Par Philippe CAUCHI.
PARIS – Deux ans après avoir fait état de leur projet soit lors du dernier Salon du Bourget, les équipementiers français Safran et américain Honeywell présentent a la veille de l’ouverture du salon du Bourget, leur système de roulage autonome électrique, l’‘Electric Green Taxing System’.
Une co-entreprise Safran – Honeywell en assurera le développent, la production, la commercialisation et l’après-vente.
L’EGTS est le fruit de huit ans de recherche et de développement et réunit l’expertise d’Honeywell en matière d’APU et d’avionique et celle de SAFRAN dans les systèmes de freinage et les trains d’atterrissage.
Composé de moteurs électriques intégrés au train d’atterrissage principal, l’EGTS utilise l’énergie électrique produite par l’APU pour permettre le roulage au sol sans le recours aux réacteurs.
Aux dires des présidents des deux entreprises, Jean-Paul Herteman pour Safran et Tim Mahoney pour Honeywell, en conférence de presse en ce dimanche ensoleillé au cœur de Paris, l’EGTS permet de réaliser des économies significatives en réduisant la consommation de carburant et l’usure des réacteurs et en éliminant le besoin de remorquage tout en minimisant les émissions polluantes et le bruit des avions lors de la phase de roulage. Il écarte aussi les risques de dommage causé aux réacteurs par l’ingestion d’objet.
Le système EGTS permet de réduire la consommation entre 4 et 6% soit une économiser $ 200 000 par an par appareil tout en abaissant les émissions de NOx de 50% et de carbone de 75% lors des phases de taxiage. Un avion utilisant ses réacteurs lors du roulage consomme 600kg de carburant a l’heure contre seulement 100 avec l’EGTS qui tire son énergie uniquement de l’APU. Actuellement, les opérations au sol de la flotte mondiale de monocouloirs engendrent 13 millions de tonnes de CO2 par an.
Contrairement à son concurrent WheelTug, l’EGTS a opté d’installer un moteur électrique de 50kW sur chacun des trains d’atterrissage principaux et non par sur le train avant.
L’EGTS dont le poids total est actuellement de 300 livres permet a l’aéronef d’atteindre les 10 nœuds en 20 secondes et les 20 nœuds en 90, autorise le recul et les virages en utilisant un moteur en marche avant et l’autre en marche arrière.  Pour l’instant, le personnel au sol est toujours nécessaire lors des manouvres mais l’installation de caméras et de senseurs est prévue
Quelques 3000 heures d’essais ont été réalisées en laboratoire, l’équivalent de 2100 miles et 300 heures sur piste soit une distance de 100 miles sur un Airbus A320.
Deux cents ingénieurs dans six installations de Honeywell dont celle de Toronto et six de Safran sont impliquées dans le programme. L’intégration du système et les tests sur l’A320 sont réalisés à Toulouse.
L’Electric Green Taxing System dont la certification devrait intervenir en 2016 vise le marché des gros avions de transport régional ainsi que celui des monocouloirs du type de l’Airbus A320 et des Boeing 737.
Les deux industriels visent équiper 80% des avions court et moyen courrier sortant d’usine en équipement d’origine ainsi que le marché des avions déjà en service en retrofit. Une cinquante de compagnies aériennes auraient déjà démontré de l’intérêt pour le système.
L’Airbus A320 d’essai équipé de l’EGTS sera exposé au statique et effectuera des démonstrations.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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