MONTRÉAL – Mercredi 10 août 2016 s’est tenue aux installations de Saint-Laurent, aux abords de l’aéroport international Pierre-Elliot Trudeau de Montréal, à partir de 11h00, l’assemblée des actionnaires de CAE (TSE-CAE) qui fêtera ses 70 ans l’an prochain.
Les revenus lors de l’exercice 2016 clos le 31 mars 2016, ont atteint 2,512 milliards de dollars canadiens, en hausse de 12% par rapport à l’exercice précédent tandis que le résultat net des activités poursuivies s’est chiffré à $230,3 millions soit une hausse de 12,5% ou $0,89 l’action. À titre de comparaison, lors de l’exercice 2012, le chiffre d’affaires de CAE s’élevaient à $1,821 milliards.
Un total de $2,782 milliards de commandes obtenus lors de l’exercice 2016 ont porté la valeur du carnet de commandes à $6,372 milliards, un record.
La croissance fut menée par le secteur civil dont les revenus ont atteint $1,4 milliard, en hausse de 10% et les profits se sont chiffrés à $237 millions, dégageant ainsi une marge bénéficiaire de 16,6%. Les commandes ont atteint un sommet historique durant l’exercice avec un total de $1,7 milliard.
Durant l’exercice clos le 31 mars 2016, CAE a formé environ 120 000 pilotes auprès de plus de 300 transporteurs aériens et exploitants d’avions d’affaires.
De plus, CAE a livré 53 simulateurs de vol (Full Flight Simulator FFS), un record. L’entreprise de Saint-Laurent fournit des simulateurs pour plus de 150 modèles d’avions d’affaires, de transport régional et de ligne dont le l’Airbus A350 et le Bombardier CSeries dont trois FFS sont en service : un au centre de formation de Bombardier sur le campus de CAE à Saint-Laurent, un second chez Swiss à Zurich et un troisième chez Flight Training Alliance, un joint-venture de Bombardier et Lufthansa Flight Training à Francfort, en Allemagne.
Comme le précisa en conférence de presse Marc Parent, président et chef de la direction de CAE depuis août 2009, les transporteurs aériens ont besoin d’un simulateur pour chaque tranche d’environ 30 monocouloirs. Dans le cas des gros porteurs, cette proportion tombe à un simulateur pour 15 aéronefs et dans celui des avions d’affaires, un simulateur pour chaque tranche de 75 à 100 appareils en service.
Le secteur de la défense a généré des ventes de $970 millions en hausse de 13%. Les profits ont augmenté de 4% pour atteindre les $120 millions pour une marge bénéficiaire de 12,3%. Les commandes s’élevèrent à $986 millions et pour la première fois en quatre ans, dépassèrent le niveau des ventes.
Soulignons l’entrée de CAE dans la formation des équipages de drones avec l’octroi en août 2013, d’un important contrat de l’US Air Force portant sur la fourniture de services complets de formation aux équipages des avions télépilotés General Atomics MQ-1 Predator et MQ-9 Reaper d’une durée d’un an pour un montant approximatif de 20 millions de dollars américains avec quatre options d’une durée d’un an chacune. La formation sera assurée par CAE USA en classe et sur l’appareil réel à Holloman AFB au Nouveau-Mexique, Creech AFB au Nevada, March AFRB en Californie, et à Hancock ANGB dans l’état de New York, où s’entraînent chaque année environ 1 500 pilotes et opérateurs de capteurs.
CAE compte parmi les membres de son conseil d’administration un général de l’US Army à la retraite, le général Peter J. Schoomaker et celui de CAE USA, trois autres officiers supérieurs américains à la retraite, le général Bryan Douglas de l’US Army, l’amiral Timothy J. Keating de l’US Navy et le général Norton Schwartz de l’USAF.
Le secteur médical de CAE vit ses ventes bondir de 20% pour atteindre $113 millions dégageant ainsi un profit de $7 millions, en hausse de 7%.
De l’aveu même de madame Sonya Branco, vice-présidente, finances et chef de la direction financière de CAE à l’occasion de sa présentation lors de l’assemblée des actionnaires a déclaré que ‘nous avons atteint nos objectifs opérationnels et stratégiques au cours de l’exercice 2016, ce qui place l’entreprise en bonne position pour le prochain exercice et les prochaines années’.
