Que signifie de la toute dernière nomination chez Bombardier?
Bombardier a nommé Louis Veronneau à un poste créé pour l’occasion, celui de vice-président aux fusions et acquisitions où il supervisera les partenariats que Bombardier pourrait conclure, ainsi que les fusions, les acquisitions et les cessions de l’entreprise..
Il aura notamment à préparer le premier appel public à l’épargne qui portera sur une participation minoritaire dans Bombardier Transport.
Précédemment, directeur général des services bancaires d’investissement chez Valeurs mobilières TD, Chez Valeurs mobilières TD, M. Véronneau a conseillé des entreprises du secteur manufacturier et des secteurs des infrastructures, de l’énergie et des ressources naturelles sur leurs besoins en financement.
Au milieu de grands changements, de réorganisations structurelles, de mises à pieds importantes et de l’arrivée de nouveaux visages à la tête de l’entreprise québécoise, la création de ce poste n’est pas innocente improvisée.
Avec le retard du CSerie et pour ne pas dire mévente, la suspension du Learjet 85 pour ne pas dire abandon, la réduction des ventes des bizjets de haute de gamme Global le ‘pain et du beurre’ de Bombardier Avions d’affaires, l’arrivée d’Alain Bellemare au curriculum impressionnant s’imposait.
Sans aucun doute, monsieur Véronneau, diplômé en droit de l’Université de Montréal puis de la London School of Economics and Political Science et de la Harvard Business School s’attèlera à la mise en bourse ou IPO d’une partie de Bombardier Transport.
Mais il n’en restera pas là .
Est-ce que Bombardier vendra plus que la part minoritaire de sa division ferroviaire tel qu’annoncé?
Que fera l’entreprise québécoise de la division d’avions d’affaires légers et moyens, Learjet de Wichita au Kansas acheté en 1990 et dont les ventes ne représentent plus qu’une partie congrue de Bombardier et même de Bombardier Aéronautique. Cessna dont les installations jouxtent celles de Learjet serait peut-être intéressée de les acquérir comme elle le fit en 2013 avec son autre voisin, Beechcraft. La brésilienne Embraer Executive Jets déjà établie en Floride, ne voudrait certainement pas acquérir les installations syndiquées de Learjet contrairement aux siennes situées dans le Sunshine State.
Avec l’argent d’une IPO partielle ou complète de Bombardier Transport et de la vente de Learjet, Bombardier aurait-il des entreprises dans le collimateur.
Dans le secteur de l’aviation d’affaires, les cartes ont été brassées ces dernières années et rien n’est envisageable au niveau de constructeurs d’aéronefs. Les G150 et G280 construits en Israël par IAI et aménagés et commercialisés par Gulfstream dont les ventes ont reculé et ne représentent des ventes annuelles de moins de  appareils ne seraient pas une cible. Pas plus logique de mettre la main sur Eclipse ou Diamond.
Dans le secteur de l’aviation régionale, l’industrie est consolidée et même si le Mitsubishi MRJ ou le Superjet ne perçaient pas le marché, mettre la main sur ces programmes ferait double emploi pour Bombardier.
Quant à la division Aérostructures, celle-ci pourrait grossir par acquisitions aussi bien au Québec, qu’au Canada, qu’au-delà .
Reste une entrée dans le secteur militaire afin de diversifier le portefeuille aéronautique de Bombardier à l’image de ce que fit Boeing avec le rachat en 1995 de McDonnell Douglas qui amena dans la dote, les AH-64, F-15, F-18, C-17, KC-10, T-46, Harpoon, Tomahawk, Delta et satellites militaires.
Au gros prix, au sommet des budgets du Pentagon, plusieurs constructeurs aéronautiques européens ont réalisé d’importantes acquisitions aux États-Unis dans le domaine de la défense. Mais confrontés au retrait des troupes américaines d’Iraq et d’Afghanistan et suites aux restrictions budgétaires, plusieurs d’entre elles considèrent se départir de leurs investissements en sol américain.
Des occasions se présenteront alors pour Bombardier si l’entreprise souhaite diversifier ses activités aérospatiales vers le militaire.
Diplômé universitaire en histoire, journalisme et relations publiques, en 1993, Philippe Cauchi amorce une carrière de journalisme, analyste et consultant en aérospatiale. En 2013, il fonde avec Daniel Bordeleau, le site d’information aérospatial Info Aéro Québec.
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