LE BOURGET – Contrairement aux impressions du premier jour, l’édition 2015 du Salon international de l’aéronautique et de l’espace de Paris aura battu des records d’affluence à défaut de celui des commandes.
Le 51ième Salon du Bourget aura ainsi accueilli un total de 351 000 visiteurs, un record historique avec une hausse de 11% sur l’édition 2013, dont 151 000 professionnels selon les tout derniers chiffres du GIFAS, le Groupement des industries françaises de l’aéronautique et du spatial, l’équivalent français de l’AIAC, l’Association des industries aérospatiales du Canada.
Le samedi, deuxième journée grand public a accueilli 95 000 visiteurs.
Chiffre encore plus important pour les professionnels est celui des exposants en hausse de 4 pour cent pour s’établir à 2 303 en provenance de 47 pays.
Pays | Nombre d’exposants |
France | 1138 |
États-Unis | 322 |
Allemagne | 122 |
Italie | 109 |
Royaume-Uni | 109 |
Russie | 37 |
Mexique | 34 |
Japon | 30 |
Canada | 18 |
Israël | 13 |
TOTALÂ : | 2303 |
Le Salon du Bourget 2015, c’est aussi 7094 rendez-vous d’affaires organisés, 285 délégations officielles venue de 102 pays et 3000 journalistes accrédités.
Les chalets, villages, batiments extérieurs et les six halls couvrent 130 000 mètres carrés.
Hall 1-2 | Allemagne (BDLI) |
Belgique (AWEX et FIT) | |
Espagne (TEDAE) | |
France (GIFAS) | |
Grande-Bretagne (ADS) | |
Italie (AIAD) | |
Luxembourg | |
Tunisie | |
Pays-Bas (NAG) | |
Ukraine | |
Hall 3 | Brésil (CECOMPI) |
Norvège | |
Méxique (PROMEXICO) | |
Canada (AIAC) | |
Québec (Aéro Montréal) | |
États-Unis (Kallman) | |
Corée (KAIA) | |
Hall 4-5 | Autriche (Austrian) |
France (CCI + Régions) | |
Suisse (SWISSMEM) | |
Japon (SJAC) | |
Russie | |
République Tchèque ( AERO VODOCHODY) | |
Pologne | |
Hall 6 | Corée (KDIA) |
Taiwan (TAIA) | |
Surface externe | Israël (IEI) |
Quelques 120 aéronefs se donnèrent rendez-vous sur le tarmac du l’aéroport du Bourget dont les plus notables :
Airbus A320 | DLR |
Airbus A350 | Qatar Airways |
Airbus A350 | Airbus |
Airbus A380 | Airbus |
Airbus A400M | Airbus Defense & Security |
Airbus E-FAN1 | Airbus |
Bell Helicopter Model 407GX | |
Bell Helicopter Model 429WLG | |
Boeing 777-300ER | China Airlines |
Boeing 787-9 | Vietnam Airlines |
Boeing CH-47F | U.S. Army |
Boeing F-15E | U.S. Air Force |
Boeing P-8A Poseidon | U.S. Navy |
Bombardier CRJ1000 | HOP! (Air France) |
Bombardier CS100 CSeries | Swiss |
Bombardier CS300 CSeries | Bombardier |
Bombardier Global 6000 | Bombardier (navette corporative) |
Bombardier Q400 | Falcon Air Services |
Daher TBM900 | Daher |
Dassault Aviation Falcon 2000S | Dassault Aviation |
Dassault Aviation Falcon 900LX | Dassault Aviation |
Dassault Aviation Falcon 7X | Dassault Aviation |
Dassault Aviation Rafale C | Dassault Aviation |
Dassault Aviation Rafale M | Dassault Aviation |
Embraer ERJ135 | Embraer |
Lockheed Martin F-16C Fighting Falcon | U.S. Air Force |
Lockheed Martin WC-130J | U.S. Air Force |
PAC JF-17 Thunder | Pakistan Air Force |
Sikorsky UH-60L Blackhawk | U.S. Army |
Superjet / Sukhoi SuperJet 100 | Superjet |
Textron Beechcraft B-350 King Air | |
Textron Scorpion |
Habitude bien française, au premier jour du Salon, François Hollande, y a effectuait, comme ses prédécesseurs, la traditionnelle visite du président de la République, venu de Toulouse en Airbus A350 avant de s’envoler pour une visite d’État en Algérie. Le vendredi ce fut au tour du premier ministre, Manuel Valls, à peine sorti de la controverse provoquée en amenant avec lui ses deux fils assister à un match de soccer en Allemagne sur un Dassault Falcon 7X du gouvernement, s’y pointer. Entre les deux se succédèrent les ministres dont celui de la Défense et des Affaires étrangères et responsables politiques français passent en revue les stands d’Airbus, Dassault et autres entreprises françaises.
