MONTRÉAL – L’avant-gardiste hydravion tout composite Dornier Seastar fait à nouveau la une. Selon le magazine spécialisé britannique Flightglobal, Dornier Seawings relancerait le Seastar lors du Singapore Air Show qui se tiendra du 16 au 21 février 2016.
Le Dornier Seastar, conçu par Claudius Dornier effectua son vol inaugural le 17 août 1984 à Hambourg, en Allemagne. Il s’agissait là d’une version tout métal. Il fut suivi d’un second prototype muni d’une aile en composites qui s’envola de Oberpfaffenhofen le 24 avril 1987. L’hydravion allait tout de même recevoir sa certification de la FAA et de l’EASA en 1991.
En octobre 2009, après plus de vingt ans de silence causé par un manque de fonds, Dornier Seaplane annonça son intention de relancer la production de son hydravion.
Le 17 mai 2010, lors d’une conférence de presse à Saint-Jean-sur-Richelieu, en banlieue sud de Montréal, était rendu public avec fanfare que le Seastar y serait construit.
À cette occasion, s’étaient déplacés Joe Walker, chef de la direction de Dornier Seaplane à l’époque, et Conrado Dornier, président de Dornier ainsi que le ministre québécois du Développement économique, Clément Gignac, et le maire de Saint-Jean, Gilles Dolbec
L’assemblage de l’hydravion tout composite au prix catalogue de $6 millions de dollars, propulsé par deux turbopropulseurs Pratt & Whitney Canada PT6A, se réaliserait dans une usine de 200 000 pieds carrés à l’aéroport de Saint-Jean-sur-Richelieu, créerait 250 emplois chez Dornier et tout autant chez les fournisseurs environnants dont 75 chez P&WC à Longueuil.
Les responsables politiques québécois se réjouissaient alors que l’avionneur ait opté pour le Québec de préférence à North Bay, en Ontario ainsi qu’aux états de la Floride et de l’Alabama
Du même coup, le gouvernement du Québec s’engageait alors à fournir une aide financière de 35 millions de dollars soit près de la moitié de l’investissement total de 71,5 millions que nécessitait le projet
D’un SeaStar en 2012, puis six en 2013 et douze en 2014, la production devait atteindre, à terme, entre 30 et 50 aéronefs par année. Finalement, rien ne se concrétisa.
En juillet 2015, l’avionneur allemand Dornier discrètement transférera le projet d’assemblage de l’avion amphibie Seastar en Chine où il devait prendre son envol fin 2016 pour une entrée en production l’année suivante. Une production annuelle de 48 hydravions était prévue. Une fois encore, rien ne se passa,
Dernier rebondissement, Dornier, maintenant établi à Wuxi, en Chine, rendrait public lors du Singapore Air Show, son intention de relancer la production de son hydravion chez Diamond Aircraft Industries sis au London International Airport (CYXU), en Ontario, grâce au soutien financier de deux investisseurs chinois selon Conrado Dornier.
Équipé de deux turbines Pratt & Whitney Canada PT6A-135A, d’une nouvelle hélice et d’un nouveau train d’atterrissage, le Seastar offrirait une suite avionique Honeywell Primus Epic 2.0 et un choix de finition de la cabine destinée aussi bien aux marchés de l’aviation d’affaires que du transport régional, du fret et du transport sanitaire. D’une masse totale au décollage de 10 000 livres (4 530kg), le Seastar pourra transporter jusqu’à douze passagers.
L’aventure du Seastar se continue.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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