DORVAL, QUÉBEC – Samedi le 25 octobre dernier, Air Canada a présenté un de ses nouveaux Boeing 787-8 à ses clients importants, à quelques journalistes et à ses 5000 employés de Montréal. C’était la première visite officielle d’un Boeing 787 d’Air Canada à Montréal.
L’avion a été installé dans l’immense hangar conçu à l’origine pour recevoir les Boeing 747 d’Air Canada. Des avions qui ont été mis au rancard il y a une dizaine d’années.
Plusieurs membres d’équipage qui volent sur le B-787 et plusieurs cadres de la compagnie étaient sur place pour répondre aux questions des visiteurs. Le capitaine David Kredl été un des premiers pilotes à voler sur le nouvel appareil dont le premier a été livré en mai dernier. Depuis, il a piloté le B-787 sur quelques-unes des plus longues liaisons d’Air Canada, soit Toronto-Tokyo, qui demande 12h55 de vol, ou Toronto-Tel-Aviv en plus de quelques destinations européennes. La principale utilisation de ce nouvel avion sera desservir des villes très lointaines, en Asie notamment, pour lesquelles le volume de passagers volant sur Air Canada ne justifie pas un très gros porteur comme le B-777.
Le capitaine Kredl nous a expliqué que le grand avantage de cet avion est qu’il grimpe plus haut et qu’il possède une vitesse croisière plus élevée que les autres avions de ligne. Sur une liaison Toronto-Tokyo, le B787 vole souvent à 40,000 pieds d’altitude alors qu’un B-777 va faire le trajet à 36,000 pieds ou moins. Le B-787 va pouvoir éviter plus facilement les turbulences et offrir un plus grand confort à ses passagers. Sa vitesse de croisière de mach 0,85 est également supérieure à celle des autres avions de ligne, ce qui permet, lors d’une liaison avec l’Europe, de réduire le temps de vol de 40 minutes. Le confort des passagers est également augmenté par le fait que le système de pressurisation de l’avion maintient une pression atmosphérique et un taux d’humidité équivalent à ceux d’un vol qui serait effectué à 6,000 pieds d’altitude; un avantage rendu possible grâce à l’utilisation de matériaux composite pour la fabrication du fuselage. La plupart des avions de ligne simulent une altitude de 8,000 pieds et parfois plus.
L’aspect le plus spectaculaire du B-787, lors du décollage notamment, c’est le mouvement de ses ailes qui sont très flexibles en raison de leur fabrication en matériaux composites. Le bout des ailes peut se déplacer d’une douzaine de pieds vers le haut ou vers le bas selon l’effort qui leur est demandé. Ces mouvements, de même que l’intervention des ordinateurs de bord, permettent de réduire considérablement, souvent jusqu’à 50 % selon le capitaine Kredl, les soubresauts du fuselage causés par les turbulences rencontrées par l’avion.
Les 251 passagers se répartissent en 3 classes. 20 en classe Affaires, 21 en classe Économique privilège et 210 en classe Économique. Louise Mckenven, premier directeur développement du produit et gestion de la marque chez Air Canada, explique que l’aménagement et la décoration de l’avion ont été entièrement repensés par son équipe. Air Canada a été aidée dans ce travail par la compagnie Teague, une importante entreprise de design, installée à Seatle, qui a beaucoup travaillé sur l’aménagement intérieur des avions fabriqués par Boeing depuis 1946. Cette entreprise est reconnue comme une des meilleures au monde en ce qui concerne l’aménagement du B-787. Madame McKenven explique que la palette de couleurs, les tissus et les motifs de tapisserie retenus sont uniques à Air Canada. L’équipe d’Air Canada a cherché à mettre en valeur l’architecture de l’appareil et ses aspects distinctifs comme les hublots qui sont beaucoup plus grands que sur les autres avions de ligne. On a choisi des couleurs plus foncées comme le gris, le rouge et le bleu mais aussi des blancs très purs qui tranchent avec les couleurs qu’on retrouve sur les autres avions d’Air Canada. Ces couleurs seront progressivement transposées sur les B-777.
La Classe Affaires remplace l’ancienne première classe qui disparaît de B-787. Les 20 passagers de cette classe bénéficient de petites loges individuelles dans lesquelles ils sont séparés de leurs voisins par une petite cloison. Les excellents fauteuils font 53,3 cm (21 pouces) de large et sont entièrement inclinables. Un grand écran permettra au voyageur de visionner des films ou d’utiliser les nombreuses fonctions du système embarqué de divertissement.
Une nouvelle classe de sièges fait son entrée sur les avions d’Air Canada : la classe Économique-privilège, dont les prix seront deux fois plus élevés que ceux de la classe économique, mais deux fois moins chers que ceux de la classe Affaires. L’écart entre les sièges est de 96,5 cm (38 pouces) et leur largeur est de 49,5 cm (19,5 pouces), ce qui permet d’avoir 7 sièges par rangée (2-3-2). Les dossiers s’inclinent de 17,7 cm (7 pouces). Tous les sièges sont équipés d’une prise d’alimentation électrique.
Les hublots sont beaucoup plus grands que sur les autres avions de ligne. De plus ils sont dépourvus de volets. C’est un contrôle électrique, placé sous la fenêtre, qui permet de l’obscurcir.
Les 210 sièges de la classe économique sont, comme leur nom l’indique, plus… économiques. L’espacement entre les sièges n’est que de 78,7 cm (31 pouces) et leur largeur n’est que de 43,9 cm (17,3 pouces), ce qui permet d’installer 9 sièges par rangée (3-3-3). Les prises électriques sont au nombre de 2 pour 3 sièges.
L’avion comporte deux cuisines, une petite au milieu de l’avion et une plus grande dans la queue, illustrée ici.
Le Boeing 787 comporte également deux très petites cabines de repos pour l’équipage. La première, illustrée ici, est située dans le plafond, à l’arrière du poste de pilotage. Elle comporte deux couchettes et elle est réservée aux pilotes qui sont au nombre de trois pour les très long vols. La seconde est située au-dessus de la cuisine arrière et elle comporte quatre couchettes. Pour les très long vols, huit employés de cabine se partagent le travail en rotation.
La vaste soute à bagage a été automatisée afin d’accélérer le chargement. Le plancher est parsemé de grosses billes en acier qui facilitent le déplacement des conteneurs à bagages.
Les rouleaux noirs, actionnés par des moteurs déplacent les conteneurs.
Et le tout est dirigé à partir d’un petit panneau de contrôle.
Les conteneurs à bagages
Le Boeing 787 est propulsé par deux moteurs GENX-1B de General Electric.
Le bel oiseau blanc est prêt pour une longue carrière chez Air Canada.
Après des études en science politique à l’Université du Québec à Montréal et à l’Institut d’études politiques de Paris, Daniel Bordeleau a entamé une carrière de journaliste qui s’étale sur plus de 35 ans. Il a travaillé principalement pour la Société Radio-Canada où il est d
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