L’Avion des Métiers et Forum Emploi-Formation.
L’Avion des Métiers, sis sous un grand chapiteau, est une exposition donnée chaque jour par des professionnels de l’industrie aéronautique et spatiale pour faire découvrir de manière pédagogique et ludique des métiers de la production aérospatiale.
Les métiers couverts étaient ceux de :
Chaudronnier
Soudeur
Usineur, fraiseur, tourneur, rectifieur
Drapeur composite
Monteur cableur aéronautique
Forgeur et fondeur
Mécanicien de maintenance, de moteur, de cellule
Mécanicien aéronautique
Ajusteur monteur
Technicien de production électronique
Technicien de qualité
Préparateur de méthodes
Technicien de gestion de production
Technicien de maintenance
Après le succès de l’Avion des Métiers présenté lors de l’édition 2013 du Salon, l’événement destiné aux jeunes a été repris en 2015 sous le thème : Métiers de production.
Ainsi 15 métiers liés à la production aéronautique et spatiale ont été mis de l’avant par des salariés des entreprises afin de renforcer l’attractivité de ces métiers auprès des jeunes, de leurs parents et de leurs professeurs.
Face aux très fortes enregistrées ces dernières années, les besoins en jeunes pour combler ces postes d’ouvriers et de techniciens de productions sont presssants.
L’exposition tournait autour d’une chaine de production fictive agrémentée d’éléments réels d’avion, de moteurs , d’hélicoptères, de satellites et d’équipements où des salariés des entreprises expliquaient en quoi consiste leur métier aux visiteurs qui se dérigeraient ensuite vers le Forum Emploi-Formation situé à quelques mètres. Là , ils y ont découvert les formations scientifiques à ces métiers, ont pu discuter avec des représentants des entreprises et consulter des offres d’emploi.
Le GIFAS a travaillé à la venue de groupes scolaires encadrés d’enseignants pendant toute la durée du Salon.
L’International Rocketry Challenge.
Dans un temps de difficultés de recrutement d’ingénieurs, cette compétition veut apporter une réponse certaine avec près de 50 équipes de 3 à 10 élèves de 12 à 18 ans regroupant 300 jeunes.
Ce challenge vise à développer la coopération internationale entre les assocaitions industrielles que sont l’AIA des États-Unis, l’ADS du Royaume-Uni et le GIFAS de France.
Les équipes championnes des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Japon et de la France s’y affrontent lors d’un tir d’une mini-fusées à 230 mètres d’altitude munies de deux œufs crus avec dispositif de freinage et de parachute pour le retour.
La finale qui eut lieu le vendredi vit la victoire de l’équipe de sept étudiants de la Russellville City Schools of Russellville en Alabama, sponsorisée par Raytheon.
‘Un très bon cru’.
Lors de la dernière journée du Salon, Emeric d’Arcimoles, en charge des salons internationaux au GIFAS et ancien président de Turbomeca, se réjouissait en déclarant que le Salon ‘va encore tre un très, très bon cru….Nous battons pratiquement tous les records’. Vrai pour l’affluence, moins vrai pour la valeur des commandes.
Les commandes annoncées lors de la grande messe de l’aérospatiale en 2015 se seront élevées à 130 milliards de dollars américains.
La bataille des commandes et de mots entre Airbus et Boeing.
