La question reste la même depuis le temps du BRJ-X, le prédécesseur du CSeries : existe-t-il un marché pour un 100 à 130 places ?
Nous nous souvenons de la mévente des versions ‘100 places’ des Airbus A320 et des Boeing 737, les A318 et Boeing 737-500 et 737-600, vendus chacun d’entre eux à moins de 100 exemplaires. D’ailleurs, les gammes neo de l’Airbus A320 et MAX du Boeing 737 n’offrent plus de version ‘100 places’.
Certes, Bombardier offre avec le CSeries un biréacté mieux adapté pour ne pas dire optimisé pour le créneau de 100 à 130 places tandis que les A320 et 737 actuels ont été conçus pour transporter de façon optimale 170 passagers.
Néanmoins et là réside le problème de Bombardier, aucune ligne aérienne majeure n’a ressenti le besoin de s’équiper d’avions de ligne de 100 à 130 places.
Dans les années 1990, le succès des CRJ de Bombardier a été le fruit d’importantes commandes de transporteurs américains qui ont garni à coups de centaines d’appareils, le carnet de commandes du Canadair Regional Jet.
Certains commentateurs nous avaient prédit que le vol inaugural du CSeries en septembre 2013 provoquerait des cascades de commandes. D’autres prétendent maintenant que la certification du CSeries attendue dans les prochains mois, sera le moment de l’annonce de nombreuses commandes. Mais pourquoi ? Bombardier n’est ni AVIC, ni COMAC. Personne ne doute des qualités et performances du CSeries et de la capacité de Bombardier de mener à bien la certification, l’entrée en service et le soutien de ce biréacté.
Avant même son vol inaugural, le Boeing 787 avait déjà accumulé plus de 800 commandes et au moment de sa certification en dépit de trois ans de retard plus de mille.
Il est à craindre que la courbe des commandes du CSeries ne suive celle de l’Airbus A380.
De là , l’empressement de Bombardier de tenter des alliances avec ses concurrents chinois et européen afin de sortir de sa léthargie le carnet de commandes de son CSeries.
Toutefois, la question demeure toujours la même depuis quinze ans : Existe-t-il un marché pour un 100 à 130 places ? La réponse d’ici au plus tard trois ans.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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