LE BOURGET – Comme le déclarait en conférence de presse à à Parisla Délégation générale du Québec juste avant le Salon, le ministre Jacques Daoust, 33 entités québécoises représentées par 69 personnes auront été présentes au Salon au sein de la mission commerciale du Québec.
Néanmoins, un participant du Québec et habitué du Salon et de la mission du Québec me confia qu’il sentait une baisse du nombre de participants industriels.
Comme dans le passé, Aéro Montréal profita de la tenue du Salon pour officialiser des ententes, au nombre de trois cette année.
Ainsi le 16 juin, un accord-cadre de collaboration avec HEGAN, le Cluster Aérospatial Basque, visant à entamer des relations privilégiées entre les deux grappes aérospatiales, à accroître les échanges d’information en matière d’innovation et d’optimisation de la chaîne d’approvisionnement et à favoriser la vigie internationale, a été signé.
De façon générale, cet accord vise l’échange d’information sur les besoins et les attentes des membres des deux organisations et aborde également la possibilité d’effectuer des évènements de développements d’affaires, tant au Pays Basque qu’au Québec.
Le même jour Bourget, une seconde entente fut signée, cette fois-ci avec l’Ontario Aerospace Council (OAC), la grappe aérospatiale ontarienne.
Aux dires de Suzanne M. Benoît, présidente-directrice générale d’Aéro Montréal, l’objectif est ‘de développer un système de collaboration sur différents projets entre nos deux organismes et de développer un membership croisé. Nous souhaitons permettre un maillage d’avantage  structuré entre les PME ontariennes et québécoises en créant un véritable corridor entre nos deux régions’.
Dans un contexte de mutation de la chaîne mondiale d’approvisionnement aérospatiale, les provinces du Québec et de l’Ontario dont les industries aérospatiales sont globalement complémentaires, ont tout intérêt à s’unir pour être plus forte toujours selon madame Benoit.
Toujours le 16 juin, Aéro Montréal scella un accord-cadre de collaboration avec HELICE, la grappe aérospatiale andalouse visant les mêmes objectifs que les deux ententes précédentes.
Madame Benoit précisa que ‘la signature de cet accord s’effectue dans un contexte de concurrence internationale très importante et démontre nettement l’importance du Québec au sein de l’industrie aérospatiale mondiale ainsi que la notoriété de sa grappe’ avant de conclure qu’’Il s’agit d’une très bonne occasion pour les compagnies du secteur de tisser des liens et de forger des alliances avec des entreprises espagnoles mondialement reconnues’.
Le lendemain, Skywin, le cluster de Wallonie et Aéro Montréal annonçaient le lancement de deux nouvelles cohortes de l’Initiative MACH en Wallonie et au Québec. Par ailleurs, Skywin et le Consortium de recherche et d’innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ) annoncent le démarrage de la cartographie des expertises en R et D et en technologies.
Stelia North America connue encore récemment sous le nom d’Aérolia North America, filiale d’Airbus s’est vu octroyer par le numéro un au monde de la défense, Lockheed Martin, un contrat de 3 millions de dollars pour la fourniture de pièces qui seront fabriquées à ses toutes nouvelles installations de Mirabel et destinées à l’avion de transport militaire tactique C-130J Super Hercules.
Ce contrat permettra à l’avionneur américain d’augmenter la valeur des retombées industrielles et régionales liées à l’acquisition de 17 appareils C-130J par le gouvernement canadien bien que ce contrat ait été accordé sur une base strictement commerciale comme le précisa le directeur général de Stelia North America, Claude Baril.
L’entente porte sur la fabrication de vingt-cinq supports de dérive par an pendant cinq ans, une pièce qui fait la jonction entre le fuselage et le plan vertical de l’empennage.
Une dizaine d’emplois chez Stelia à Mirabel et dans son réseau de fournisseurs devraient en découler.
Interviewé à l’issue de la conférence de presse de Paul Adamsnouveau président de Pratt & Whitney, John Saabas, président de Pratt & Whitney Canada apporta des précisions sur le motoriste de Longueuil.
De son propre aveu, Pratt & Whitney Canada vise, d’ici 2020, occupera 50 % du marché des moteurs destinés aux avions d’affaires à large fuselage et long et ultra long rayon d’action.
Totalement absente du marché, il y a quinze ans, P&WC fit son entrée sur ce marché en plaçant son PW308 sur le Falcon 7X bousculant Honeywell, fournisseur exclusif du constructeur de Mérignac jusqu’alors.
Occupant actuellement 17% de ce marché, Pratt & Whitney Canada a été choisi pour propulser le Falcon 8X, une version allongée du 7X ainsi que sur les tout nouveaux Gulfstream 500 et Gulfstream 600 avec le PW800 qui sera assemblé à Mirabel. Le constructeur de jets d’affaires haut de gamme de Savannah n’avait, depuis toujours, fait confiance pour la motorisation de ses avions qu’au britannique Rolls-Royce.
Il y a une dizaine d’années, P&WC n’était pas vraiment présente sur ce marché. À l’heure actuelle, elle détient une part de 17 %, avec l’appareil 7X de Dassault. Or, P & WC motorisera une nouvelle version du 7X, le 8X, et vient de remporter un important contrat pour équiper le Gulfstream 500 et le Gulfstream 600 avec un tout nouveau moteur, le PW800, qui sera assemblé à Mirabel aux cotés des PW1500 du CSeries.