Du temps regretté où Boeing, McDonnell Douglas et Lockheed dominaient le marché des avions de ligne, l’escalade des annonces n’existait pas, les gens des communications n’ayant le dessus sur les ingénieurs, le cœur et l’âme de cette industrie.
L’européenne Airbus put réclaimer la palme aux chapitres des ventes avec un total de 421 contre 331 pour Boieng grâce à une commande de fin de salon de 110 Airbus A321neo assorties de 90 options de la part du transporteur los cost hongrois Wizz Air. De plus, Boeing compte une bien plus forte proportion de gros porteurs, beaucoup plus coûteux, parmis les commandes obtenus durant le présent Salon du Bourget.
L’avionneur de Toulouse annonça des prises de commandes et d’options portant sur 421 avions de ligne d’une valeur au prix catalogue de $57 milliards de dollars américains : 124 commandes fermes d’une valeur de $16.3 milliards et 287 engagements et options pour $40.7 milliards. Le montant des commandes fermes du constructeur européen fut de $39.3 milliards lors du Salon du Bourget 2013
La majorité des commandes d’Airbus le furent pour des membres de la famille de monocouloirs A320ceo et A320neo : 103 commandes fermes et 263 engagements et options y compris un ACJ319, version VIP de l’A319.
Coté gros porteurs, Airbus n’enregistrera qu’une seule commande d’A350,  A330 Regional et aucune d’A330neo et d’A380.
Ses clients furent : ALC, GCAS, Garuda Indonesia, EVA Airways, Korean Air, Peach Aviation, Saudi Arabian, VietJet Air, Wizz Air, le propriétaire d’Avianca Synergy Aerospace et un non-identifié localisé en Asie.
Boeing qui a l’habitude d’annoncer les commandes au long de l’année quand elles interviennent, engrangea 331 commandes d’une valeur de $50.2 milliards, dont 145 commandes fermes d’une valeur de $16,3 milliards. Le total de l’américain inclut une transaction annoncée jeudi portant sur 21 737NGs provenant d’un client ayant préféré garder l’anonymat. Lors de l’édition 2013 du Salon du Bourget, Boeing enregistra pour $38 milliards de commandes fermes.
Les commandes et options annoncées par le constructeur de Seaatle comptent 77 gros porteurs : 36 787, 10 777X, 2 777-300ER, 9 777F et 20 747-8F ainsi que 253 monocouloirs, un mélange de 737Next Generation et de 737 MAX.
Ses clients sont : Aer Cap, Ethiopian Airlines, Eva, Garuda Indonesia, Korean, Minsheng, Ruili Airlines, Qatar Airways, SMBC, Sriwijaya Air et Volga-Dnepr.
Il y a deux ans, Airbus avait enregistré pour 39,3 milliards de dollars de commandes fermes, contre 38 milliards pour Boeing
En conférence de presse jeudi, Fabrice Brégier clama qu’à l’issue du Salon, Airbus menait en terme de commandes et de prises d’options
Aviation régionale.
Chez les constructeurs d’avions régionaux, on n’a pas non plus usé beaucoup d’encre pour signer des contrats, à part le constructeur d’avions à hélices ATR qui tire une nouvelle fois son épingle du jeu. Bombardier qui a fait beaucoup de bruit autour de la présence du C-Series n’a pas enregistré de nouvelles commandes. Embraer a enregistré lundi des commandes pour 93 appareils, dont 50 fermes.
Au premier jour du Salon, le transporteur aérien WestJet de Calgary converti cinq options pour des avions Bombardier Q400 NextGen en commandes fermes au prix catalogue de $ 200 millions, destinés à sa filiale régionale Westjet Encore.
Ces appareils qui seront livrés entre septembre 2016 et début 2017 font partie d’une commande signée en 2012 incluant 25 options, dont 5 ont déjà été levées en mars 2014 et 5 autres en juillet 2014.
Lancé en juin 2013 dans l’ouest Canadien, WestJet Encore aligne maintenant 21 Q400 volant partout au Canada.
Au 31 mars 2015, Bombardier a enregistré 539 commandes fermes dont 487 ont été livrés depuis son entrée en service commercial en 2000 laissant un carnet de commandes de 52 aéronefs. Le 500ième fut livré à WestJet Encore, le 26 juin aux installations de Bombardier à Downsview en banlieue de Toronto.
