OTTAWA –  919 mots – Temps de lecture : 3 minutes 45 secondes. En ce dernier jour de mai, s’est ouvert le salon CANSEC 2017 organisé par l’Association canadienne des industries de défense et de sécurité (ACIDS – CADSI) au Centre EY en bordure de l’aéroport international MacDonald-Cartier d’Ottawa.
Comme chaque année, quelques dizaines de pacifistes ont servi de haies d’honneur aux abords de l’entrée du stationnement gardée par des policiers municipaux et des membres du service de sécurité du Salon.
Cette première de deux journées de CANSEC 2017 fut marquée par la présence et les propos de deux ministres du gouvernement fédéral canadien du premier ministre Libéral Justin Trudeau : Navdeep Bains, titulaire du portefeuille de l’Innovation, des sciences et du développement économique et de Harjit S. Sajjan, de celui de la Défense nationale.
Dès 7h50, lors du petit déjeuner d’ouverture, devant une salle comble, le ministre de la défense nationale commença par offrir ses condoléances aux victimes des récents attentats terroristes en Égypte ainsi qu’à Manchester, au Royaume-Uni.
Ce climat justifie à ses dires que ‘Modern militaries need to be flexible, agile and quick to respond in this global security environment’. Il ajouta en définissant le rôle des militaires : ‘Militaries fight terrorism, protect civilians, contend with natural disasters and work to secure a more peaceful world.’
Ainsi pour lui, il ne fait aucun doute que ‘We need a military with the best technology and tools’. L’atteinte de cet objectif passe par l’innovation comme celle exposée à CANSEC.
Le Ministre s’engagea à , par le biais de l’innovation ‘to give our women and men in uniform every technological advantage on and off the battlefield’.
Dans ce but, son gouvernement rendra public le 7 juin prochain, la nouvelle politique de défense du Canada qui montrera le chemin pour les vingt prochaines années.
Soulignant, le sous-investissement du gouvernement précèdent, le Ministre souligna que l’innovation sera le moteur de cette nouvelle politique ‘Innovation will be one of the principle objectives of our new policy’. Monsieur Sajjat précisa encore plus en soulignant que cette politique’ will connect defence and security needs with innovation in academia and the private sector’.
Puis le Ministre de la défense bifurqua pour évoquer en termes durs sa déception envers les agissements du principal allié du Canada,, les États-Unis suite au dépôt du recours intenté auprès de l’International Trade Commission par Boeing contre Bombardier sur la question des aides gouvernementales octroyées au CSeries.
Le Ministre ne mâcha pas ses mots : ‘We strongly disagree with the decision of the United States Commerce Department to initiate a trade remedy case in response to Boeing’s petition against Bombardier’.
Reconnaissant les carences du Canada à remplir ses obligations envers le NORAD et l’OTAN, monsieur Sajjat rappela à l’auditoire les efforts consentis en termes d’entrainement, de recrutement de personnel et de mise à nouveau des actuels McDonnell Douglas F-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne.
Monsieur Sajjat rappela aussi la décision de son gouvernement, en novembre dernier, d’équiper les forces canadiennes d’une flotte intérimaire composée de 18 Boeing F-18E/F Super Hornet dans l’attente du choix final du remplaçant des actuels F-18 d’ici cinq ans.
Mais aux dires du Ministre, une telle flotte requiert un ‘trusted industry partner’.  Son avis, Boeing a été pendant des décennies un extraordinaire partenaire des Forces armées canadiennes, le gouvernement canadien et les communauté d’un bout à l’autre du pays.
Mais les choses auraient changé selon lui et son gouvernement ‘ However, our government is of the view that their action against Bombardier is unfounded. Il enfonça le clou en déclarant ‘It is not the behaviour we expect of a trusted partner, and we call on Boeing to withdraw it’.
Peu de temps après, au Centre EY, Day Scott, International Communications, Boeing Defense, Space & Security déclara que ‘We heard Minister’s Sajjan’s comments at CANSEC and we value that he recognized Boeing as a strong partner in the past and for the future.  Per the Minister’s request to withdraw the petition, this is a commercial matter that Boeing is seeking to address through the normal course for resolving such issues’.
Jeudi, deuxième jour du Salon CANSEC, les représentants de Boeing devraient divulguer les noms des partenaires canadiens choisis dans le cadre de la commande des dix-huit F-18 Super Hornet annoncée par le gouvernement canadien en novembre dernier.
Un peu moins de deux heures plus tard dans le hall du Centre EY en compagnie de Christyn Cianfarani, présidente et directrice générale de CADSI, le ministre Navdeep Bains, dévoila le mur des innovations canadiennes en aérospatiale.
Le Ministre de l’Innovation, des sciences et du développement économique, centra son discours sur les retombées économiques découlant des contrats militaires et sur l’innovation. Il souligna en tout premier l’importance du secteur de l’industrie militaire au Canada qui génère des ventes annuelles de neuf milliards de dollars et emplois 63 000 personnes dont le salaire moyen est de 60% supérieur à celui du secteur manufacturier.
Les montant des Retombées industrielles et technologiques ou Industrial and Technological Benefits découlant des acquisitions des Forces armées canadiennes s’élèverait à 40 milliards de dollars dont 90% seraient déjà réalisées ou en cours de réalisation. Lors des trente dernières années, elles auraient atteint les 30 milliards de dollars. De 2011 à 2015, elles ont soutenu près de 41 000 emplois annuellement.
De toute évidence, selon le Ministre, ces retombées se traduisent en emplois, innovation et à la création de nouvelles entreprises, ‘This translates to enormous benefits for Canadians’.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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