec de l’ordre de 5,5 milliards de dollars.

Enfin, les activités économiques sur le site de Montréal-Trudeau génèrent 1,4 milliard de dollars de revenus pour les gouvernements fédéral et provincial, et 37 millions de dollars en taxes municipales.

Échangeur Dorval.

Sur la question de l’accessibilité terrestre de l’aéroport Montréal-Trudeau qui est une source de plainte et d’insatisfaction, Jim Cherry réitéra que selon le Ministère des transports du Québec, les travaux à l’échangeur Dorval devraient être en terminés d’ici la fin 2017.

Le Golf de Dorval.

Les questions de l’avenir de l’aérogare de Mirabel n’étant plus d’actualité, sa démolition étant une chose bien entamée, le sort d’un des deux terrains de golf situé sur les terres de l’aéroport Montréal-Trudeau, le golf municipal de Dorval de neuf trous, enflamma les esprits au moment de la période de question ouverte au public.

Monsieur Cherry affirma qu’Aéroports de Montréal avait besoin de ce terrain afin de construire un centre de distribution et un poste d’inspection des véhicules et faire passer la future navette ferroviaire qui reliera, dans le futur, l’aéroport au centre-ville de Montréal. Le PDG d’ADM assura l’auditoire que tout avait été essayé pour éviter d’en recourir à cette solution.

Les intervenants au micro ne purent, tour à tour, qu’exprimer leur opposition à la disparition de cet espace vert craignant qu’elle se traduise par une augmentation du bruit dans ce secteur et une diminution de la valeur des propriétés riveraines de l’ordre de 20%.

Pour remédier aux problèmes de bruit, ADM aux dires de monsieur Cherry conservera une zone verte tampon de 25 mètres tout le long de l’avenue Thorncrest et installera un écran antibruit.

A écouter les opposants au projet, la question est loin d’être close pour eux.

Rappelons qu’Aéroports de Montréal ou ADM, est une administration aéroportuaire locale créée en 1992 dans la foulée du Programme de cession des aéroports qui est liée à Transports Canada par un bail échéant en 2072.

 

 

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