À l’occasion de la première conférence de presse du Salon, le lundi matin à 9h00, Patrick de Castelbajac, président d’ATR depuis juin 2014, dévoila le nouveau logo du constructeur franco-italien basé à Toulouse-Blagnac, propriété d’Airbus et de Finmeccanica.
Encore plus importante, est sa percée d’ATR sur le marché japonais annoncée par une commande de JAC, Japan Air Commuter filiale de Japan Air Lines, de huit ATR 42-600, assortie d’une option et de 14 droits d’achats, pour un montant de 496 millions de dollars. D’une capacité de 50 places, ces ATR 42-600 entreront en service en 2017 seront progressivement livrés au cours des trois années suivantes sur ses liaisons principales et à destination des îles plus petites que compte l’archipel nippon. ATR franchissait alors la barre des 1500 commandes.
En outre, la compagnie aérienne des îles Canaries Binter a signé une commande portant sur l’acquisition de six ATR 72-600 supplémentaires, après son premier lot de six ATR 72-600 achetés en février 2014 Bahamasair, six ATR72-600, Braathens, 5 ATR72-600 en commande ferme et 10 en option, Air New Zealand, un ATR-72-600 en commande ferme, Cebu Pacific, 6 ATR72-600 en commande ferme et 10 en option. ATR engrangera un total de 46 nouvelles commandes fermes ainsi que 35 options pour un montant total de 1,98 milliard de dollars.
Pour 2015, ATR table sur environ 90 commandes en nette baisse par rapport au record de 160 commandes de 2014. Le coup du recul du prix du pétrole qui prive ATR d’un argument commercial majeur. Avec un carmet de commandes de 300 appareils, l’avionneur de Toulouse a trois années de production devant lui. Néanmoins, ATR anticipe une demande portant sur 2500 turbopropulseurs d’ici 20 ans. Selon les chiffres fournis en conférence de presse, depuis 2010, ATR s’est accaparé de 77% du marché des turbopropulsés laissant 23% à Bombardier et son Q400.
À défaut d’obtenir le feu vert pour le développement d’un turbopropulsé de 90 places tout nouveau, ATR travaille à augmenter la capacité de l’ATR72-600 de quatre places à 78 dans une configuration de 28 pouces pour les jambes. Cette version devrait entrer en service en août 2016 au sein du transporteur philippin Cebu Pacific.
En conférence de presse, le président de Mitsubishi Regional Jet (MRJ) Hiromichi Morimoto réitéra que le carnet de commandes de son appareil stagnait à 223 appareils accompagnées de 183 options reprennant les argements du Bombardier pour le CSeries ‘Potential customers need to see the aircraft fly before making a decision. I am confident orders will come through after first flight’.
Le vol inaugural du MRJ devrait avoir lieu en septembre ou octobre prochain pour entrée en service avec All Nippon Airlines au second trimestre 2017, un retard de quatre ans. Il devait originalement s’envoler en 2012.
Le premier appareil destinés aux tests en vol effectue actuellement les tests de roulement tandis que le second en est aux tests statiques. Les trois suivants sont en diverses phases d’assemblage.
Peu après leur premier vol, les cinq MRJ, tous des MRJ90 de 92 places, rejoindront l’aéroport Grant County International à Moses Lake dans l’état de Washington où se déroulera leur campagne de tests en vol et de certification.
Leur assemblage se fera ainsi que celui des MRJ70 de 78 places aux installations de Nagoya au Japon pour atteindre à terme une cadence de 10 appareils par mois.
Le constructeur nippon continue d’évaluer la faisabilité de lancer une version rallongée d’une capacité de 100 à 110 passagers entrant en compétition avec les Embraer 190 et 195 et le Bombardier CS100.
Mitsubishi Aircraft anticipe un marché de 5,190 jets régionaux sur les jets 20 prochaines années et vise en capture la moité avec ses MRJ90, MRJ70 et sa version rallongée de 100 places envisagée.
