MONTRÉAL – Nombre de mots : 661 – Tems de lecture : 4 minutes.
Avec l’annonce du ministre francais de l’Économie, Bruno Le Maire, connu aussi pour son acharnement psychotique contre les GAFAN car américaines, d’une aide financière de 15 milliards d’Euros (17 milliards de dollars américains), le premier ministre du Québec, Francois Legault, a, maintenant, un prétexte pour aider Bombardier, en dépit du fait que les enjeux soient différents. Les bénéficiaires des fonds versés par l’État français seront naturellement les avionneurs Airbus et Dassault Aviation, l’électronicien Thales et l’équipementier Safran.
Le plan prévoit également quelque 1,5 milliard d’Euros de financement public consacrés dans les trois prochaines années à la recherche-développement, dans le but de ‘parvenir à un avion neutre en carbone en 2035’.
Sous le prétexte du développement d’un avion et d’un hélicoptere verts, le gouvernement d’Emannuel Macron fera d’Airbus, le grand bénéficaire de ce programme d’aide qui s’avère un des innombrables programmes d’aide au secteur aéronautique francais qui se sont succédés depuis des décennies. Airbus sera subventionné pour le développement, pour une entrée en service en 2033, du remplacant du biréacté monocouloir de 100 à 200 place A320 dont la conception date des années 1980 et le vol inaugural a eu lieu le 22 février 1987. Pour sa part, Airbus Helicopters se verra soutenu par Paris pour développer un successeur au H125 Écureuil, connu naguère comme l’AS350 en service depuis 1975, qui sera un hélicoptère hybride à basse-émission de gaz à effet de serre (GES). Paris versera du même coup 300 millions d’Euros au programme ‘Helybrid’ pour le développement d’un moteur hybride électrique destiné à la propulsion des hélicoptères légers.
Dassault Aviation ne sera pas laissé en reste, puisqu’avec l’argent de ce programme, l’avionneur de Mérignac pourra lancer vers 2035, une nouvelle famille de jets d’affaires haut de gamme Falcon du futur qui suivra le Falcon 6X, actuellement en cours de développement.
Finalement, Bruno Lemaire a promis de financer le développement d’un aéronef d’aviation générale à propulsion hybride, de drones pour un démonstrateur disponible en 2030.
Mais l’État francais, fidèle aux idées gaullistes, ne se contentera avec le plan d’aide à remplir les poches d’Airbus, Dassault Aviation, Thales et Safran.
Le gouvernement francais passe commande de deux Airbus A330 Multi Role Tanker Transport (MRTT) Phénix pour remplacer les A340 du Groupe de liaisions aériennes ministérielles (GLAM),qui seront livrés avant la fin de l’année ainsi que de huit biturbines lourds Airbus Helicopters H225M Caracal et de 20 monoturbines légers Airbus Helicopters H125 Écureil voués à l’Aviation légère de l’Armée de terre (ALAT), deux Airbus Industries biturbines légers H145 destinés à la Sécurité Civile , 10 Airbus Helicopters biturbine moyen tonnage H160s d’une valeur de 200 million d’Euros et monoturbines légers Airbus Helicopters 26 H125 pour la Gendarmerie Nationale.
Finalement, le transporteur Air France-KLM Group recevra sous forme de prêts 7 milliards d’Euros, 4 milliards provenant d’un consortium de banques et 3 milliards de l’État français. Des rumeurs voudraient qu’en échange de cet argent, Air France favorise Airbus au détriment de Boeing lors de ses prochaines d’acquisitions d’avions de lignes
Dans ce contexte, le premier ministre du Québec a maintenant son excuse pour aider, pour financer Bombardier en argent sonnant et en commandes sans appel d’offres comme le gouvernement fédéral canadien l’a fait cette semaine en passant commande de deux biréactés d’affaires Bombardier Challenger 650 pour l’Aviation royale canadienne (ARC) ou Royal Canadian Air Force (RCAF). Du même coup, le gouvernement du Québec pourrait renouveler la flotte des avions ambulance du Service aérien du Québec avec des Challenger 350 ou 650 et les hélicoptères de la Sureté du Québec avec des Bell Helicopter 407 et 412. Il pourrait aussi pousser Hydro-Québec à posséder ses propres hélicoptères et ainsi favoriser les modèles de Bell Helicopter assemblés à Mirabel au Québec au détriment du concurrent franco-germano-espagnol.
Une fois encore, les médias québécois n’ont pas saisi la nouvelle au vol. Cela vole trop haut pour eux.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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