MONTRÉAL – Lundi après-midi, à partir de 13h,la firme de relations publiques d’Ottawa, Impact Public Affairs, prit prétexte de la livraison du 400ime PW216G à Airbus pour présenter l’équipe ‘C295W FWSAR’ à la presse montréalaise.
Celle-ci est une des trois en lice dans le cadre de la compétition de l’Aviation royale canadienne (ARC-RCAF) ‘Projet de remplacement d’aéronefs de recherche et sauvetage à voilure fixe’ ou ‘Fixed-Wing Search and Rescue Aircraft Replacement Project ‘(FWSAR-ARSVF). Ce programme a pour objectif le replacement de six De Havilland CC-115 Buffalo vieillissants et de douze CC-130H Hercules. L’appel d’offres clos le 11 janvier 2016, l’annonce du gagnant est attendue d’ici la fin de cette année ou au début de l’an prochain aux dires des responsables de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.
L’équipe ‘C295W FWSAR’ regroupe Airbus Defense and Space, Provincial Aerospace, Airpro, CAE, Pratt & Whitney Canada et L-3 Wescam.
Les deux autres aéronefs en compétition sont le bi turbo propulsé Leonardo (anciennement Alenia) C-27J Spartan et le biréacté Embraer KC390.
Madame Suzanne Benoit, pdg d’Aéro Montréal officia en tant que maitre de cérémonie invitée par les organisateurs de la conférence de presse et réitéra de bien se garder de se déclarer en faveur d’un des trois aéronefs en compétition. Elle ferait de même si les représentants des deux autres aéronefs en lice lui demandaient.
Interrogée sur sa présence, madame Benoit souligna qu’Aéro Montréal est ‘comme association très impliquée dans le chantier défense et sécurité à la recherche d’occasions d’affaires pour l’industrie québécoise, aussi bien au profit de ses petites que de ses grandes entreprises’.
La Stratégie québécoise de l’aérospatiale rendue publique en mai dernier, rappela-t-elle est alignée sur celle d’Aéro Montréal qui s’est donné pour mission de développer le secteur de la défense et de la sécurité au Québec ‘les entreprises de la province ne profitant pas au maximum des occasions par rapport à celles du reste du Canada’.
Le secteur de la défense et de la sécurité figure aux priorités d’Aéro Montréal insista madame Benoit ‘C’est un pilier de croissance économique au Canada les programmes canadiens d’acquisition de matériel militaires contribuant à la croissance des entreprises aérospatiales et assurant des retombées au Québec’. Elle souligna que ces contrats stimulent l’innovation, et créent des emplois bien payés à haute valeur ajoutée mais aussi permettent aux entreprises qui en bénéficient de démontrer leurs capacités, leur compétitivité et leur expertise à l’international.
La conférence de presse a réuni messieurs :
Antonio Barberian, vice-président Airbus Defense and Space
Simon jacques, président, Airbus Defense and Space Canada,
Fréderic Lefebvre, Vice President, Regional Airlines, P&WC, et
Denis Pelletier, Account Manager, Transport Aircraft, CAE.
Monsieur Barberian affirma que le succès du biturboréacté C295W capable de remplir des missions de transport tactique, de recherche et sauvetage et de guerre électronique est évident puisqu’il s’accapare de 70% du marché.
Il souligna en cette livraison de la 400ième turbine PW217G à Airbus Defense and Space que l’avionneur franco-germano-espagnol privilégie les partenariats sur la durée comme ceux avec le motoriste de Longueuil et aussi avec CAE, fournisseur de longue date de formation sur ce programme.
Monsiur Barberian conclut que ‘I hope we could celebrate the delivery ofthe 800th engine’.
Rapellons qu’en cas de sélection par le Canada, les C295W de l’Aviation royae canadienne seront construits et équipés aux installations d’Airbus à Séville, en Espagne.
Pour sa part, monsieur Simon Jacques traita de la présence du groupe Airbus au Canada qui emploie 2000 personnes dans neuf provinces et qui fournit du travail à 570 sous-traitants employant 17 000 personnes. Au Québec, Airbus emploie un total de 300 personnes chez Stelia Aerospace et Airbus Helicopters à Mirabel ainsi que chez Airbus Defense and Space à Gatineau.
Il souligna que ‘When a company is working for Airbus, this company is integrated in its global supply chain thats means that future business opportunities extends well beyond where it is working today’.
Dans son ensemble, le groupe Airbus a acheté en 2015 au Canada pour 1,2 milliards de dollars de biens et services, un montant record en plus d’être impliqué dans une cinquante projets de recherche au pays.
Il conclut qu’Airbus était engagé à offrir au Canada, le meilleur avion de recherche et de sauvetage mais aussi des occasions d’exportations pour les fournisseurs canadiens et des emplois pour les Canadiens.
Frédérique Lefebvre rappela que 169 C295 avaient été livrés dans 24 pays et qu’ils avaient accumulé 275 000 heures de vol souvent dans des conditions extrêmes : chaleur désertique, froid polaire ou mer agitée sur des aéronefs de lutte aux incendies de forêt, de patrouille maritime, de transport militaire tactique et d’évacuation sanitaire.
Son moteur, le turbopropulseur PW127G, construit aux installations de Longueuil, au sud de Montréal, qui emploie 6000 personnes fait partie de la famille de turbines aéronautiques PW100 qui compte 38 déclinaisons.
La turbine PW100 est la référence sur le créneau des avions de transport régional étant aux dires de monsieur Lefebvre ‘the most versatile, environment friendly, reliable, fuel efficient and best performing’.
Le PW100 propulse 90% des avions de 30 à 70 places et se retrouve en service au Canada chez First Air, Porter, Jazz, Skyservice et Westjet. La famille PW100 a accumulé plus de 175 000 000 d’heures de vol soit quatre fois plus que celle de son plus proche concurrent.
L’innovation mène Pratt & Whitney Canada, un des cinq plus importants investisseurs en recherche et développement au Canada, année après année, depuis longtemps. Le motoriste qui a aussi des installations en Ontario, Manitoba, Alberta et Nouvelle-Écosse a tissé des partenariats de recherche avec plus de cinquante universités et centres de recherche.
Airbus et Pratt & Whitney Canada ont tissé des liens depuis plus de vingt ans au-delà du C295W.
Ainsi P&WC fournit les groupes de puissance auxiliaires ou APU (Auxiliary Power Unit) des Airbus A320 et A380, la motorisation des hélicoptères H135 et H175 et des avions de transport régional ATR42 et ATR72.
Pour sa part, Denis Pelletier rappela que CAE est un partenaire de longue date d’Airbus Defense and Space ayant participé aux programmes du quadri turbopropulsé de transport militaire A400M et du ravitailleur en vol A330MRTT.
Le fournisseur de formation de Saint-Laurent, en banlieue ouest de Montréal, a aussi équipé de ses simulateurs le centre de formation destiné au C295 d’Airbus à Séville en Espagne ainsi qu’à ceux des forces aériennes du Brésil, d’Oman et de Pologne.
Si le Canada opte pour le C295W, CAE fournira une solution complète de formation ultra moderne pour une période de 20 ans sur le modèle de ce qui fut livré à l’Aviation royale canadienne pour les Lockheed Martin C-130J Hercules et Boeing CH-47F Chinook.
De plus, cela permettrait à CAE qui emploie 3500 personnes à Saint-Laurent de se positionner afin d’offrir la formation à des futurs utilisateurs du C295W à travers le monde créant ainsi de nouveaux emplois au Québec et des occasions d’affaires pour les partenaires et fournisseurs de CAE.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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