Les résultats du premier trimestre de l’exercice 2017 clos le 30 juin 2016 sont de bons augures. Le chiffre d’affaires et le résultat opérationnel ont tous deux connu une croissance à deux chiffres. Ainsi les ventes ont grimpé de 17% pour se fixer à $651,6 millions et les profits, de 13% pour se fixer à $92,1. CAE a affiché des profits nets de 70,9 millions de dollars soit $0,26 l’action.
Pour sa part, le carnet de commandes de l’électronicien s’est hissé à $6,527 milliards, un nouveau record.
Marc Parent souligna à grands traits que l’innovation est un facteur déterminant du succès de son entreprise. Ce dernier découlerait de la culture d’innovation de CAE qui constitue en ce qu’il appelle ‘la sauce secrète qui alimente notre leadership lorsque vient le temps de façonner l’avenir de la formation’.
Comme il l’indiqua afin de préserver la culture d’innovation de CAE, les investissements ne se font pas seulement au profit de la technologie des simulateurs mais également dans les instructeurs de vol, les didacticiels et les processus.
Ainsi CAE a lancé récemment un programme de renforcement de la qualité de ses quelques 2000 instructeurs de vol, au nombre équivalent à celui des ingénieurs. CAE compte actuellement quelques 8000 employés dans le monde dont 3500 à Saint-Laurent.
Dans le secteur civil, CAE a lancé la phase de validation de son ‘Next Generation Training System’ qui permettra d’adapter le programme de formation à la culture et aux procédures spécifiques de chaque transporteur.
Dans le domaine de la Défense et de la sécurité, CAE est en voie de permettre aux équipages de s’entrainer dans des conditions dangereuses impossible à reproduire dans la réalité.
Dans le secteur de la santé, le simulateur d’accouchement Lucina a bénéficié de l’expérience du secteur civil dans le domaine de la connexion au ‘Nuage’.
Aux dires de Marc Parent, CAE peut s’appuyer sur six piliers :
de tendances favorables du marché de la formation aéronautique soutenue par une croissance du trafic de l’ordre de 4 et 5% par année;
d’un besoin annuel d’au moins 25 000 nouveaux pilotes pendant au moins dix ans;
d’une augmentation de l’utilisation par les militaires de la formation en simulateur;
Naguère exclusivement constructeur de simulateur de vol, CAE a suivi l’américaine FlightSafety et est entré dans la fourniture de formation à la fin des années 1990 avec le rachat de l’américaine SimuFlite en décembre 2001. Alors qu’au début des années 2000, la vente de simulateurs civils représentaient 80% des revenus de CAE, elle ne représente plus maintenant que 20%. Actuellement 60% des revenus découlent de la prestation de services de formation aussi bien aux compagnies aériennes, qu’à l’aviation d’affaires et qu’aux forces armées.
Signalons que l’assemblée des actionnaires fut perturbée par les interventions de trois membres de la Coalition BDS Québec, porte-parole local du mouvement international Boycott-Divestments-Sanctions (BDS) qui selon son site internet en tant que ‘movement works to end international support for Israel’s oppression of Palestinians and pressure Israel to comply with international law’.
Leurs questions portèrent sur un contrat octroyé à CAE par l’israélienne Elbit Systems en février 2013 concernant la conception et la construction de certains segments d’une série de simulateurs du jet d’entraînement Leonardo (anciennement Alenia Aermacchi) M-346 Lavi dans le cadre de la formation des pilotes d’Heyl Ha Avir.
L’avocat montréalais John Philpot, membre de BDS Québec, demanda si ‘CAE était prête à annuler tout contrat militaire direct ou indirect avec Israël pour éviter la désapprobation mondiale’.
Marc Parent réitéra que ‘CAE vend ses produits et services en suivant les règles du gouvernement canadien…les suit à la lettre et …en respecte l’esprit’.
En conférence de presse, madame Hélène V. Gagnon, vice-présidente, affaires publiques et communications mondiales, annonça qu’elle rencontrerait leur représentant dans deux semaines.
Le 4 août 2016, le titre de CAE (TSE-CAE) a clôturé en légère hausse (+$0.16 ou +0,90%) pour se fixer à $17.86. Lors des douze derniers mois, son cours a fluctué de $13.04 à $18.21.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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