À cause des très restrictives ‘Scope Clauses’ en cours aux États-Unis, le MRJ70 y connaitra un plus grand succès alors que le MRJ90 de plus grande capacité sera apprécié en Europe et en Asie.
Durant le Salon, l’avionneur brésilien Embraer rendit public une série de commande d’appareils de ses gammes E-Series et E2-Series.
La Startup chinoise Colorful Guizhou Airlines commanda ferme sept E-190 assortis de 10 options d’une valeur totale de $834 millions.
L’aéméricaine SkyWest Airlines confirma l’achat de huit E-175 de sa commande de mai 2013 portant le total de ses commandes à 55 appareils. Ces huits E-175 d’une valeur de $355 millions voleront pour Alaska Airlines.
United Airlines acquéra 10 E-175 destinés à United Express au prix catalogue de $444 million. Configurés pour accueillir 76 passagers, ils remplaceront dès 2016 des jets régionaux de 50 places. Cette commmande s’ajouta à une précédente passée en avril 2013 pour 30 E-175.
Le loueur Aircastle passa sa prmière commande E2 en signant une commande ferme de 15 E-190-E2 et de 10 E-195-E2 assorties d’options sur 15 E-190-E2 et 10 E-195-E2 pour un total de 50 appareils.
Annoncé en mai dernier, l’entreprise 328 Group regroupant l’américaine Sierre Nevava d’un coté et le gouvernement turque et STM de l’autre, annonçait le programme de modernision des Dornier 328 dont elle possède les droits : les T328 et TRJ328 de 32 places dont l’entrée en service devrait survenir en 2018.
Devraient suivre, le turbopropulé TR628 et le réacté de transport régional TRJ628, des avions totalement nouveaux d’une capacité de 50 à 70 places dont le vol inaugural devrait avoir lieu en 2023.
Durant le Salon, un représentant de 328 Group confirma entre en négociation avec Pratt & Whitney Canada pour la sélection du PW127 destiné au T328 et du PW306B pour le TRJ328. Le PW127 serait envisagé pour le TR628 et le PW1200G pour le TRJ628.
Les TR628 et TRJ628 visent le marché de remplacement des avions de 50 places actuellemnt en service et au nombre de 5000.
Motoristes.
Le motoriste CFM International, filiale 50/50 de la francaise Safran et de l’américaine General Electric of General Electric engragea des ventes de 14 milliards de dollars américains pour 835 moteurs durant le Salon du Bourget.
‘In just three days, we more than doubled our total orders for this year, with the CFM56 and LEAP product lines doing very well’ souligna Jean-Paul Ebanga, président de CFM International.
Ces commandes comprenennt celle du locateur AeroCap pour 200 LEAP-1B engines et de GE Capital Aviation Services pour 120 LEAP-1A.
Voilures tournantes.
Bell Helicopter intégré aux activités de Textron, sa maison-mère présenta au statique un Bell 407GX et un Bell 429WLG.  Le Salon fut l’occasion de l’annonce d’une lettre d’entente portant sur la vente de 20 appareils 525 à Milestone Aviation, une filiale de GECAS (GE Capital Aviation Services) spécialisée dans la location d’hélicoptères et d’un Bell 525 en version VIP destiné à un client moyen-oriental.
En conférence de presse, Airbus Hélicopters a rendu public le lancement d’une phase de développement de deux ans pour un hélicoptère lourd nommé X6.
Visant le remplacement du H225 de la classe des 11 tonnes, le nouvel hélicoptère accueillera 19 passagers, sera propulsé par des turbines de nouvelle génération, équipé de commandes de vol électriques et de cinq pales.
Son entré en service est projetté pour 2022-23 et il sera selon Guillaume Faury, le président d’Airbus Hélicoptères ‘le standard de son segment de marché’.
Le X6 vise, dans un premier temps, les marchés du offshore pétrolier et gazier, la recherche et le sauvetage, le transport commercial puis dans un second temps, le marché militaire par le développement d’une version dédiée.
La production en parallèle du X6 et du H225 sera assurée jusqu’en 2025 approximativement.
