MONTRÉAL – La grande messe de l’aviation d’affaires mondiale a pris fin jeudi à 16h00 à Las Vegas.
Même si l’euphorie du début des années 2000 peine à revenir alors que les lancements de nouveaux modèles se succédaient et que se vivait la folie des Very Light Jets, des Supersonic Bizjets et les Bizliners, l’édition 2015 est loin de la morosité des années creuses qui suivirent la chute de Lehman Brothers en 2008.
Pour la première fois, Gulfstream Aerospace y a présenté son dernier-né, le G500, Dassault Aviation, son nouveau porte-étendard, le Falcon 8X et même Bombardier, son tout récemment certifié Challenger 650.
Le lancement du Cessna Citation Hemisphere, premier bizjet à cabine large et long rayon d’action de l’avionneur de Wichita, prévu et attendu, reste le clou du présent salon. Il souligne la confiance des constructeurs en une reprise du secteur et en l’importance du marché des jets d’affaires à cabine large et rayon d’action transcontinental destinés aux marchés porteurs que sont l’Amérique du nord et l’Europe de l’Ouest. Il marque l’entrée de Cessna Aircraft, le spécialiste des jets légers et moyens, dans le créneau des jets à cabine large après l’annulation du Citation Columbus en 2009, conséquence de la crise financière de 2008.
Il est impératif de souligner que les deux principales annonces auront un impact direct sur l’industrie aérospatiale québécoise.
Le Cessna Citation Hemisphere affrontera directement le Challenger 650 de Bombardier dont la conception remonte au milieu des années 1970.
De plus, la turbine PT6 de Pratt & Whitney Canada qui domine son marché depuis plus de cinquante ans, construite à plus de 50 000 exemplaires, fera d’ici peu face à un concurrent de taille avec le lancement par General Electric d’une turbine de 850 à 1650shp.
De surcroit et bien des québécois l’ignorent, l’aviation d’affaires représente une part considérable de l’activité aérospatiale de la province,
Les ventes de Bombardier Avions d’affaires se sont élevées en 2014 à 5,744 milliards de dollars américains contre seulement 1,956 milliard pour sa division Avions commerciaux. Pratt & Whitney Canada, CAE, CMC Esterline, HerouxDevtek et bien des PME sont fortement impliquées dans l’aviation d’affaires sans compter les FBO (Fixed Base Operators) et autres entreprises servant directement la clientèle des aéronefs d’affaires.
Dans ce contexte, il est déplorable de constater une couverture médiatique québécoise si famélique car aucun organe de presse du Québec n’était présent à Las Vegas pour le NBAA BACE.
La couverture se résuma à deux articles dans La Presse, dérivés de textes d’agences de presse mais aucun reportage sur place. Aucune mention non plus du nouveau concurrent du Challenger 650, ni de celui du PT6.
D’où l’importance et la raison d’être d’Info Aéro Québec si peu soutenu.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
Je trouve aussi déplorable que nos média montréalais ne soit pas intéressés au premier secteur économique du Québec. Les investissements du Gouvernement du Québec et de la Caisse de dépôt ont bien fait les manchettes mais pour des raisons de controverses. La finalisation des vols d’essais de la Série C aura à peine fait la nouvelle. On pourrait croire que les fonds demandés par les secteurs de la santé et de l’éducation viennent par magie du gouvernement provincial!