MONTRÉAL – Nombre de mots : 426 – Temps de lecture : 2 minutes. Maintenant, à la suite de la décision de l’ITC rendue publique, le vendredi 26 janvier 2018, que toute menace de surtaxe américaine de 292% sur la C Series semble écartée, tout au moins pour l’instant, où est l’utilité de maintenir la volonté de monter une chaîne d’assemblage en Alabama, surtout que la direction de Delta Air Lines s’est déclarée, le 14 février 2018, prête à recevoir des C Series construits aux ateliers de Bombardier Aéronautique de Mirabel, au Québec. D’ailleurs, il s’agit pour le transporteur aérien d’Atlanta d’un revirement radical car cette nouvelle prise de position est en total opposition avec celle présentée par Delta Air Lines pour soutenir Bombardier devant les commissaires de l’ITC.
En passant rappelons-nous que l’État de l’Alabama est un État ‘Right to Work’, ce qui veut dire qu’un employé a le droit de travailler sans être obligé de se syndiquer, en quelque sorte, l’anti-Formule Rand si chère aux Québécois, un État anti-syndical qui s’en vante dans sa promotion et un État à la structure salariale basse.
Mais personne au Québec, ni au gouvernement du Québec, ni chez Bombardier, ni même au Syndicat des Machinistes, ne semble s’offusquer de cette situation.
Il est vrai qu’en établissant une ligne de montage de son biréacté de cent places C Sries, l’avionneur québécois Bombardier veut pouvoir apposer l’étiquette ‘Assembled in USA’ sur son aéronef, à défaut de la placarder du ‘Made in USA’ car, selon la loi américaine, un contenu américain de 70% est exigé ce qui n’est pas le cas du C Series. De surcroît, la direction de Bombardier veut-elle profiter de l’absence de syndicat et des bas salaires de cet état du Sun Belt ?
Il est vrai que si l’on en croit, Fred Cromer, président, Bombardier, Avions commerciaux, ce dernier souhaite bien obtenir de l’État de l’Alabama les $300 millions de dollars nécessaires à l’édification de la chaîne de montage du C Series à Mobile aux côtés de celle des Airbus A320.
Quant au Syndicat des Machinistes, aucun responsable n’a mis en doute la décision de Bombardier d’assembler des C Series en Alabama car, ne l’oublions pas que chaque exemplaire assemblé à Mobile ne le sera forcément pas assemblé par les membres du syndicat aux installations de Mirabel, au Québec.
Étrangement, ce silence ressemble à celui qui s’est vite imposé après la divulgation en mars 2017, des faramineuses hausses de rémunérations de la haute direction de Bombardier.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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