Aux dires de John Saabas, le motoriste de Longueuil avait offert en vain Bombardier de motoriser ses deux nouveaux avions d’affaires de grande taille, le Global 7000 et le Global 8000, une compétition perdus aux mains de GE avec son tout nouveau Passport.
Si Bombardier décide de remotoriser les Global 5000 et 6000 équipés actuellement de Rolls-Royce BR710, P&WC proposera le PW800.
Le groupe français SII de Paris et la PME québécoise Altitude Aéronautique de Montréal ont annoncé leurs plans respectifs au Salon de l’aéronautique du Bourget.
Le directeur général international de SII, Jean-Paul Chevée, a indiqué que l’ouverture d’un siège social canadien à Montréal qui entraînera la création d’une cinquantaine d’emplois au cours des trois prochaines années.
SII dont l’aéronautique représente le tiers de son chiffre d’affaires, offre des services-conseils en technologies et en intégration de systèmes..
Pour sa part, la présidente d’Altitude Aéronautique, Nancy Venneman, vise par l’ouverture d’un bureau à Toulouse, l’extension des activités de son entreprise en Europe.
Altitude Aéronautique se spécialise notamment dans l’analyse structurelle destinée aux nouveaux programmes d’avions et à l’entretien de flottes existantes
Le Groupe DCM de Boisbriand et FusiA Impression 3D Metal de Revel en Haute-Garonne, récemment installé à Montréal ont signé un accord stratégique pour développer des réparations de pièces métalliques aéronautiques en utilisant une technologie à impression 3D.
Cette alliance stratégique permettra à Aerospace Welding, une filiale du Groupe DCM et un centre de réparations approuvé par Transport Canada, FAA, EASA et ANAC, de poursuivre sa mission et d`offrir des technologies innovantes de réparations pour ses clients.
Aerospace Welding est déjà reconnu dans le secteur aéronautique pour ses services de réparations d’avions et de moteurs en utilisant des technologies de pointes comme la soudure, la pulvérisation thermique et le revêtement organique et inorganique.  Lors de Salon, l’entreprise annonça l’obtention de sa certification de l’ANAC – (CAEM No. 1504-31/ANAC) par l’Agence de l’Aviation Civile Nationale du Brésil l’autorisant d’effectuer la réparation des composantes d’avions brésiliens et corrobore son engagement à long-terme à soutenir ses clients au Brésil.
Finalement, Pierre Ayotte, chef de la direction de Groupe DCM rendit public la signature d’un contrat stratégique avec Airbus, Service de Matériel et Chaine d’approvisionnement, qui fait partie du Groupe Satair, une société autonome et une filiale entièrement détenue par Airbus. DCM devient ainsi un fournisseur de premier rang pour les outillages de maintenance d’avions d’Airbus, elle qui est déjà fournisseur d’outillage de maintenance pour les appareils de Bombardier, de Boeing et d’Embraer. Pierre Ayotte vise faire passer le chiffre d’affaires de DCM de 20 à 100 millions d’ici 2020.
De son côté, Bell Helicopter qui logeait au pavillon Textron aux cotés entre autres de Textron Aviation qui regroupe Cessna et Beechcraft a une lettre d’entente portant sur la vente de 20 appareils 525 à Milestone Aviation, une filiale de GECAS (GE Capital Aviation Services) spécialisée dans la location d’hélicoptères et d’un Bell 525 en version VIP destiné à un client du Moyen-Orient. Ils seront assemblés aux installations de Bell à Arlingten au Texas où la réduction des cadences de production du V-22 ont crée de la place.
Le spécialiste de la simulation de ville Saint-Laurent CAE a annoncé pour 90 millions de nouveaux contrats.
Héroux-Devtek, devenu troisième fournisseur de trains d’atterrissage au monde après la cession de ses opérations de structures aéronautiques à l’américaine PCC et l’acquisition du constructeur britannique d’atterrisseurs AAP, s’offrit toute une visibilité par la présence de son président, Gilles Labbé et d’un stand pleine grandeur alignant ses principaux produits
Les entreprises du Québec participantes à la mission commerciale du gouvernement du Québec au Salon du Bourget 2015:
Air Data
Alphacasting
Altitude Aerospace
A.T.L.A.S. Aéronautik
AV&R Vision & Robotique
Avior
Canrep
Delastek
Dici Industries
Équipement d’essai aérospatial CEL
FDC Composites
Global Partners Solutions
Groupe DCM
Groupe Meloche
J2 Gestion d’approvisionnement
Merkur
Minicut International
MTLS Aérostructure
Nétur
Opsens
Polyforce
Sinters America
Sonaca Montréal
Synetik la solution ergonomique
Techfab
Techniprodec
Les organismes publics participants à la mission commerciale du gouvernement du Québec au Salon du Bourget 2015:
Â
Aéro Montréal
Aéroports de Montréal
École Nationale d’Aérotechnique (ÉNA) / Centre Technologique en Aéronautique (CTA)
Fonds de solidarité (FTQ)
Granby industriel
Investissements Québec
Montréal International
Polytechnique Montréal
Université Concordia
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
Commentaires