Le maire de Mirabel lance un appel en faveur de l’aérogare de Mirabel par Philippe Cauchi.
En ce mercredi, le maire de Mirabel, au nord de Montréal, avait convoqué une conférence de presse pour 13h30.
Assis devant une quinzaine de journalistes, Jean Bouchard, élu en novembre dernier et successeur d’Hubert Meilleur, a lu un communiqué de presse, un exercice qui dura environ cinq minutes.
L’élu lança un appel à la mobilisation régionale dans le but de trouver une vocation à l’aérogare de l’aéroport international de Montréal-Mirabel fermée suite au dernier vol qui eut lieu le 31 octobre 2004.
Monsieur Bouchard voulait ainsi réagir aux propos du président-directeur-général d’Aéroports de Montréal, James Cherry émis lors d’une entrevue au magazine télévisé J.E. du réseau TVA, le 17 janvier 2014.
Le maire ne souhaite en aucun cas relancer le débat sur le transfert des vols à Dorval : ‘cette épineuse période des années 1990 est derrière nous et le restera’ affirma-t-il. Selon lui, il serait illusoire d’espérer qu’Aéroports de Montréal, abandonnerait Dorval après y avoir investi 1,5 milliard de dollars en dix ans.
Pour lui, qualifiée de désuète et vétuste par les autorités compétentes, l’aérogare de Mirabel n’en demeure pas moins un outil potentiel de développement économique pour les Laurentides et la grande région de Montréal à condition de lui trouver une nouvelle vocation digne de ses 500000 pieds carrés.
La stratégie du maire est de travailler ensemble afin de continuer ce qu’est devenu l’aéroport de Mirabel au fil des années, un aéroport industriel qui a su attirer Bombardier, Pratt & Whitney Canada, L3Com, Turbomeca et Aérolia qui font travailler plus de 8000 personnes dans la région. Il faut aussi y maintenir un service aéroportuaire pour le fret aérien qui a amené entre autres FedEx et UPS à Mirabel. Il rappela que la réfection des pistes prévue en 2015 coûtera 50 millions de dollars et que l’aérogare ne répond plus aux normes actuelles de la construction. De plus, si jamais, les vols reprenaient à Mirabel, il serait à souhaiter, toujours selon le maire, que la nouvelle aérogare soit construite au sud des pistes et non pas au nord comme l’actuelle.
Le maire Bouchard craint de ne jamais voir de son vivant, ce retour de ces activités à Mirabel dans un contexte où Dorval-Trudeau connaît des difficultés, celui-ci ayant glissé au quatrième rang des aéroports au Canada après, Toronto, Vancouver et Calgary. Néanmoins, le maire de Mirabel croit nécessaire le maintien de l’immeuble de l’aérogare. Il en coûterait plus cher à ADM, à son avis de la démolir que de lui trouver une nouvelle vocation et de la rentabiliser. De surcroit, il est persuadé que la démolition de l’aérogare ne pourrait se faire sans l’aval du gouvernement fédéral. Sa démolition couterait environ 50 millions de dollars et ferait perdre en taxes municipales à la ville de Mirabel, 800 000 dollars par an.
Divers projets, certains farfelus dont des parcs aquatiques, des centres commerciaux, des aquariums ont été avancé par des investisseurs
Néanmoins, il souligna que l’immeuble administratif de l’aéroport de Mirabel, maintenant rénové, abrite les bureaux d’entreprises dont plusieurs du secteur aérospatial. Un projet a été mis en ouvre afin de faire revivre l’immeuble abritant naguère l’hôtel ‘Le Château de l’aéroport’.
Monsieur Bouchard espère par la mobilisation trouver une nouvelle vocation à l’aérogare et ainsi confirmer Mirabel comme cœur économique au sein de la grande région de Montréal dans plusieurs domaines don celui de l’aérospatial.
Il conclut en se disant convaincu que ‘tous ensemble, nous pouvons trouver un nouvel usage à ce bâtiment dans un projet qui pourrait insuffler un nouveau départ pour la grande région de Montréal’. C’est pourquoi il s’engage dans les prochains mois à travailler d’arrache-pied pour tout mettre en oeuvre pour discuter de toutes les éventualités, quant à l’avenir de l’aérogare et compte bien aller chercher tous les appuis possibles afin d’y arriver.
Monsieur Bouchard espère par son intervention qu’aucune décision unilatérale ne sera prise dans ce dossier et compte bien être partie prenante à la décision des autorités quant à l’avenir de l’aérogare inaugurée le 4 octobre 1975. Il tend donc la main à tous ceux et celles qui veulent travailler ensemble à la recherche de solutions et interpelle ADM pour son soutien et son intérêt à d’éventuels projets.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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