MÉRIGNAC, FRANCE – Dassault prépare en ce moment le premier vol de deux nouveaux avions d’affaires à grande cabine, le biréacteur Falcon 5X et le triréacteur Falcon 8X, au premier semestre 2015. L’année prochaine s’annonce chargée, avec deux campagnes d’essais en vol impliquant cinq avions en tout depuis les installations du constructeur à Istres, dans le sud de la France. Le Falcon 5X, qui offrira 5200 NM de distance franchissable, avait été dévoilé au salon NBAA 2013 tandis que le Falcon 8X, taillé pour 6450 NM, avait été présenté quelques mois plus tard, au salon EBACE 2014.
Le Falcon 8X est un dérivé du Falcon 7X en service et sa mise au point avance donc plus vite. Il devrait voler au premier trimestre. A l’usine de Bordeaux Mérignac, l’assemblage du premier avion d’essai est terminé et ses systèmes électriques ont été mis en fonctionnement en juillet. Ses moteurs devraient démarrer pour la première fois sur l’avion en novembre. A la mi-octobre, les tests de vibration étaient presque terminés.
Les essais en vol du Falcon 8X – 550 heures de vol sur 14 mois – s’étaleront sur 14 mois. Sur les deux avions, environ 700 paramètres seront suivis à la loupe, explique Philippe Deleume, chef pilote d’essais. La certification est attendue à la mi-2016 et les premières livraisons au second semestre de cette même année.
Toujours à Bordeaux Mérignac, l’avionneur a presque terminé l’assemblage du premier Falcon 5X. Le premier test du circuit carburant date de septembre et les moteurs devraient être mis en route pour la première fois sur l’avion en décembre ou début janvier. Le calendrier a donc glissé. Néanmoins, Dassault compte toujours faire voler l’avion au deuxième trimestre.
Au Texas, le motoriste français Snecma a débuté les essais en vol du Silvercrest sur un Gulfstream II modifié. La certification du turboréacteur devrait intervenir fin 2015. A Toulouse, la cellule construite pour les efforts extrêmes et la tenue à la fatigue est arrivée au centre d’essais CEAT. Elle doit commencer à subir ces évaluations en décembre.
A Saint-Cloud, près de Paris, les ingénieurs Dassault se servent d’un simulateur fixe, le « banc de simulation Falcon », afin de mettre au point les commandes de vol électriques et le pilote automatique. Sur le Falcon 5X, le logiciel des commandes est, comme l’avion, de conception entièrement nouvelle. Il conserve néanmoins la philosophie de celui du Falcon 7X.
« Certaines lois de commande sont nouvelles puisqu’associées aux nouvelles gouvernes », explique un ingénieur. Les flaperons du Falcon 5X jouent à la fois le rôle d’aileron et de volet. Bénéfice attendu : pouvoir créer de la traînée sans affecter la portance. On peut alors abaisser la vitesse d’approche – 105 kt sur le 5X – et garder une incidence raisonnable, ce qui est meilleur pour la visibilité.
Le banc de simulation Falcon peut être relié au « banc d’essai global Falcon ». Celui-ci reproduit les systèmes de l’avion – calculateurs, circuit hydrauliques, vérins, etc.
Le développement du Falcon 5X mettra en jeu trois avions, indique Philippe Deleume. Cette campagne, 1500 heures en 500 vols, est prévue pour durer 20 mois. Quelque 1000 paramètres seront suivis en permanence. L’homologation est prévue pour la fin de 2016 et la mise en service à la mi-2017.
Thierry Dubois est journaliste aéronautique depuis 1997. Ingénieur Enseeiht, il s’est spécialisé dans la technologie – moteurs, matériaux, systèmes, etc. Il collabore régulièrement à plusieurs publications françaises et américaines, notamment en couvrant l'actualité des constructeurs
Commentaires