LE BOURGET – Plusieurs se sont posés la même question.
Chaque grand salon aéronautique, qu’il s’agisse du Salon du Bourget, de Farnborough International, de Bahreïn International, de Singapore Airshow, du NBAA BACE ou d’HAI Heli Expo, a sa vedette.
Attendu à Farnborough International, en juillet dernier, d’ailleurs tout comme le Lockheed Martin F-35 Lightning II, le CSeries ne pouvait rater le Salon du Bourget 2015.
Pour l’occasion, Bombardier n’envoya pas un mais deux CSeries, un CS100 et un CS300. Dès la conférence de presse organisée par le constructeur de ville Saint-Laurent dimanche, soit la veille de l’ouverture du Salon, à 11h00 au pavillon CSeries du Salon du Bourget flanqué par un CS300 aux couleurs de Bombardier, l’intérêt de la presse se manifesta.
Succès instantané par la présence de plus de 120 journalistes venus voir et écouter Fred Cromer, le nouveau président de Bombardier, Avions commerciaux, Colin Bole, le nouveau chef vendeur, Avions commerciaux, un ancien d’ILFC, Ross Mitchell, vice-président, Commercialisation, Bombardier Avions commerciaux.    et Rob Dewar, directeur général du programme CSeries.
Le tout suivi d’une visite du CS300 courue de tous y compris des équipes de télévision.
Le lendemain, le lundi, premier jour du Salon, Bombardier récidiva sur le coup de  10h avec la conférence de presse consacrée à Swiss, le client de lancement du CSeries, marquée par la présence d’Alain Bellemare, président de Bombardier en poste depuis février 2015. La foule des journalistes fut tout aussi importante.
Dès 13h30, s’amorcera le programme des vols de démonstration. Le CSeries CS300, C-FFDK piloté par Mark Elliot et Esteban Arias accompagné de l’ingénieur de tests en vol, Romuald Scheling, fut le premier à prendre le ciel. Pendant près de cinq minutes, après un décollage court et une montée en flèche, le CS300 démontra un niveau sonore exceptionnellement bas grâce en bonne partie à ses PW1500G Pure Power de Pratt & Whitney et son agilité aidée par l’utilisation de commandes électriques.
L’absence du Lockheed Martin F-35 Lightning II, encore attendu quelques semaines avant le Salon, laissera toute la place au CSeries lors des démonstrations en vol. Hormis le CSeries et le chasseur chino-pakistanais JF-17 Thunder, les autres aéronefs n’en étaient pas à leur première apparition parisienne.
Néanmoins rien n’est gagné. En aucun, il ne faut être déçu de l’absence de toute annonce de commandes. Cela est normal. Bombardier a vu sa direction et la tête de ses équipes de vente totalement renouvelées depuis le début de l’année. Les marchés financiers peuvent bien s’énerver mais l’aérospatiale est une industrie qui œuvre sur le long terme et non pas sur un trimestre.
Finalement, les commandes d’avions commerciaux contrairement, à parfois, ceux d’avions d’affaires, ne se signent pas sur un coup de tête ou de cœur ou après une démonstration en vol si époustouflante qu’elle soit.
Toutefois, le CSeries fait toujours l’unanimité parmi les confrères journalistes aéronautiques interrogés lors du Salon et les analystes reconnus que sont Richard Aboulafia et Kevin Michaels. Aucun ne lui voit un grand avenir.
En 1989, le réputé magazine aéronautique britannique ‘Flight International’ ne donnait pas cher de la peau du Canadair Regional Jet récemment lancé. Les importantes commandes de transporteurs américains (Delta Connection, Comair, Northwest, SkyWest, Air Wisconsin, ExpressJet, Endeavour Air, Mesa, American Eagle, GoJet) et de Lufthansa Cityline en décideront autrement.
Quant au cynisme de Fabrice Brégier et de John Leahy d’Airbus envers le CSeries, rien de nouveau. Boeing et ses produits en sont la victime depuis au moins l’ère de Noel Forgeard, PDG d’Airbus de 1998 à 2005.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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