Ainsi le tout nouveau musée aéronautique de France, Aeroscopia, inauguré le 13 janvier 2015 et qui a accueillit ses premiers visiteurs dès le lendemain, devrait servir de modèle au musée aéronautique québécois depuis si longtemps souhaité et espéré.
Bien qu’il est fallu trente ans aux toulousains pour se mettre d’accord sur un projet de musée aéronautique, Aéroscopia est désormais l’autre grand musée français de l’aéronautique, spécialisé dans un registre plus industriel que le Musée de l’air et de l’espace situé à l’aéroport Paris-Le Bourget.Situé sur le site de Pinot, en bordure de la ZAC Aéroconstellation où sont construits les Airbus A380 sur la plateforme aéroportuaire de Toulouse-Blagnac, Aéroscopia partage son entrée avec celles des usines Airbus aussi empruntées par les visiteurs grand public.
D’une surface au sol de 15 000m2, le Musée dispose d’emplacements d’expositions intérieurs et extérieurs alors que 6500m2 supplémentaires pourront être ajoutés au besoin.
Aéroscopia est aussi sur 2300m2, un auditorium, des espaces de restauration, un centre de documentation, des salles d’ateliers pédagogiques et des bureaux associatifs.
Cette réalisation est le fruit de deux associations : Aérothèque qui a fait don de ses archives et de sa collection de maquettes et Les Ailes anciennes Toulouse, quelques remarquables aéronefs.
Mais ceux sont les pouvoirs publics et Airbus qui rendront le projet possible même si les convaincre a nécessité beaucoup de temps et d’efforts. Une grande partie des 21,5 millions d’Euros ($30,7 millions) qu’a coûté le Musée provient des collectivités locales et 3,5 millions d’Euros ($4,0 millions) d’Airbus qui a aussi fournit plusieurs aéronefs dont le Concorde, l’A300B et le premier prototype de l’A400M.
Il y a des leçons à tirer pour le Québec pour la réalisation d’un musée équivalent, toutes proportions gardées, pour une industrie qui se targue d’être la sixième plus importante au monde et pour le grand Montréal qui se proclame parmi les trois premiers centres aérospatiaux du monde.
Premièrement, il faut élaborer un plan concret et réalisable capable de fédérer tous les intervenants de l’industrie aérospatiale québécoise : les industriels, les instances gouvernementales, fédérale, provinciale et municipales, les associations avec Aéro Montréal en tout premier, les maisons d’éducation et de recherche mais aussi les travailleurs.
Deuxièmement, pousser les instances gouvernementales de tous le paliers et les industriels dont principalement mais pas seulement Bombardier, Pratt & Whitney Canada et CAE à délier les cordons de leur bourse. Pour impliquer et intéresser les travailleurs du secteur mais aussi la population en général, un financement populaire serait souhaitable. La contribution financière des 40 000 employés de l’aérospatiale au Québec ne devrait pas être négligeable.
Troisièmement, fixer une orientation industrielle au Musée et lui adjoindre un fort volet éducatif afin de faire naître des vocations et ne surtout pas limiter son horizon au niveau local ou national.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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