MONTRÉAL – Nombre de mots : 411 – temps de lecture : 2 minutes – Mercredi dernier, le plus important syndicat au Canada, Unifor, avait appelé ses membres et sympathisants à se réunir, sur le coup de midi, au Square Dorchester, anciennement connu sous le nom de Square Dominion, en plein centre-ville de Montréal, à l’ombre des gratte-ciels. Bien que la manifestation était selon le communiqué de presse, une ‘Grande manifestation à la défense de l’industrie aérospatiale’, les banderoles, affichent et invectives étaient dirigées visiblement contre Boeing.
Sur le coup de midi, moins de 500 personnes, employés de Bombardier représentés par l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA) et du syndicat Unifor se sont mis en marche, bannières et drapeaux à la main, haut-parleurs et sifflets à la bouche sur le boulevard René-Lévesque vers l’Est en direction du Consulat général des États-Unis. Ironiquement, ils défileront sous les fenêtres du siège social de Bombardier Inc. afin de soutenir la société dont ils avaient dénoncé, il y a à peine quelques mois, les faramineuses hausses de rémunération des membres de sa haute direction.
À l’allée, ayant empruntés la voie sud du boulevard René-Lévesque, les manifestants firent demi-tour au coin de la rue Saint-Alexandre après s’être immobilisés une dizaine de minutes devant l’immeuble du Consulat américain. Se dirigeant vers l’ouest, sur la voie nord de René-Lévesque, ils remontèrent ensuite vers la rue De Maisonneuve en direction des bureaux montréalais de Jeppesen, une entreprise américaine rachetée par Boeing en août 2000.
Rappelons que Boeing a déposé une plainte devant l’International Trade Commission de l’US Department of Commerce contre Bombardier, le 29 mai dernier. L’avionneur américain avance que Bombardier a vendu 75 CSeries au transporteur aérien d’Atlanta, Delta Air Lines, à ‘absurdly low prices’ en raison des subventions des gouvernements canadien, britannique et québecois, ce qui contrevient aux règles du commerce international.
Une décision est attendue le 25 septembre prochain qui si elle est favorable à Boeing pourrait condamner l’avionneur québécois à verser des droits compensatoires pouvant atteindre 80 %.
Après avoir mis de l’huile sur le feu, en suspendant la commande envisagée de dix-huit F-18E/F, le gouvernement fédéral Libéral de Justin Trudeau aurait, selon l’agence Reuters, offert de les acquérir à la seule condition du retrait de la plainte de Boeing devant l’ITC.
D’ailleurs, le 12 septembre dernier, l’US Department of State autorisait, sans surprise, la vente de quatorze Boeing F-18E/F, dix monoplaces et huit biplaces, au gouvernement canadien.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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