Aviation militaire
Aux dires de l’Air Commodore pakistanais Khalid Mahmood à la tête des ventes et du marketing du chasseur sino-pakistanais JF-17 Thinder ‘un contrat a été signé avec un pays asiatique’. Les ventes s’amorceront en 2017.
Trois exemplaires du chasseur-bombardier monomoteur qui vise le marché des pays émergents auront été présents au Salon du Bourget : un au statique, un pour les démonstrations en vol et un en réserve.
Les gens de Boeing firent le point sur l’avenir du F-18E/F Super Hornet dont la production se poursuivra aux installations de Saint-Louis, dans le Missouri jusqu’à la fin de la décennie mais sans nouvelle commande. Ceci permettra à l’avionneur américain de maintenir ses capacités humaies en conception et en production d’avions de combat.
Boeing table sur une nouvelle tranche de 18 à 24 F-18E/F pour l’US Navy et vise toujours le Koweit, la Finlande et le Canada pour placer son biréacté.
Quant au F-15E Strike Eagle, en plus de la production des 72 appareils destinés à l’arabie Saoudite, les chantiers de modification et de modernisation garderont les employés de Saint-Louis occupés.
Boeing doit modifier les F-15 de l’US Air Force afin d’améliorer leur communication avec les F-22 Raptor. Enfin les quelques 450 F-15 encore en service avec les forces aériennes d’Israel, du Japon, d’Arabie Saoudite et de Singapour nécessiteront des mises à niveau.
Finalement l’octroi éventuel du contrat du remplacement des bombardiers B-2A Spirit dans le cadre de la compétition Long Range Strike Bomber ou LRS-B, permettrait à Boeing, allié ici avec Lockheed Martin, de péréniser son secteur militaire.
Lorraine Martin, gestionnaire du programme Lockheed Martin F-35 Lighting II annonca que plusieurs pays clients du chasseur de cinquième génération seraient interessés par un achat groupé de 500 appareils.
Attirés par les économies engendrées par un tel achat, plusieurs pays pourraient ainsi abandonner les achats individuels annuels. Dans cette optique, Washington a demandé à ses partenaires au programme Joint Strike Fighter de se joindre à lui.
Selon madame Martin, la perspective de produire pour plus de 400 appareils a un impact favorable sur les fournisseurs, prets à transmette dans leurs prix, les gains en productivité. Une allusion fut faite au Canada : ‘The block buy would be around 460 aircraft, rising to around 500 if Canada and Denmark joined’.
Madame Martin conclut en disant qu’en 2018 que la moitié des JSF commandés le seront par des nations autres que les États-Unis.
Finalement d’ici 2019, Lockheed Martin réduira le prix unitaire du F-35 à environ 80 millions de dollars américains ce qui fera, selon elle, du F-35 “A fifth generation aircraft for the same price as a fourth generation.”
À sa premiére apparition au Salon du Bourget, l’intéret pour l’avion de combat biréacté léger subsonique Scorpion développé et construit par Textron Aviation à Wichita, au Kansas sur les fonds propres de la compagnie suscite toujours autant d’intéret.
Déjà présenté l’an dernier au Royal Air Tatoo et à Farnborough International, le Scorpion, destiné à l’attaque au sol et à l’ISR (Intelligence, Surveillance & Reconnaissance), le Scorpion affiche une masse maximale au décollage de 21 250 livres pour une charge utile de 9 200 livres et propulsé par deux réacteurs Honeywell TFE731 de 4000 livres de poussée, une vitesse maximale de 450knt (833km/h). Textron annonce une prix de 20 millions de dolars américains et un coût d’oprations directes horaire de $ 3 000, ce qui est peu comparativement à un F-16 utilisé pour des missions d’attaques au sol.
Développé en moins de 24 mois, le Scorpion devrait être un des candidats au remplacement des avions d’entraînement supersoniques Northrop T-38 Talon de l’US Air Force dans le cadre de l’appel d’offres T-X
Elbit Systems.
L’israélienne Elbit Systems présenta à nouveau sa large gamme de systèmes avioniques amenant l’interface homme – machine à de nouveaux sommets.
L’électronicien présenta ClearVison, un système de vision améliorée (Enhanced Vision System – EVS) destiné aux marchés de l’avation d’affaires et commerciale. Sa première application est le jet d’affaires Dassault Falcon 5X qui a effectué au début du mois sa sortie d’usine ainsi que Brite Night destiné au marché militaire. Ces deux systèmes font partie de la famille SuperVision.
Les systèmes de protection des aéronefs sont une autre spécialité d’Elbit. Le systéme DIRCM (Directional Infra-Red Counter Measure) MUSIC couplé au systéme de détection de missiles MWS (Missile Warning Systems) a été choisi pour les avions de transport militaire Airbus A400M et Embraer KC-390. Sa bersion civile, C-MUSIC, équipe entre autres, tous les avions de ligne battant pavillon israélien.
Finalement, Elbit, déjà un leader reconnu dans le domaine des UAV (Unmanned Air Vehicles) a regroupé toutes ses activités ISTAR (Intelligece, Surveillance, Target Acquisitiion & Reconaissance) sous un même toit afin d’offrir des solutions intégrées.
Simulation.
Coté simulateur, CAE announça une trentaine de contrats durant le Salon d’une valeur globale de 72,9 millions de dollars. Ceux-ci incluent la fourniture de formation pour EasyJet, Air China, Eva Air, West Atlantic, AeroContractors, Hong Kong Airlines et Braathens Regional et la vente de trois simulateursde Boeing 737 à Hainan Airlines et d’un d’Airbus A350 à un client non spécifié.
L’avionneur de jet d’affaires de haut de gamme fit un retour avec un chalet, un stand dans le Pavillon des États-Unis, voué aux versions ‘Special Missions’ des G450, G550 et G650 et sur le tarmac, un G450 et un G650.
Par contre, NorthropGrumman et BAE Systems, qui sont maintenant plus des systémiers et des intégrateurs que des avionneurs étaient absents.
Beau retour de l’US Department of Defense avec un A-10 Thunderbolt II, un Lockheed Martin WC-130J Hurricane Hunter, un Boeing CH-47F Chinook, un Boeing F-15E Strike Eagle, deux Lockheed Martin F-16C Fighting Falcon, un Boeing P-8A Poseidon, un Sikorsky UH-60L Blackhawk et sans raison un Airbus Helicopters UH-72A Lakota.
Dommage que qu’au moins un ou deux d’entre eux, n’est pas participé aux démonstrations en vol.
Le Salon du retour à la réalité.
Ainsi le Salon du Bourget 2015 aura connu un record de fréquentation aussi bien de la part des professionnels que du grand public.
Les démonstrations en vol auront été marquée par les évolutions toutes silencieuses du Bombardier CS300 CSeries et beaucoup moins discrétes du chasseur bombardier sino-pakistanais JF-17 Thunder qui d’ailleurs porte bien son nom.
Le Salon n’aurait pas été l’occasion d’une pléthore, d’un flot, d’une cascade de commandes comme lors de l’édition 2013.
Les transporteurs aériens semblent bien avoir freiné leurs achats d’avions commerciaux. Le manque de nouveaux modèles en serait-il la cause ? certains experts l’avancent mais il y a avait bien le CSeries au statique et en démonstrations aériennes.
Il faut reconnaître que lors des dernières années, elles s’en sont données à cœur joie. Elles doivent maintenant accepter et mettre en service ces milliers de jets commerciaux en commande. Les autres sont peut-etre découragées par les délais de livraison qui peuvent attendre huit ans tant les carnets de commandes sont pleins.
Serait-ce grâce à cette situation que le carnet de commandes du CSeries qui à l’issue du Salon n’a pas augmenter d’une seule unité, se meublera, des transporteurs ne pouvant se permettre d’attendre si longtemps pour mettre la main sur un Airbus A320 ou un Boeing 737 neuf se tournant alors vers le biréacté de 100 à 130 places de Bombardier.
Comme le déclara un responsable de Boeing, il faut maintenant travailler à augmenter les cadences et livrer tous les avions vendus.
Et ceci n’est pas une mince tâche !
L’édition 2017 du Salon international de l’aéronautique et de l’espace de Paris se tiendra du 19 au 25 juin 2017.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
Commentaires